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Le Naïf dans le Monde
3 mars 2020

Civisme et chauvesouris 11 Marécage et pataugeages

 

Là, tout n’est que désordre et médiocrité, fadeur, tumulte et vulgarité.

La confusion s’installe en style de gouvernement et comme une autre maladie, contamine toutes les pensées, les transforme en opinions passagères que rabâchent les logorrhées incessantes. Pour employer une formule déjà utilisée dans ces carnets sur d’autres propos : Devant cette crise le Président en est le témoin, en sera peut-être une des victimes et n’aura jamais été un de ses acteurs.

Il essaie pourtant avec une ferveur naïve (lui-aussi) de définir des actions dont le déroulement sera entravé par de multiples obstacles.

Le principal d’entre eux est que les moyens dont il annonce la venue imminente prennent chaque jour des allures d’arlésiennes cependant que naissent des forces d’opposition.

Ainsi, par des guirlandes de prévis de grève la CGT appelle au blocage complet de l’indispensable activité résiduelle, au motif de défaillances et retards dans les conditions de sécurité au travail qui auraient déjà dû trouver solution.

Les projets de revenu minimal tels des culbutos ressortent de programmes vieux de trois ans.

La droite s’impatiente, trépigne, ne se prive pas de commenter mais suit toujours la marche brinquebalante du char de l’état.

Dans les leitmotivs la fixation initiale sur le confinement se renforce d’une sacralisation du port du masque. Comme ils ne sont toujours pas disponibles –ils arrivent- il devient impératif que votre voisine de palier vous en couse un, lavable, pas homologué mais presque.

Toujours sur le mode « j’explore le monde », le Président découvre celui de l’éducation, à quoi ressemble une classe de maternelle ou une classe de CM1 et pourquoi des parents ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école s’il n’y a pas de cantine. Ces problèmes seront résolus progressivement.    Que n’a-t-il consulté Brigitte, laquelle il est vrai n’enseignait que les grands adolescents prometteurs et doués pour le théâtre.      J’ai honte mais il est des tentations irrésistibles.

J’arrête la liste des découvertes du Présidents, ce carnet bloguiforme n’y suffirait pas.

Progressivement s’ajoute à la liste des mots à la mode. Côté déconfinement, tout est progressif. Seule la date du 11 mai ne l’est pas, progressive car le discours mobilisateur du 13 avril a défini une méthode progressive de déconfinement qui débutera le 11 mai et se déroulera progressivement si les conditions nécessaires sont progressivement satisfaites à partir du 11 mai. Ai-je été assez clair !

Je bats ma coulpe, car dans les grandes lignes, dans ce qu’il dit, rien ne me déplait ou ne me surprend mais, petit jésus, comme je souhaite que le souhait dont il a fait un pari se réalise et que cette épidémie cesse enfin de tuer 4 ou 5 cents personnes par jour à la date requise du 11 mai.

Sur un autre registre et encore une question : quel était l’intérêt le 8 avril d’aller déclarer dans la presse anglaise en parlant des informations transmises par la Chine :Et même, il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas.

Cette phrase, truisme cristallin, ne risque pas de provoquer chez oncle Xi le moindre réflexe d’ouverture, ni de lui faire avouer que le chiffre du nombre de mort est incorrect. Ce dont, sauf votre respect, nous nous fichons. Cela ne peut que provoquer la réaction inverse de réduire encore l’opacité de nos relations. La seule chose qui nous concerne est la qualité des informations scientifiques que nous échangeons avec les  médecins chinois.  Tous les chercheurs français en sont satisfaits. Est-il urgent de prendre le risque de voir Xi ordonner à ses médecins et chercheurs de cesser toute collaboration avec ces cons de Français ?

Alors, quoi ? Pour faire comme le clown de la Maison Blanche, pour imiter le rescapé du 10 Downing Street ou pour faire bonne figure auprès du Financial Times ou pour suivre cette inclination, chez lui naturelle, à confondre moraline et politique internationale.

Poutine à ce propos et avec la voix du réalisme dit à oncle Xi que cette attitude « contreproductive ». 

