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Le Naïf dans le Monde

23 septembre 2021

La Joie d’être Sapiens première partie

La Joie d’être Sapiens   (première partie)

 Au printemps 1958, il m’en souvient, j’étais fort content d’avoir, Merci Mendès, échappé à la conscription indochinoise qui m’avait parue fort probable les années précédentes et je ne percevais pas encore la quasi-certitude de ne pas échapper à la vague suivante qui ferait de moi un des Lieutenants d’Algérie.

Donc cette année 58, entre la promesse asiatique non tenue et la promesse maghrébine en voie de réalisation j’étudiais très assidument la géologie en faculté, à Grenoble en vue de rejoindre l’Institut Français du Pétrole qui m’offrait cette belle sucette de fin d’étude.

Le sujet me passionnait et habitué aux programmes chargés des Arts et Manufactures je n’hésitais pas à grappiller de droite et de gauche dans les certifs de licence que cette vénérable institution offrait à ses élèves. Peu de goût pour la cristallographie, un goût modéré pour la minéralogie, un certain goût pour la pétrographie et une passion réelle pour la… Paléontologie.

Le grand et bon Maître de la matière était M. Moret.

Le texte de référence était son Manuel de Paléontologie Animale édité en 1953, en somme tout juste sorti des presses.

Dire que je connaissais parfaitement la chose serait largement exagéré, mais j’en ai retiré un mince vernis bien écaillé aujourd’hui et quelques idées personnelles qui ne m’ont jamais quitté.

 Chez Moret, et cela traduit l’état des connaissances de l’époque, le chapitre consacré aux primates occupe 27 pages sur les 720 de l’ouvrage complet, et sur ces 27 pages, 20 sont consacrées aux Hominiens.

L’homme de Piltdown figure encore en bonne place dans ce sérieux et modeste exposé. Je dis sérieux car M. Moret était fort sérieux ; et modeste car il fait preuve d’une grande prudence et n’adopte pas de ces attitudes prédictives qui deviendront ensuite habituelles chez les paléontologues, grands fournisseurs d’hypothèses qui expliquent tout et se transforment en quasi-certitudes selon le degré d’habileté académique de leur auteur.

Teilhard, figure tutélaire venait de mourir et  il n’était pas du propos d’un manuel scolaire d’entrer dans des débats géologico-théologiques.

L’ammonite dominait encore la scène des Hauts du Jurassique.

 J’étais alors frappé et j’évoque un souvenir très distinct de ce sentiment, par ce qui m’apparaissait comme un besoin pour les paléontologues de raccourcir les durées du processus évolutif dès qu’il concerne le « phénomène humain ».

 Cela commence par les textes sacrés classés par ordre de sacralité. La genèse nous dit six jours : ça fait un peu court, même avec une Foi en fer forgé, surtout avec les 35 heures. Les érudits des textes sacrés nous donnent en toute bonne Foi, suivant les versions successives, des durées de 2 à 3 mille ans, pour tout le bazar, cosmos compris, l’homme étant, on peut l’imaginer, présent dès l’ouverture. Ça fait encore un peu court et progressivement on rallonge…mais pas beaucoup.

 Cette tendance, ou plutôt ce besoin de raccourcir les durées, comme si l’homme de jadis avait été pressé de devenir ce que nous sommes, s’explique par la prévalence résiduelle de la pensée chrétienne. Soit ! Mais ce besoin est associé à un autre souci beaucoup plus facile à expliquer : il est essentiel dans le milieu des Savants Paléontologues de trouver le premier terme d’un branche nouvelle ; ou mieux, le « chainon manquant » entre deux espèces clairement définies dont on sent confusément qu’elles « sont en rapport » mais dont la relation n’est pas connue ; ou mieux encore le plus ancien « représentant » de… ; en fait de trouver un marqueur, une date réelle ou supposée, un lieu imprévu, un emplacement original pour que la découverte quitte son simple statut de pièce ajoutée au dossier pour devenir le fait saillant qui explique tout. En conséquence toute nouveauté est soit le plus vieux, soit le plus jeune de quelque chose ; Le plus vieux d’une lignée existante ou le premier d’une lignée nouvelle ! Plus rare, le fameux maillon manquant.

En cas de découverte, de succès, Gloire assurée. Je n’ose dire fortune faite. Sinon comment publier, comment laisser son nom, comment financer les futures campagnes de fouille ? Comment attirer les étudiant(e)s ?

°°°°°°°°°°°°°°°°

 Je commence par deux remarques qui sont les réponses aux questions suivantes.

Où trouve-t-on des fossiles et plus particulièrement des fossiles d’hominidés ?

Comment connait-on l’âge d’un fossile humain ?

A

Pour découvrir des fossiles, il faut des fossiles. Il faut donc que l’inventeur s’intéresse à des zones qui, à priori ont été peuplées ou susceptibles de l’avoir été.

Ces lieux doivent avoir été protégés : un premier pronostic, les grottes…

Ou bien rapidement recouverts de sédiments meubles avant que les ossements soient dispersés : un second pronostic : les zones lagunaires au pied de volcans en période d’émissions de cendres.

Voilà, tout est dit ! Dans les grottes et dans le (les) Rift(s) pas trop loin des volcans.

Ce raccourci souriant pour dire qu’on trouve des fossiles d’hominidés là où la mère nature a bien voulu nous les conserver et là où on peut encore aller les rechercher. Il est hasardeux et même franchement litigieux de vouloir faire dire à ces conditions particulières qu’elles traduisent l’émergence de telle ou telle branche du phylum des hominidés. « Au temps » pour l’homme « nécessairement » africain !

Heureusement il y a les grottes qui pour leur plus grand nombre sont dans des formations calcaires largement réparties sur notre belle planète. On y trouve de tout, du neuf (historique), de l’ancien (archéologique) et beaucoup plus rarement du très vieux ; la grotte s’enfonce bien dans la roche mais elle demeure un habitat de surface soumis aux aléas climatiques. Il faut comme au Loto gratter davantage, avoir tiré de bonnes cartes et explorer une bonne grotte. Cela suffit-il ?

B

Au début de la paléontologie humaine, seule l’anatomie comparée permettait d’approcher le problème de la datation des fossiles. Ces études reposaient sur l’hypothèse (le dogme) que l’évolution suivait le parcours qui a conduit aux races supérieures. On comparait les squelettes d’hommes anciens à des squelettes d’hommes « modernes » évolués ou « primitifs », avec en toile de fond le squelette du singe. Mais on était toujours dans le « Sapiens » ; les autres ancêtres venaient de si loin : Java, Pékin, Tanganyika ! Il y avait bien un trouble-fête originaire de Rhénanie ou de Belgique mais, de ce frère jumeau, de ce Neanderth(h)al, on parlerait plus tard.

