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Le Naïf dans le Monde
20 août 2019

L’Énarque et la barque

La conversation relatée s’est tenue entre un navigateur expérimenté ô combien et le Naïf qui a seulement entrouvert cette porte sur la connaissance de la mer. Nous tombions d’accord sur le côté « complet » de la vie en mer, son aspect global couvrant le champ des nécessités  d’un monde isolé. Le Naïf ne pouvait manquer d’y voir un condensé, un exemple de la somme des problèmes rencontrés par le politique qui gouverne, réduits à une échelle à laquelle il est encore possible de les analyser et de les classer.

Le Divin Enfant dans son exercice de chef d’orchestre national a bien compris qu’il lui fallait retenir des instrumentistes virtuoses, ayant une bonne connaissance de leur instrument et il a retenu comme ministres des personnes du métier : médecin à la santé, prof à l’Éducnat, magistrat à la Justice. Mais dès qu’il s’agit de sujets dans lesquels il n’a pas été instruit, patatras, la micro politique reprend le dessus et le pitre Hulot, la chouette sinistre, devient ministre de l’Énergie…heureusement remplacé par de l’énarque juvénile au profil indifférencié ou par des jeunes femmes au profil à la mode. C’est moins mal.

Une petite pensée pour Jean-Bernard Levy : pourquoi Télécom après l’X ? Il eut mieux valu qu’il fasse l’ENA. Il y aurait oublié ce qu’il savait et serait devenu un grand serviteur de l’oligarchie, digne d’y appartenir.

 

L’Énarque et la barque

 

Une discussion d’apéritif entre le Ricard, l’olive et la cacahouète ou peut-être au café après les pâtes au pistou et le petit verre de blanc.

Aucune surprise. Les incohérences de la vie politique du pays sont comme à l’habitude l’objet de la conversation. Les sujets ne manquent pas. Ayant écarté les tartes à la crème de l’islamisme, de l‘immigration incontrôlée, de l’école à 1000 heures par an et autres doléances usuelles, écarté également la question de classer les incohérences lesquelles sont toutes importantes et même vitales, une voix fait surgir un propos négligé :

« La principale de ces incohérences réside dans la stupidité de tout le fatras imposé à l’économie nationale sous le vocable de transition écologique, laquelle au-delà du vocable creux, ne recouvre que le massacre de la politique énergétique du pays ».

Dans la conversation animée qui suit et après que la proposition a été argumentée, se pose, suite logique, la question de savoir pourquoi la classe politique, dans sa vaste majorité peuplée des élites méritocratiques « H4–SciencePo-ENA » (1) ,écoute en premier les sornettes des apôtres de la décroissance et les billevesées des histrions issus du reportage télévisuel et autres culs de sac politiques.

La voix explique : cette élite est scientifiquement inculte. Les problèmes de l’énergie, de l’industrie, des transports sont des histoires d’ingénieurs dont ils ne ressentent pas et ne mesurent pas les conséquences sur la vie du pays considérée dans son ensemble (2) et pas uniquement à travers le prisme politique de leur club. Car ils sont aussi socialement incultes, enfants d’un système qui les a protégés de la rue, de l’école publique, de l’usine et a fortiori des champs. Ils découvrent le peuple lorsque, transformé en foule, il leur dit son incompréhension puis son mécontentement et enfin sa fureur.

Toujours dans le feu de la discussion, une autre voix demande alors ce qu’il conviendrait de réformer dans le recrutement et la formation des futurs initiés de la micro-secte oligarchique des énarques.

Une réponse : imposer une longue navigation hauturière à tous les candidats en préalable à leur inscription au concours d’entrée ou à tout le moins à un moment donné de leur cursus.

 

Voici pourquoi en une image.

 

Le bateau est là. Il attend.

L’océan est le jardin de ce bateau.

Il est de notre temps. Fort des anciennes navigations, il est gréé  d’une voilure qui assurera souplesse et puissance dans tous les temps. Prudent, il dispose d’un moteur pour l’imprévu des jours trop calmes et pour l’aisance de quelques manœuvres. Les cartes du bord sont tenues à jour. Il sait où et comment naviguer, combien il a d’eau sous lui et ce que seront les conditions de mer et de vent demain et les jours suivants, quel écueils éviter et quel havre il trouvera la tempête venue.

Il est aussi la maison de son équipage, de ses passagers.

Dans le bateau qui navigue comme dans le bateau qui accueille, l’ordre doit régner et la sécurité de tous est la première préoccupation du capitaine. Quelques armes lui permettront d’écarter les pirates

Le capitaine, son équipage et les passagers du bateau doivent, en société, prévoir et gérer ce qui assure une bonne navigation et un heureux voyage.

Ensemble et sous l’autorité du capitaine, ils doivent s’assurer que les équipements sont en ordre de marche, que le gréement est correctement accastillé, que les vivres sont approvisionnés, les soutes faites. Ce travail est naturellement et nécessairement collectif. Chacun doit y contribuer au mieux de ses capacités en vue d’assurer une bonne navigation pour tous.

Le bateau est une petite nation qui navigue sur la mer de toutes les nations. Il trace sa route vers le Bien Commun. Il est une école de la vie d’une nation dans les mécanismes économiques et sociaux élémentaires, immédiatement perceptibles et ramenés à l’essentiel : le peuple et son travail.

 

Les bavardages de l’apéritif étant terminés, le café ayant été bu, quelle conclusion ?

 

Les produits de cette formation, élus ou issus de l’oli-ena-garchie ont été enduit d’un vernis culturel, d’ailleurs vite écaillé et délavé. Ils ont été instruits dans les mécanismes du fonctionnement de l’État (3) et sont devenus des techniciens de cette machine. Ils ne devraient accéder à des fonctions politiques qu’après avoir vécu dans le vaste monde au contact avec les réalités de celui-ci. Un stage en sous-préfecture ne remplit pas ce rôle et cette élite, arrive au pouvoir sur son petit nuage d’incompétence au plan du fonctionnement économique du pays et d’incompréhension sur la nature profonde de sa population.

Elle est par aileurs susceptible d’écouter les discours des charlatans-idéologues de toute tendance qui prospèrent dans la vie politique.

 

En un mot, avant que de diriger le pays, il serait souhaitable que les initiés de la secte aient simplement vécu et travaillé comme leurs concitoyens. Mais leur ambition, rendue possible par leur initiation, ne leur en laisse pas le loisir. Ils ne peuvent que se mettre en marche dès leurs premiers pas dans la société et tenter l’escalade d’un pouvoir qu’ils exerceront, navigateurs inexpérimentés, sur une mer inconnue ; ou sculpteurs maladroits avec une glaise qui leur glisse entre les doigts et ne prend forme.

 

  1. Le mérite dans l’emploi du mot méritocratique, ne traduit que la capacité du méritant à recevoir les enseignements dispensés.
  2. L’intendance suivra.
  3. Il est admis que l’enseignement en question remplit bien cette fonction et que le « produit » est formé comme il convient  et sera compétent dans son futur rôle d’administrateur.

 

L’envie, un des péchés capitaux est d’abord le besoin, le désir tout cru ; mais aussi, bien orienté, un moteur du progrès personnel qui pousse à vouloir atteindre ce qui parait supérieur. C’est également le vilain défaut, le péché qui somnole dans le cœur de chacun , le désir de s’emparer de propriétés ou simplement de rabaisser l’objet de cette envie. Il y a dans ce qui précède comme un relent de ces deux manifestations de l’envie. Je m’empresse de le reconnaître avant que le lecteur ne m’en fasse le reproche.

9 septembre 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

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