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Le Naïf dans le Monde
5 mars 2020

Civisme et chauvesouris 9 Variations et inflexions

 

Confiner, ça coûte et Raoult, ça soigne.

 

10 avril

Tous ont ressenti la lassitude de ces derniers jours. Salomon énumérant les chiffres avec une précision d’horloge parlante, les masques dérobés, réquisitionnés, retrouvés mais toujours en nombre insuffisant ; les tests et leurs différents modèles qui arrivent de suite, le personnel soignant héroïque et débordé et puis ce que j’oublie. Oui bien sûr, le tango de la communication des experts médicaux et des experts en gouvernance nouvelle.

Un regain d’intérêt et quelques fenêtres sur d’autres perspectives.

Provoqué en partie par les premiers discours sur le déconfinement, le coût et les conséquences de la prolongation du confinement font dire à beaucoup que tout comme il faut lutter contre la maladie il est également essentiel que le remède ne tue pas le patient. Je ne sais plus qui a dit : mourir guéri.

Alors l’économie est mise en panne.

La médecine des cas graves et chroniques, la chirurgie usuelle et urgente sont ralenties voire empêchées. Les entreprises, les PME d’abord, s’alarment des difficultés de redémarrage dans l’hypothèse favorable où elles existeraient encore. L’État y pourvoira dit l’abbé Lemaire : oui, peut-être, mais combien et quand ? demandent tous les producteurs petits, moyens et grands dont l’activité est arrêtée. Camions des transporteurs, avions des compagnies, les rares machines de nos rares industries à l’arrêt avec des frais d’entretien et des amortissements qui courent s’inscrire sur les comptes d’exploitation…

Ceux qui le peuvent réagissent : Mulliez ré ouvre Leroy Merlin et Décathlon utilise sa vente en ligne ; dans l’alimentaire on bricole avec de la livraison à domicile, les artisans font valoir les urgences, les agriculteurs patientent et comme ils en ont l’habitude ils patientent, les cas particuliers et les exceptions se multiplient. L’opinion progressivement réalise que le confinement manette toute conduit à des thromboses graves. Les circuits économiques sont des plantes fragiles qui requièrent un arrosage régulier. 

L’Europe elle-même sort de sa léthargie et organise des financements communautaires tout en révélant une fois encore ses divisions structurelles. Lagarde prend la roue. Le Gouvernement promet des aides massives.

Au total 2.350 millions d’Euros sont mis dans le bas de laine des prêts en Europe.

Trump est l’homme d’une seule idée: encore plus de subsides accordés aux grandes entreprises de son choix localisées dans les états de son choix.    Tous les autocrates renforcent leur dictature, Orban en tête et laissent la pandémie vivre sa tranquille de vie.    La liste de ces dictateurs en herbe ou avérés est longue.     Le meilleur, c’est le brésilien, mais pardon, le Brésil, comme l’Inde, est une démocratie.    Un exemple de gestion efficace : la Corée du Nord n’a pas été touchée par la pandémie. C’est Kim qui le dit. 

En France, cette crainte sur les conséquences de la mise en panne de l’économie trouve bien naturellement relais à droite de l’échiquier politique. À l’exception de la Le Pen qui évite habilement ce genre de sujet.

Accord relatif sur l’accompagnement chômage avec une inquiétude à droite, qui paiera, qui remboursera ? Et un classique « encore plus » dans une gauche qui sort de sa sieste.

Ce retour politique est très important et met en lumière un « en même temps » négligé dans l’élan initial et la reprise dans le discours polemico-sanitaire d’un sujet essentiel.

Les esprits naïfs et chagrins ne manqueront pas de rappeler que, sur certains sujets, l’impréparation a déjà été révélée. Mais ceci ne change rien à l’affaire et le seul jugement qui compte sera rendu en 2022. 

Une autre irruption dans la vie politique sur un mode mineur est l’entrée de Raoult dans le cénacle des personnalités publiques et utilisées politiquement ; ni Abbé Pierre, ni Coluche, mais enfin un soutien appuyé dans sa province par des personnages connus qu’il a soignés et croient-ils, peut-être guéris.

Macron, curieux et prudent lui rend une longue visite. Notre Raoult lui explique pourquoi il utilise des médicaments de la pharmacopée officielle et l’influence qu’ils ont -dit-il- au premier stade de la maladie.

Les experts crient au charlatan, font la moue et déclarent, un peu à priori à mon point de vue, que leurs essais menés avec la rigueur nécessaire révèleront l’esbroufe. Affaire à suivre, dit ma femme.

L’important est que cette parole entendue par la moitié des Français est devenu une composante de la vie politique, reflétant des clivages réels : Sud-Nord et Marseille-Paris et Rebelle Novateur-Oligarchie scientifique sclérosée vue comme l’élite incompétente.

Ces clivages ne sont que des constructions mais ils sont bien présents dans l’esprit des électeurs et aucun homme politique ne peut les oublier car ils sommeillent également dans de nombreuses autres régions et surtout là où fleurissent les gilets jaunes. Comme les jonquilles.

 

Un sourire de fin de brève de comptoir : Martinez le Moustachu a oublié les trente préavis de grève de 24 heures courant sur le mois d’avril. Le Naïf est-il le seul à se le remémorer ? Mais le mois n’est pas fini, l’espoir demeure.

 

 

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