Arrivent alors les procédés modernes de datation reposant d’abord sur le vieillissement mesurable d’éléments radioactifs acquis du vivant du sujet et ayant subi une dégradation dans le fossile enfoui. L’idée n’est pas neuve : Les Curie avait évoqué en leur temps ce développement de leurs découvertes.

La datation au Carbone 14, initiée dans ces années 50 et développée réellement depuis les années 60 va permettre de faire le ménage dans le monde des incertitudes archéologiques. La limite est que la méthode ne s’applique plus au-delà de 50.000 ans. Histoire, archéologie s’en trouvent enrichies, mais la paléoanthropologie n’est pas concernée ou si peu.

Vient ensuite la méthode Potassium-Argon, qui est l’arme du million d’années.

La méthode de datation K-Ar s'applique à une roche provenant de la solidification d'un magma entièrement dégazé, et repose sur l'hypothèse que cette roche ne contenait pas d'argon au moment de sa formation. Une datation de la roche est possible quand l'un des minéraux la constituant contient du potassium, et que le minéral a piégé la totalité de l'argon formé lors de la désintégration du 40K….

La période radioactive du 40K est de 1,25 milliard d’années. La méthode permet ainsi de dater des roches couvrant la quasi-totalité des âges géologiques avec une bonne précision…

La datation par le potassium-argon permet de dater les minéraux des roches métamorphiques et des roches volcaniques. Elle est particulièrement précieuse en archéologie préhistorique, notamment en Afrique de l'Est où les niveaux de cendres volcaniques sont fréquents dans les sites archéologiques. Elle a notamment permis de dater les sites d'Olduvai et les empreintes de pas de Laetoli.   wiki

Les datations Uranium-Thorium et Uranium-Plomb viennent encore compléter la paillasse du laboratoire de l’anthropopaléontologue (21 lettres) et élargir le registre temporel de la recherche. On peut préciser la période des 50.000 ans et il devient possible de travailler efficacement dans les 500.000 ans.

D’autres outils, téphrochronologie, datation Rubidium-Strontium  existent mais concernent le géologue stratigraphe et le tectonicien plus que le paléontologue.  (1)

 L’emploi de ces méthodes traduit définitivement la séparation entre l’archéologie et la paléoanthropologie.

 Cependant la datation ne suffit pas. Si seulement il était possible de relier les fossiles entre eux par autre chose que leur chronologie, si seulement on pouvait établir des « liens du sang », des filiations, des descendances directes et avérées…quels progrès nous ferions !

Miracle, au tournant du siècle, après tâtonnements et au prix de quelques erreurs de jeunesse, les techniques d’analyse de l’ADN fossile se perfectionnent. Des esprits chagrins regretteront que le « truc » ne fonctionne que pour une période remontant à 400 ou 500 mille ans. Et qu’il faille que le fossile nous ait fait la faveur de garder un peu de viande. Mais en dépit de ces limitations (tant pis pour les dinosaures et tant mieux pour les hominidés) les apports sont considérables, de nombreuses pendules sont remises à l’heure dans le même temps que surgissent de nouvelles questions.

°°°°°°°°°°°°°

Chercher des fossiles là où on en trouvera et connaître du mieux possible leur âge deviennent les deux principes qui ont guidé la recherche depuis l’époque que j’évoquais en introduction, quand j’écoutais M. Moret, rue Très-Cloîtres dans le vieux Grenoble.

 La recherche devient d’ailleurs une compétition : comme dans les épreuves sportives il faut qu’une écurie de recherche paléontologique trouve plus, plus vite, mieux, plus original. Il faut qu’elle devienne populaire, qu’elle publie dans les revues spécialisées et mieux encore dans les revues grand public.

Les grandes universités et des Instituts spécialisés mettent sur pied des groupes d’étude avec des budgets sérieux, nouent des accords avec les autorités des pays « producteurs », recrutent des groupes de jeunes gens (dont pas mal de jeunes filles) disposé(e)s à passer de longues heures à quatre pattes dans des fouilles exiguës ou plombées d’un soleil africain dans l’espoir de la consécration académique. Ces universités  associent du mieux qu’elles le peuvent les ressources locales. Un soupçon de nationalisme se glisse dans tous ces efforts, comme il convient, même dans les sports de gentlemen.

Et cela paye.

Dans ce demi-siècle, depuis ces années 60, que de découvertes et que de surprises.

Mon propos ici n’est pas de retracer ces inventions et pas davantage de commenter les palabres qui accompagnaient chacune d’entre elles. Je mets en Annexe 1 un petit bout de Wiki et laisse au lecteur le soin de parfaire sa culture dans ce domaine.

Nous nous souvenons tous de Lucy, notre grand-mère et petite-sœur (deux pour le prix d’une) et de Toumaï le Tchadien qui venait, tel Till l’Espiègle désorganiser le bel édifice du gentil Coppens…ces deux ancêtres nous offrant un mélange distrayant de l’histoire des hommes anciens et des histoires des hommes de notre temps.

En 1985 ou 86 peut-être, j’assistais, à Nairobi à une conférence donnée conjointement par les très éminents paléontologues Richard Leaky et Yves Coppens. Au Kenya, dans les milieux académiques et à la marge du monde politique, Leaky, c’était du lourd ! Coppens était en pleine promotion de sa théorie de l’East Side Story qui nous faisait tous descendre en droite ligne des hominidés kikuyus. Ce fut sa contribution… Richard Leaky, tout de courtoisie vêtu et jouant sur son terrain s.s. ne put s’empêcher de marquer un peu d’humeur et remit le gentil Coppens à sa place en lui confirmant que, de son point de vue, la seule chose importante était de continuer le travail de fouille pour acquérir plus de données. Il laissait clairement entendre que les spéculations parisiennes étaient prématurées. Au temps pour le rôle des hypothèses dans les sciences de la terre qui sont des sciences de la vie. Claude Bernard, oui, mais sur du solide. Et ce, d’autant plus que la paléontologie se prête assez mal à l’expérimentation…

Où en sommes-nous ?

A      Et je commence par l’Ancien ; une étagère sur laquelle sont rangés les cranes et mandibules des millionnaires en années. Une exploration de ce rayon offre un florilège de nom, de désignation et de chaque nom comme une odeur attachée, l’exotisme d’un lieu ou d’un coureur de brousse.