Un rappel : Cette réflexion rejoint les nombreuses remarques déjà formulées dans ces carnets sur ce besoin qu’éprouve Macron d’aller faire pénitence devant des audiences qui ne connaissent que les rapports de force et ne peuvent « culturellement » que juger cette repentance comme une faiblesse. Pour aggraver les choses il ne témoigne dans ses contritions d’aucune connaissance réelle de l’histoire « dont il cause ».

Il y a quelque temps déjà, il aborde le sujet des rapports historiques de la population autochtone de l’Algérie de 1830 et de l’entreprise de colonisation qui s’est déroulé sur un siècle, avec ce que les anglais appellent « flippancy », mot plus fort que légèreté, plus proche de désinvolture, de surcroit témoignant d’une ignorance crasse. Pourquoi ? Mystère. Et sur une chaine Qatari de surcroit. Pour quel public et mesure-t-il l’importance de ce genre de déclaration dans l’opinion d’une partie non négligeable de son électorat-par-défaut.

Je retombe dans une de mes ornières et je radote.

 

Les modalités du déconfinement se précisent. Par région, le choix est que la maladie n’a pas frappé uniformément le territoire disent Blanquer peut-être le Conseil machintruc ou bien l’Académie de Médecine qui ne veulent pas sombrer dans l’oubli…Ah mais non, il y aurait rupture de l’égalité républicaine rappelle le Président, tout le monde en même temps. Il précise cependant « qu’il pourrait y avoir des adaptations locales à un plan national.

Desproges, Devos et Bouvard relégués au rang d’amateurs, Macron à la place de Ruquier aux Grosses Têtes.

Aller d’une région à un autre, c’est peut-être possible, dans certains cas, si les conditions le permettent après avis de l’ARS et sur des décisions du Président de Région, du Préfet de Région (rayez la mention inutile ou cochez les deux cases). La voie référendaire n’est pas retenue car trop onéreuse pour les finances publiques.

Et les vacances, l’économie du tourisme, le monde de l’hôtellerie, du transport. C’est gentil à vous de me le rappeler, je vais consulter les acteurs de terrain.

 

Et nous avons toujours sur la table (on n’a pas pu la glisser sous le tapis) l’épineuse question du second tour des municipales. Grace au ciel une trentaine de milliers de communes ont eu le bon esprit et le bon goût de choisir leur maire à l’occasion du premier tour. Vous savez, ce tour que tous voulaient maintenir avec avis favorable du Conseil scientifique pour découvrir le surlendemain que cela avait été une grave erreur imputable à l’exécutif.

Le second tour lui, est comme un roquet qui cherche à vous attraper le bas du pantalon et que vous ne pouvez écarte d’un coup de pied car la propriétaire est là qui vous surveille. J’écarte l’image du sparadrap du capitaine Haddock. Bref, ça ressort come un serpent de mer dès que les candidats en attente trouvent l’oreille ou la plume complaisante d’un journal papier ou écran fatigué du sanitaire.

 

Un sourire : Très bon aussi, le coup des policiers qui pénètrent dans une église parisienne pour verbaliser un curé qui célèbre une messe à laquelle assistaient le chantre, l’organiste, le servant d’autel (qui est un policier) et trois fidèles. Un voisin a entendu l’orgue et prévenu le commissariat. Les flics interrompent la cérémonie et après 20 minutes de dialogue avec le servant d’autel, exigent et obtiennent le départ des trois paroissiens.

Ils ne verbalisent pas. Prévenu, le commissaire s’excuse auprès du curé du zèle de ses sbires et je l’imagine, lui dit que cela ne se reproduira pas. L’archevêque de Paris est très fâché et le fait savoir.

Que dire de cette histoire terriblement révélatrice ?

Des étonnements, encore et encore.

Que se passe-t-il  dans la tête (névrosée) de quelqu’un qui entend l’orgue d’une église et qui a le réflexe d’appeler le commissariat ? Et que dit-il au commissariat qui déclenche une intervention immédiate ?