 Le paléontologue dispose de nos jours d’une palette de fossiles et quels fossiles ! : D’hominidés et d’hominines ou bien, pour d’autres d’hominoïdes et d’homininés (attention à l’accent aigu, il introduit une différence majeure) ou bien encore d’australopithèques et d’homo, tout benoitement et pour faire bonne mesure. Et je passe pudiquement sur les grands singes qui essaient toujours, sournois qu’ils sont, de s’introduire posthumément dans la classification. Il faut lire les articles publiés sur ce sujet pour comprendre le poids des mots dans des querelles d’arcades sourcilières et de mandibules prognathes ou saillantes, mesurées au degré prêt ! Pour distraire le lecteur, je joins en Annexe 2 des extraits du Wiki intitulé Hominina où l’on mesure le désordre qui règne sur l’étagère, ce qui ne peut manquer de faire sourire…

 Il faut cependant conclure : d’un côté, on le répète il y a les grands singes, ou plutôt ce qu’il en reste après qu’ils aient fréquenté les Autres, les Hominines. Là, il y a foule et donc compétition entre ceux qui sont encore un poil pithecus, vieux de 2, 3 ou 4 millions d’années et ceux qui le sont peut-être moins et déjà Homos : ils sont dans la tranche d’âge du million d’année…

 Je note et le lecteur notera avec moi, que ces Hominines se trouve presqu’exclusivement en Afrique jusqu’à la date du million et demi d’années. Étaient-ils (déjà) trop nombreux en Afrique qu’ils éprouvent le besoin de migrer ? Ou bien avaient-ils déjà commencé leur migration et nous ne retrouvons leurs fossiles en Afrique parce que le Rift offre des conditions exceptionnelles de conservation ?

 B      Changement d’étagère : à 500.000 ans on passe au Sapiens ou à des pré-Sapiens qui semble avoir eu pour certains d’entre eux l’étrange capacité de nous transmettre des morceaux appréciables de leur génome…

Je dis appréciable en termes de quantité car pour la qualité je n’ai pas d’opinion. Mais attention, il n’est pas question de déduire du fait qu’ils aient pu faire des petits avec Madame qu’ils aient été de la même espèce que nous ! Je suis patient, un jour sans doute, on m’expliquera comment du matériel génétique passe d’une espèce à une autre à des époques où les savants (fous) généticiens n’avaient pas encore développé leur industrie.

Quels sont ces intrus qui viennent à leur tour déranger les idées toute cuites en ces matières ?

Le plus connu est le très célèbre Néandertal à qui on fait jouer tous les rôles : des fois, et cette opinion longtemps a prévalu, c’est un bon à rien, et puis récemment et de plus en plus il parait que, somme toute, il avait ses trucs à lui qui sont peut-être devenus des trucs à nous… Il quitte le fond de la classe et se rapproche des premiers rangs, ceux des bons élèves.

Denisova est un sibérien pur sucre, cousin de notre énigmatique Neandertal, cousin auquel on prête des amours multiples et une vaste descendance. Au demeurant on ne le connait que par un orteil, deux dents et son précieux ADN. Que ne leur fait-on dire à ces modestes vestiges ! En Annexe 3 un petit raccourci sur l’état des connaissances que j’ai intitulé : Qu’allait-il faire en cette galère ? Cet extrait sert à illustrer la difficulté dans laquelle la paléoanthropologie se trouve plongée depuis que l’ADN autorise  l’officialisation de mariages jusq’alors jugés illicites ou impossibles.

 Un lecteur qui survole ces questions en tirerait hâtivement la conclusion que tous ces « morceaux » d’une humanité, nomade et démunie se rencontraient, échangeaient des femmes, aménageaient ensemble ou successivement les mêmes grottes et chassaient les mêmes antilopes dans les mêmes steppes.

Toujours hâtivement il en conclurait qu’à tant vouloir les identifier par leur différences on finit par les réunir dans la vaste complexité de l’humanité comme nous la vivons.

 Et puis récemment du nouveau ! Les Marocains s’invitent, enfin…des marocains anciens. On les connaissait depuis 1960, exhumés de leur mine de baryte ; mais ils n’ont fait irruption sur la scène que dernièrement quand on a pu établir leur certificat de naissance. Ils sont quasiment des Sapiens mais ils sont beaucoup trop vieux : il n’est pas certain qu’on puisse les accepter. Pensez, 300.000 ans !

Alors que Sapiens, c’est bien connu, a quitté son Est Africain il y a 50.000 ans pour aller peupler le reste du globe…aidé en cela par des cousins venus dont ne sait d’où, Néandertal et autre Denisovien. Le lecteur patient parcourra  peut être la 4ème annexe Djebel Irhoud et mesurera ainsi les abimes de perplexité dans lequel sont immergés nos savants. La situation est complexe ; pas d’ADN, alors on spécule : date versus morphologie, Doxa contre désir de nouveauté, crane contre crane. Retour à la case départ, quand on évaluait la modernité d’Homo Machinchose en comparant sa molaire à celle de l’Homme de Trucmuche.

Être Sapiens ou ne pas être Sapiens, telle est la question. Question de mot, pour ainsi dire.

 Avant d’aller plus loin (c’est-à-dire avant de s’égarer davantage) il faut considérer le cas de l’Australie et celui des deux Amériques. Plusieurs points communs à ces deux continents.

Ils n’ont été accessibles que par des corridors étroits et peu commodes. Le détroit de Behring pour les amerloques et le détroit de la Sonde pour les Papous et autres Tasmaniens.

Ces couloirs n’ont été rendus praticables que par les caprices des glaciations quaternaires et, si j’ose dire, en opposition de phase.

Beaucoup, beaucoup de glace et le niveau des océans baisse, libérant de la sorte la quasi-totalité du crypto continent de la Sunda : je vais de la péninsule malaise jusqu’au fin fond de la Tasmanie en ne faisant que de la navigation à vue ou mieux, à pied.

Pour Behring, les choses sont différentes : trop de calotte glaciaire gêne le périple du pèlerin des temps anciens. Deux possibilités s’offrent à lui. La première est de faire preuve de patience et d’attendre la fonte de la calotte ou au moins une fonte partielle. La seconde est de naviguer à petites étapes, pagayant dans son kayak en chassant le phoque et en se nourrissant de kelp. Le charme de cette alternative est que la voyage ainsi conduit le mène jusqu’au Cap Horn, tout en lui ayant ouvert les portes du continent nord-américain par l’allée princière de la Columbia River.

Ainsi l’homme du méga continent Europe-Asie pénètre en Australie et en Amérique. Il n’y connaîtra pas de ces dérangeantes hybridations : elles ont déjà eu lieu. Jusqu’en 1492 évidemment car à cette date il connaîtra la pire des hybridations et, soyons clair, il disparaitra en 5 siècles d’avoir connu les délices de l’homme moderne que nous sommes

Ces continents ne sont en rien suspectés d’avoir servi de berceau à quelque morceau d’humanité que ce soit : pas de Pithécanthrope Patagonensis, pas d’Homme du Saint-Laurent, pas de précurseurs des Texas Rangers… Oublié le million d’années.