Comment des policiers peuvent-ils manquer à ce point de discernement et de sens commun pour pénétrer armés dans une église, tout simplement en dépit de la loi, alertés par la menace de la musique d’un orgue, en brandissant des menaces de verbalisation en dépit des explications fournies par le policier servant d’autel ? Comment les mêmes tels des chinois pris en faute et dans un refus de perdre la face, exigent-ils le départ des trois paroissiens ?

Comment tant de sottises peuvent-elles se trouvées réunies dans un incident à la Louis de Funès.

Coco rend fou.

 

Une remarque : Le fameux Conseil scientifique rend publiques les recommandations qu’il formule après du Ministre Véran. C’est son droit et sans doute son devoir, de transparence, de tout sur la table…

Publiques les recommandations est un euphémisme car Delfraissy passe quotidiennement à la télé pour expliquer que ne pas les suivre est assurer que Coco va ressortir de sa boite si par chance il y était rentré et que le gouvernement a tout faux et fait tout mal. Je partage naïvement ce point de vue. Seulement l’assurance qu’il met dans son propos d’information résonne en intensité et en fréquence comme des injonctions se substituant à la parole, il est vrai vacillante, du pouvoir. Delfraissy ne conseille pas Philippe, il le remplace au moins jusqu’au  moment où Macron ajoute sa petit dose de confusion.

Le Naïf note que Delfraissy ne figure pas dans la liste des membres du Conseil (Décret du 3 avril 2020) alors qu’il en assure la présidence sur une décision de Véran du 11 avril. On peut en conclure que M. D. qui est sans doute le sélectionneur de l’équipe a hésité ente jouer le rôle de  capitane ou celui d’entraineur.   

Rien sur la réouverture des écoles : le sujet est en cours d’ébullition dans la lessiveuse du linge sale en famille : Macron qui aimerait que… Blanquer qui propose des pistes pour que…. les parents d’élèves qui ne veulent pas que… les syndicats d’enseignants qui craignent que… et les transports et les cantines, y avez-vous pensé ?  Je ne suis pas certain que Sibeth ait été ajoutée pour épicer le bouillon.  Ça mijote, dès que c’est cuit, nous pourrons en reparler. Ou pas.                                                                                                                                                                   

Coco, c’est autre chose. L’animal, qui n’en est pas un mais un simple bout de je ne sais quoi en besoin de cellules animales pour se loger, l’animal est devenu une obsession collective créée et entretenue par des autorités désorientées, égarées par des conseils corporatistes et mesurant à chaque instant leur impréparation, leur absence de vision et la lourdeur d’une administration puissante mais fonctionnant constamment comme un frein.

Administration concentrée sur les sujets qu’elle conduit et refusant de voir autour d’elle les outils dont elle pourrait faire usage, figée dans un tout par et pour l’Hôpital Public.

Des semaines pour faire sauter un blocage corporatiste devenu dogme sur l’utilisation des laboratoires vétérinaires équipés en matériel et produits de test. Équipement que l’hôpital achète aussitôt et à la place.

Des semaines pour accepter d’utiliser les lits des cliniques privées. 

Ceux qui en veulent plus doivent lire leurs journaux.

Ce papier comporte des évocations, Desproges et Devos pour les mots et leur usage détourné, Bouvard  pour de l’ironie bon-enfant et de Funès pour le burlesque et comment ne pas ajouter l’inclassable Sibeth. Je suis navré d’avoir omis des souvenirs très, très lointains, souvenirs réservés aux jeunes de l’après-guerre, les Branquignols ou sur le mode comédie musicale Hellzapoppin.

De l’absurde pour tout vous dire.  

 

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Le Naïf, votre serviteur ne tient ce carnet que dans le but de mettre ses idées au clair et à l’occasion d’y ajouter quelques bêtises qui tiennent de la brève de comptoir ou du papotage entre amis.

Or dans cette chronique sur Coco, il ne reste plus d’idées à mettre au clair, et surtout pas les miennes, et ne restent que des redites ou au mieux quelques inepties supplémentaires à ajouter à une liste déjà remplie. Le journalisme sec se substitue aux essais d’analyse.

La lassitude puis l’ennui prennent le pas sur l’intérêt.

C’est donc sans regret que je clos la série de ces 11 articles sur la crise sanitaire

 

25 avril 2020

 

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