 Je reviens à nos troupeaux d’homini…, je veux dire de Sapiens. Ils sont absolument partout, sur tous les continents, sur toutes les grandes îles, et même sur beaucoup de petites. On ne peut pas dire qu’ils soient absolument semblables entre eux dans le vaste monde, mais ils témoignent lorsque l’occasion leur est offerte ou lorsqu’ils créent l’occasion d’une assez belle capacité à se reproduire ici et là.

Alors Sapiens, ils n’étaient pas et Sapiens ils sont devenus ? 

Je dis que toute cette histoire (au sens ordinaire du terme, comme dans histoire drôle) est en réalité une histoire de Mot.

Les mots sont de petites boites dans lesquelles les hommes essaient de faire tenir des concepts, des phénomènes, des évènements et dans le cas des paléontologues des mandibules, des dents,  des fémurs…

 L’Histoire des hommes (cette fois ci avec la majuscule) s’adapte à ce jeu des boites sur des étagères (2).  Les classements se font par date à l’évidence : c’est le premier des classements, depuis toujours. Ou encore par catégorie d’intérêt, influence de l’église sur ceci ou cela, le rôle des échanges commerciaux ici ou là, le poids de l’esclavage sur tel continent, que sais-je, la liste est infinie. L’étagère se charge alors de vues synthétiques.

L’histoire n’y est plus un escalier mais un jardin qu’on explore, de parterres en bosquets.

Tout ceci fonctionne plutôt bien tant que les textes existent ou au moins des éléments tangibles, palpables,  appréhendés et reliés entre eux. Les ruines de cités, l’abondance de statues, de tombes, de restes funéraires autorisent encore un peu la navigation dans la proto histoire, avant qu’on ne rentre dans la forêt des Mythes, des Légendes, des Odyssées.

Mais l’ambition chronologique du paléoanthropologue va bien au-delà : comme je l’ai déjà dit l’archéologie s’est définitivement séparée de la paléo dès que la limite de quelques milliers d’années a été franchie, et à coup sûr dès que la datation au C14 cesse de renseigner.

Notre paléontologue s’agite dans une mosaïque immense, dans un temps qui se mesure en millions d’années, dans un espace qui occupe toute la planète, espace et temps sur lequel se trouvent semés 10, 100, 1000 petits fragments d’ancêtres, petits rogatons d’humanité tout meurtris et déformés par la sédimentation.

Alors il range sur l’étagère et par un sentiment bien légitime d’appropriation, il met des Mots. Mais il ne sait comment assembler ces (ses) mots pour en faire des phrases pour faire du sens. L’Histoire lui fuit entre les doigts, entre les mots. L’Histoire rejoint le Mythe.

 J’ai commencé ces réflexions par des remarques et je vais faire de même pour les clore.

 Il me semble que dans le discours de la paléoanthropologie la notion de plasticité évolutive n’est pas suffisamment prise en compte. Je crois que l’homme dans son ensemble, squelette, viscères et système nerveux possède une extraordinaire capacité à s’adapter à son environnement. C’est peut-être ce qu’on désigne de nos jours sous le vocable d’homéostasie. « Tout se passe comme si » le corps de l’homme possédait, en lui, des organes lui permettant de s’adapter à des conditions nouvelles ; d’abord des capteurs qui mesurent la variation d’un facteur extérieur, puis des agents qui disent quoi faire pour adapter l’organisme aux changements.

Pour certains facteurs, la chose se fait vite, pour d’autres lentement, pour certains très lentement. Un exemple : prenez une population de paysans chinois ; ils sont courts sur patte, trapu et courbés de naissance, pourrait-on croire, sous le sac de riz. Transportez-les sur l’autre rive du Pacifique, nourrissez les comme les enfants des émigrés irlandais : en une génération, vous retrouvez des joueurs de basket de plus de 6 pieds qui sont encore un peu jaune et possède encore un regard bridé. Pour combien de temps cet «encore », le temps d’un ou deux mariages avec l’irlandaise évoquée ou simplement un peu plus de coca-cola? Nous-mêmes, sommes-nous encore semblables à nos grands-parents, les poilus des tranchées ?

Donc je pense que l’espèce humaine est infiniment plus « plastique » qu’on croit et que les différences observées sur les fossiles ne traduisent pas nécessairement des différences fondamentales dans la nature profonde des hommes du passé.

Pourquoi cette plasticité ne serait-elle pas prise en compte ? Serait-ce encore un relent d’une pensée « fixiste » qui toujours, comme une rengaine mette l’homme « à part », différent des autres animaux qui ont le droit d’évoluer.

Peut-être s’agit-il à tout prix d’éviter les mots qui fâchent : variétés, sous-espèces et pire que tout : race. Alors que, chacun le sait,  l’Homme est unique dans ses droits. En conséquence il est partout, toujours, et comme un élément chimiquement pur rigoureusement identique dans toutes ses incarnations, toujours semblable à lui-même comme l’individu-étalon déposé rue de Solferino.

Cette généreuse et destructrice pensée molle que le 19èmè siècle ne connaissait pas, aurait-elle pénétré le monde des paléontologues ? Pourquoi-pas.

La plasticité évoquée, de surcroit, subit ce que j’appellerais l’effet de levier des artefacts. L’homme ne chemine (progresse) pas seul. Il voyage avec sa caisse à outils (3), avec sa valise d’artefacts. Outils avec lesquels il agit et qui en retour (à rebours) agissent sur lui ou à minima sur son comportement.

Le plus important de ces outils est bien sûr le langage, ingrédient principal sinon unique du lien social et de la naissance des groupes humains. Inutile d’insister, tout a été dit.

Un autre outil important est le bras. Vous avez bien lu : le bras, le membre antérieur, celui qui est relié au corps par l’épaule. En quittant l’arbre et en étant conduit à marcher et courir l’homme (encore singe) libère ses épaules qui ne servent plus d’articulations à des pattes de quadrupède. La ligne des épaules sur un torse redressé s’élargit ;  la patte, elle aussi libérée met en œuvre doigts et griffes pour agir pleinement comme un artefact nouvellement inventé. Le bras n’est plus support et devient, bien avant le couteau suisse, l’outil à tout faire. Il façonne la pierre aussi bien qu’il la lance. Il grave le signe qui deviendra l’écriture qui répartit le langage et donne à l’agora la dimension du monde. Le Bras n’est pas « un détail » de l’histoire de l’homme, il est, avec la parole un des ressorts qui le distingue des autres animaux.

 Notre époque nous permet de mesurer l’effet des outils que nous avons créés sur ce que nous sommes et combien ils influencent en retour ce que nous devenons, socialement et physiologiquement. Je pense aux craintes ou aux espoirs que l’évocation de l’intelligence artificielle fait naître chez nos transhumanistes contemporains.

Il est tentant de priver l’homme très ancien de sa boite à outil tout comme nous refusons que le chimpanzé ou notre chat aient la leur. Mais je suis tenté, au contraire de croire que l’homme depuis fort longtemps possédait tout ce que nous possédons et davantage peut-être. Car il faut relever un paradoxe. L’ancêtre relevait les défis de tout son environnement. Il devait faire face à toutes les difficultés du monde et il ne trouvait de ressource qu’en lui-même, en son intelligence, en sa force. Son cerveau fonctionnait à plein, en permanence simplement pour vivre et possiblement pour faire vivre femelles et petits. Il a inventé tous les jours d’un jour long comme le million d’années, tout ce qui nous permet de ne pas avoir à résoudre les problèmes qu’il a résolu pour nous. Aucun homme de notre temps ne saurait faire ce qu’il a su faire.

Quel dommage qu’il ne nous ait pas appris à mieux construire nos sociétés : de tous les animaux l’homme est sans conteste celui qui sait le mieux faire la guerre à lui-même, le plus apte à se suicider par grande masse pour des raisons qui deviennent difficiles à discerner et encore moins à justifier.

C’est la malédiction de l’espèce. Était-elle dans les gènes d’Australopithecus ou est-ce une invention récente ?

Je connais la réponse mais je ne veux pas que le gentil lecteur perde sa foi en l’humanité et je la garde pour moi.

Un dernier mot : si j’étais un savant de notre temps, je m’interrogerais sur cette notion de plasticité de l’espèce. Quelle est le degré de variation génétique supportable pour qu’une reproduction féconde ait encore lieu ; féconde signifiant que les rejetons ne soient pas stériles. Dans de nombreux exemples d’hybridation, on sait que la femelle hybride peut rester féconde alors que le mâle hybride est stérile.

Formulé différemment quelle est le degré de variation supportable pour que l’hybride représente une réelle « fusion » entre deux variétés, deux sous-espèces, deux races. 

1 Pour la terre, grosse patate solaire, les géologues ne se gêneront pas pour changer d’échelle en recrutant les millions d’années pour enfin terminer avec une poignée de milliards. Nous sommes passés dans les durées cosmologiques : est venu le temps des Éons.

2. J’aime bien cette image des étagères, des rayons où l’on range les choses, ici les mots, là les dates mais aussi les idées t puis un peu tout.

3. Il convenait de rendre un hommage discret à notre regretté ex-Président.

 

14 décembre 2017  transféré le 23 septembre 2021

 

 

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23 septembre 2021

Des traces d’espèces humaines disparues aux Philippines

                       Des traces d’espèces humaines disparues aux Philippines       Pierre Kaldy  13 septembre  2021

                  

                              Des Philippins de la tribu Négrito en train de chasser, vers 1890. 

DÉCRYPTAGE -Des populations de l’île de Luzon ont jusqu’à 5% d’ADN de l’homme de Denisova, une espèce proche de Neandertal.

Les premiers habitants des îles des Philippines portent de fortes traces génétiques d’une espèce humaine antérieure à la nôtre, l’homme de Denisova, révèle une étude génétique conduite sous la houlette de chercheurs suédois de l’université d’Uppsala. Quand les généticiens ont étudié le génome de 118 groupes ethniques philippins dont 25 appelés collectivement Négritos, ils ont découvert qu’une partie de leur génome était d’origine denisovienne comme celui des Papous et des aborigènes d’Australie, leurs plus proches parents.

La proportion d’ADN denisovien atteignait même le niveau exceptionnel à ce jour de presque 5 % chez les Négritos Ayta Magbukon vivant à l’écart sur la péninsule de Bataan au centre de Luzon, la principale île de l’archipel. Selon les chercheurs, en arrivant dans les îles de la région, il y a environ 53.000 ans, les ancêtres des Négritos se seraient mélangés avec des hommes de Denisova déjà arrivés sur place des milliers d’années auparavant par la navigation. Le génome des Négritos, même s’il a reçu l’apport plus récent il y a 2300 ans d’un peuple asiatique venant de Taïwan, devient maintenant une fenêtre sur celui de l’homme de Denisova qui les a précédés de plusieurs millénaires.

Mieux s’adapter aux conditions locales

Alors que tous les descendants d’Homo sapiens sortis d’Afrique portent un petit pourcentage d’ADN hérité de l’homme de Néandertal, les premières populations humaines qui ont migré vers l’est présentent aussi des traces de l’homme de Dénisova, espèce humaine aujourd’hui disparue, dont l’existence a été révélée en 2010 par le séquençage du génome d’une phalange de doigt retrouvée dans la grotte de Denisova, située dans le sud de la Sibérie. Depuis que ce génome est connu, on retrouve ses traces plus ou moins fortes dans les populations asiatiques. Ces vestiges génétiques sont variés, preuve que les croisements avec Homo sapiens ont probablement concerné des populations locales distinctes de ces hommes aujourd’hui disparus. En poussant leurs investigations, les chercheurs ont ainsi réussi à identifier deux périodes d’introduction successives d’ADN denisovien dans le génome des Négritos, avant puis après leur séparation d’avec les Papous.

Des traces du peuplement dénisovien antérieur ont aussi été retrouvées dans l’ADN d’un squelette vieux de plus de 7000 ans, en 2015 dans une grotte de l’île de Célèbes plus au sud, appartenant à une population humaine inconnue. Cette étude génétique, une première pour des ossements aussi anciens situés en zone tropicale, a aussi révélé que les ancêtres dénisoviens de cet individu différaient de ceux présents en Sibérie. Des gènes spécifiques de populations dénisoviennes antérieures ont pu être utiles à différentes populations pour mieux s’adapter aux conditions locales. C’est ainsi que l’on a retrouvé dans le génome des Tibétains un gène denisovien d’adaptation à l’altitude, chez les Inuits un autre gène d’adaptation au froid, et chez des populations d’Océanie un gène permettant au système immunitaire de mieux affronter les infections microbiennes, plus fréquentes sous les tropiques.

«Ces nouvelles découvertes nous rappellent que les peuplements humains, que ce soit en Asie, en Europe ou au Levant, ont été buissonnants. Que les Dénisoviens aient été nombreux et aient laissé largement leur patrimoine génétique en Asie, pourquoi pas?», souligne Amélie Vialet, paléoanthropologue au MNHN qui a coordonné avec Yves Coppens le récent ouvrage collectif Un Bouquet d’ancêtres sur nos multiples origines humaines. Les populations actuelles apparaissent, avec les progrès rapides du séquençage et du décryptage de l’ADN, comme un réservoir insoupçonné de gènes très anciens de dénisoviens, qui aideront à mieux caractériser cette espèce humaine antérieure à la nôtre.

 Pierre Kaldy  13 septembre  2021

Dans un premier mouvement j'incluais deux extraits d'un carnet de décembre 2017:

1.Si j’étais un savant de notre temps, je m’interrogerais sur cette notion de plasticité de l’espèce. Quelle est le degré de variation génétique supportable pour qu’une reproduction féconde ait encore lieu ; féconde signifiant que les rejetons ne soient pas stériles. Dans de nombreux exemples d’hybridation, on sait que la femelle hybride peut rester féconde alors que le mâle hybride est stérile.

Formulé différemment quelle est le degré de variation supportable pour que l’hybride représente une réelle « fusion » entre deux variétés, deux sous-espèces, deux races. 

1. Dans le discours de la paléoanthropologie la notion de plasticité évolutive n’est pas suffisamment prise en compte. Je crois que l’homme dans son ensemble, squelette, viscères et système nerveux possède une extraordinaire capacité à s’adapter à son environnement. C’est peut-être ce qu’on désigne de nos jours sous le vocable d’homéostasie. « Tout se passe comme si » le corps de l’homme possédait, en lui, des organes lui permettant de s’adapter à des conditions nouvelles ; d’abord des capteurs qui mesurent la variation d’un facteur extérieur, puis des agents qui disent quoi faire pour adapter l’organisme aux changements.  

À  la réflexion je dis qu'il me faudrait introduire tout le carnet de 2017, mais plus simple faire remonter le papier à la même date que celui écrit en ce moment. 

Me, me adsum qui feci

 

 

 

 

 

 

16 août 2021

Voyage en Absurdie Quand l'ours ou le loup viendront boulotter un enfant dans le village

 

 Dans les conversations que mon épouse et moi avons sur la colonisation de tout le territoire par les loups cette phrase revient toujours en conclusion encore qu'on aurait pu choisir comme victime à l'appétit des animaux-fauves un vieillard déambulant innocemment devant sa maison.

Quand le souci de protéger les animaux devient primordial le sens commun s'éloigne et les missionnaires de cette noble tâche semblent ne plus considérer les risques encourus par les riverains. Le berger roumain mort lacéré par un ours est une victime collatérale, comme on dit, de ces attitudes. Et puis un roumain compte t'il vraiment ? Dis maman c'est où la Roumanie ?

Je m'étonne qu'il ne soit pas fait mention d'un braconnage des riverains qui éloigneraient les fauves des bordures de leur territoire et dans l'article en annexe à ces remarques préliminaires "une réunion de crise a eu lieu à la chambre d’agriculture de l’Ariège" et on envisage…mais comme il n'y a pas eu encore d'accidents graves Pour le moment, il n’y a pas eu en France d’attaques sur les hommes comme en Allemagne ou en Pologne, mais il faut rester sur nos gardes.».

IIe missa est.

Comment l’ours et le loup ont appris à ne plus avoir peur de l’homme

De retour sur le territoire national, certains animaux sauvages ne craignent plus leur «prédateur naturel».                                                                            Eric De La Chesnais       Figaro   12/08/2021

Les animaux sauvages ne sont pas de gentilles peluches. D’autant plus quand l’être humain, leur prédateur naturel, ne leur fait plus peur, s’interdisant de riposter à leurs attaques. Les éleveurs de brebis des Alpes et des Pyrénées en font l’apprentissage à leurs dépens. Plus les années passent, plus l’ours et le loup se rapprochent des bergeries et des habitations, se montrant parfois menaçants envers l’homme. Ils ont fait leur réapparition en France il y a près de trois décennies.

Dans la nuit du 3 au 4 août, sur les hauteurs de Saint-Lary à l’estive de l’Estremaille, en Ariège, un ours a ainsi poursuivi un berger après avoir attaqué ses brebis. Le pire n’a pas eu lieu car la cabane d’estive se trouvait à proximité de l’attaque. «Le troupeau était à moins de 50 mètres de la cabane. En voyant le berger, l’ours a laissé les animaux qu’il poursuivait et l’a chargé, raconte Franck Watts, éleveur ariégeois référent ours à la Fédération nationale ovine (FNO). Ni les chiens, ni les tirs d’effarouchement ne l’ont arrêté».

«Nous avons frôlé la catastrophe, confie pour sa part Gérard Dubuc, le maire de Saint-Lary à la Gazette ariégeoiseL’ours se trouvait à 17 pas du berger». L’édile a «porté plainte contre l’État à la gendarmerie de Saint-Girons pour mise en danger de la vie d’autrui».

«Nous sommes devenus des proies»

Ce n’est pas une première en Ariège, où se trouvent 90% des ours en France: une cinquantaine selon l’OFB (Office national de la biodiversité), 70 selon les associations pastorales. En juillet 2020, plus à l’ouest, dans l’estive du Couserans, quatre plantigrades ont attaqué un troupeau. Des agents de l’OFB ont tenté de faire reculer les ours mais en vain. Attaqués, ils ont été contraints de se réfugier dans la cabane d’estive.

 «La défense passive fondée sur le triptyque: parcs électrifiés, patous et gardiennage renforcé, a montré ses limites, affirme Franck Watts. L’ours brun, eu égard à son statut de protection totale depuis sa réintroduction de Slovénie en France en 1996, n’a plus peur des humains. Nous sommes devenus des proies, comme nos brebis. L’ours brun est le plantigrade qui cause le plus de blessés à travers le monde. Il y a trois semaines, un berger roumain a été retrouvé mort, lacéré par ses griffes. Dans ce pays, l’ours est protégé comme dans toute l’Union européenne. Nous ne voulons pas connaître le même sort en France.»

«Les traits comportementaux ont changé»

Une réunion de crise a eu lieu à la chambre d’agriculture de l’Ariège, lundi. Les éleveurs préconisent la possibilité de tirs à balles réelles pour réapprendre à l’ours à avoir peur de l’homme. Ils se fondent sur l’expérience d’autres paysans confrontés aux prédations du loup. Tout comme l’ours, «on a déséduqué le loup qui a appris à ne plus avoir peur de l’homme, note Laurent Garde, écologue et directeur adjoint du Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée, une structure qui regroupe les éleveurs, chercheurs, collectivités territoriales et gestionnaires d’espaces naturels. Les traits comportementaux des jeunes générations ont changé».

Pour le moment, il n’y a pas eu en France d’attaques sur les hommes comme en Allemagne ou en Pologne, mais il faut rester sur nos gardes.

Lorsque les premiers spécimens sont arrivés en France en novembre 1992 par le parc du Mercantour, les canidés étaient furtifs, avaient peur de l’homme et attaquaient à 95% la nuit. Les éleveurs ne les voyaient jamais. «Désormais, 50% au moins des attaques ont lieu de jour. Elles se déroulent en plaine, autour des habitations et des fermes ; et depuis peu dans les bergeries, comme dans le Var, rappelle Laurent Garde. Pour le moment, il n’y a pas eu en France d’attaques sur les hommes comme en Allemagne ou en Pologne, mais il faut rester sur nos gardes.»

 

1 juillet 2021

Voyage en absurdie ou comment la sottise crée de l'abstention

Ce carnet vise deux types de lecteurs : ceux des carnets qui le liront comme une fable et pourront en sourire comme moi d'ailleurs, puis Madame Milon, notre maire de Cassis qui appréciera le comportement de la personne en charge du bureau de vote 6 de notre bonne ville lors de l'élection du dimanche 27 qu'elle félicitera pour sa rigueur.

Depuis quelque temps déjà, je me déplace difficilement et si j'ai voté la semaine précédente, outre que ma femme m'ait conduit pour aller au bureau de vote et en revenir il a fallu qu'une jeune gendarme, très gentiment me prenne en charge tout long du processus y compris dans la salle du vote.

Fort de cette expérience, pour le second tour j'ai préféré donner procuration à mon épouse Geneviève et comme cette décision était prise j'ai rédigé une attestation sans passer par les cases gendarmerie avec les modalités prescrites,  moi par incapacité et ma femme parce qu'elle n'a pas que ça à faire, et naïvement j'ai cru que le bon sens prendrait le pas sur les défaillances administratives.

Que nenni, le respect des procédures a gagné et en dépit des explications de mon épouse je n'ai donc  pas voté ce jour là.

Je suis un citoyen fort marri. 

Je joins le coupable de l'outrage.

Procuration pour le vote au second tour des régionales et départementales du 27 juin 2021

Je soussigné  Claude Dufourmantelle né le 22 novembre 1933 à Paris 14 résidant à Cassis 27 avenue du Revestel et votant au bureau 6    numéro 161328588    325 sur la liste

Donne procuration à mon épouse Pertus Geneviève Benjamine née le 20 novembre 1943 à Marseille 6 qui réside avec moi.  Je lui ai confié ma carte d'électeur et ma carte d'identité.

Cassis 26 juin 2021

 

En conclusion, naturellement j'ai complètement tort mais j'ai aussi tellement raison.  

Naturlich, je demande l'avis de ma femme; elle pense que son interlocutrice du bureau de vote était tout fait fondée à adopter ce comportement bien qu'elle admette qu'il est impossible de satisfaire aux jongleries gendarmeuses.

Ma femme adore contredire son mari

4 juin 2021

Soumission Impuissance Étonnements multiples

                  Toujours à cours d'idée mais friand de mes bavardages avec ma femme je me pris à lui remémorer les sottises dites, accomplies par Macron et d'évoquer les errements de sa pensée à peu près sur tous les sujets qu'il aborde ou les situations qu'il crées par son désir de vouloir tout faire comme un touche à tout maladroit.

De mémoire dans les premiers jours avec ou sans son premier ministre l'abandon sans l'ombre d'une raison valable pour faire puérilement le renoncement à un projet complètement bordé et déjà en chantier, Notre Dame des Landes.  Ref Une tradition républicaine NDDL  17 janvier 2018

Notre Dame des Landes est un authentique crime du Gouvernement contre l'ÉtaRef Crime conte..2 juillet 2020

Plus étonnant le limogeage du Général de Villiers, là encore autorité puérilement revendiqué et geste inutile mais de nature à créer de l'incompréhension et du ressentiment chez les militaires.

J'arrête là mon énumération car en relisant mes carnets pour faire une chronologie des sottises de Macron je réalise qu'il me faudrait en relire beaucoup car ses actions  ses prises de position et leurs contraires, les multiples repentances Storacienne  mis en tas constituent une mine dans laquelle je périrais dans un éboulement  de sottises sans pouvoir étayer un discours.

J'ai donc choisi de me contenter de la liste des crimes contre…

Mon caractère scrupuleux et scrutateur m'a conduit à rechercher un équivalent qui qualifierait et s'appliquerait à un Crime contre la Nation.

Mais plus simple est; de commencer par Crime contre l'État 

On trouve de la matière dans notre cher Droit (vous savez, celui de l'État du même panier) et mon attention a retenu le premier d'entre eux : l'Atteinte aux Intérêts Fondamentaux de la Nation, qui devient la base légal de nos arguments.

Notre Dame des Landes est un authentique crime du Gouvernement contre l'État. Au seul motif qu'il fallait évacuer une grosse centaine d'occupants rebelles de terrains illégalement occupés interrompant ainsi la construction entamée d'un équipement mille fois validée par la loi et un référendum pare-feu, le projet est jeté aux orties et les zadistes triomphent. Le fait que cette situation fut le résultat de faiblesses antérieures de l'homme de Léonarda ne pouvait servir de justification au refus, déjà, d'exercer l'autorité de l'État pour acter la décision de celui-ci. Cependant le dommage était subi par l'autorité de l'État sans que le préjudice soit économiquement évident. La chose est gravissime mais il n'est pas évident qu'elle ait été coûteuse. L'ensemble des citoyens fut lésé dans son pouvoir de décision mais sans que chacun ait eu à en supporter le coût.

 Fessenheim est une toute autre affaire, le  Crime contre la Nation d'une pureté cristalline.

Je passe une longue explication sur la genèse du crime.  (Ref crime contre la nation  2 juillet 2020)

et sur les affligeantes pirouettes de Macron en citant cependant l'ASN

L’ASN considère que la performance de la centrale nucléaire de Fessenheim reste à un niveau satisfaisant en matière de sûreté nucléaire, tant au plan de l’exploitation des réacteurs que de la mise en œuvre des programmes de maintenance des installations ; l’installation se situe favorablement par rapport à la moyenne nationale dans les domaines de la sûreté et de l’environnement, et dans la moyenne dans le domaine de la radioprotection.  Rapport 2019

 Sans le moindre effet puisque:

En novembre 2018, Emmanuel Macron annonce le report de la fermeture à l'été 2020. En 2019, la fermeture de Fessenheim est confirmée pour 2020, malgré les retards de l'EPR de Flamanville. Emmanuelle Wargon, Secrétaire d'État à la Transition écologique, annonce le 26 septembre 2019 la fermeture de la centrale pour juin 2020 : « Les réacteurs vont fermer pour le premier d'entre eux en février 2020, pour le deuxième en juin ».  

Ce qui fut fait

Si comme on le prévoyait  son espérance de vie est de 20 ans, (en réalité bien davantage) on parle de 1.4 milliard de manque à gagner sur ces 20 ans

Pour l'État propriétaire à 94 % de cette centrale, pour moi, petit actionnaire ridiculisé et pour la Nation amputée de quelques milliards de patrimoine et pour EDF victime d'une incompréhensible coalition Commission  Européenne et État Français œuvrant à  son démantèlement.

À cela s'ajoute la mise en déshérence d'une région dont l'activité repose sur les emplois et les services liés à ce système industriel. Cela fait des années que les élus gémissent, s'arrachent les cheveux et mettent en garde sur les problèmes économiques résultant de cet arrêt d'activité. Peut-être souffrons-nous d'un excès d'activité et sans doute est-il utile de rajouter quelques centaines voire milliers de chômeurs à un réservoir insuffisamment rempli. Grand silence de notre Ministre de l'Économie.

Que compte la désorganisation économique et sociale d'une portion du territoire au regard de la satisfaction de la promesse de Aubry à Duflot au primaires socialiste du PS en 2011 ?

Tout ceci sans l'ombre d'une justification

 

Un très gros crime qui fit l'objet d'un carnet du 31 juillet 2020 et repris ici, privilège d'auteur.  

                                                         

Crime contre Sapiens

 L'organisme soumis à des doses régulières d'un poison développe, dit-on, une tolérance qui le protégerait de doses plus importantes visant, par exemple à le tuer. Cela s'appelle la mithridatisation du nom d'un roi grec qui a craint toute sa vie un empoisonnement criminel et possiblement familial.

Cette accoutumance ne fonctionne pas pour moi qui suis par construction un Naïf certifié immune.

Sans doute cela explique que je ne m'habitue pas aux doses d'idéologie qui empoisonnent et polluent notre "environnement" médiatique, politique et in fine intellectuel pour autant que l'emploi de ce dernier attribut soit justifié.

La liste de ces idéologies polluantes est longue et croit chaque jour sur le terreau des manifs en tout genre et des banderoles qui les illustrent. C'est que la colère grogne dans les populations, repues assistées et désœuvrées qui s'opposent à tout ce qui leur rappelle l'existence de l'État qui les nourrit et donc implicitement aux citoyens du royaume, je veux dire les contribuables endosseurs de la dette.

Dans ces carnets, le sujet de l'écologie et l'usage fait du terme par des têtes d'œufs fut largement couvert et on ne peut rien ajouter sauf à remarquer que, enfin, le gouvernement après la sottise du benêt avec sa convention citoyenne en arrive à proposer des mesures d'économies ordinaires.

Dans ces carnets à l'automne 2019 le sujet PMA-GPA donna lieu à plusieurs commentaires. Je les avais oubliés et j'y suis donc revenu. Tout y est et je n'y ajouterai rien. Le pire est prévu mais il restait l'espoir que revienne le sens commun.

PMA et GPA tout le tralala et le don du sang dans tout ça  13 08 2019 ; La médecine est un cheval de Troie (1) du 01 09 2019  et (2) du 25 09 2019 ; À cœur vaillant rien d'impossible du 29 09 2019.

Mais le pire va se produire, le Crime va se commettre dans l'indifférence d'une classe politique soumise à la parole d'une secte sous les yeux d'un Président que je n'ose plus qualifier et qui brasse du vent, comme une girouette inutile.

Toutes les armes du crime sont prêtes et affutées. Et tous les aspects de ce qui caractérise la sociabilité d'Homo Sapiens sont chirurgicalement extraits et jetés au panier. Adieu famille, nom, filiation et vive la chimère et l'embryon à usage multiple chez Picard à trois pour le prix de deux ou mieux chez Leroy Merlin qui fournit en plus le matériel de bricolage génétique. Chacun garantit que la chaine du froid n'a pas été interrompue. C'est une chance !

Le désir d'enfant qui s'est d'abord transformé en un droit à l'enfant est devenu un droit d'acquérir un enfant par tous les moyens que la main invisible propose sur le marché…. de détail.

Un petit pas en avant on passera à la création en série. Hitler frétille d'aise, son vieux rêve prend forme faute de prendre figure humaine.

Il y a peu dans ce carnet, (Crime contre la Nation et... du 2 juillet 2020) je définissais le Crime contre la Nation et le Crime contre l'État en m'appuyant sur deux affaires exemplaires à l'occasion desquelles Macron a commis ces deux crimes.

Je me souviens aussi des définitions proposées en leur temps pour le Géocide et le Crime contre l'Humanité qui depuis donnent la base juridique pour qualifier les comportements criminels, Hélas fréquent de chefs de guerre de toute dimension, de tyrans stables dans leurs exactions et de chef d'État à visée impériale qui élimine des fractions importante de leur population à des fins politiques, religieuses ou banalement de rejet ethnique.

Ici nous avons une autre dimension qui est la mise en cause et en grand péril de tout ce qui constitue depuis que Sapiens peuple notre terre les fondements de nos sociétés.

Les constructions érigées sur ces fondations ont toujours été imparfaites, fragiles et comme on le dit souvent pleines du bruit et de la fureur des habitants, des exclus et des étrangers.

L'histoire, notre histoire est faite des évènements qui illustrent toujours dramatiquement l'éternelle difficulté que rencontre l'Homme à vivre en société.

Ici nous quittons la dimension de crimes que les hommes commettent entre eux, dans l'intimité de l'espèce même si souvent leur ampleur et leur férocité conduisent à douter de l'humanité des auteurs

 Ici nous sommes dans la mise en cause de l'Homme mis hors le cadre social autrement que comme un objet de désir immédiat et par une évolution que personne ne pourra stopper, de consommation d'un produit disponible sur commande au goût de la clientèle du désir d'achat. L'idée est que le sperme du mâle peut à loisir être produit, stocké et distribué à la demande ; et l'ovocyte de la femelle peut se donner, s'échanger et naturellement se stocker comme tout produit congelé. L'ovocyte  s'ajoute au catalogue du sperme mais avec une facilité d'échange accrue, entre femelle s'entend ! La main invisible se charge du reste, promotion, palettes de couleurs, de taille… Les incertitudes résultant de l'anonymat du donneur mâle disparaissent en requérant moyennant compensation à du sperme de qualité avec cotation et certification.

Avec le travail du mécanicien du génome travaillant au ciseau, on parviendra au produit parfait qui certainement, considérant les ingrédients de base pourra se reproduire avec un humain de tradition ou avec un autre presque-lui-même ou un autre modèle spécial. Après achat, si toutefois le propriétaire estime qu'il peut trouver mieux en montant en gamme il se défait de son premier achat.

Un marché de l'occasion sera à organiser.

On peut penser à une blague, mais on sait que tout cela s'est produit au pays de la liberté avec le commerce de l'adoption. America first !

 Je qualifie ce désir de fabriquer de l'Homme de Crime contre l'Espèce, de Crime contre Sapiens

 Cette page de carnet fut écrite avant la dernière présentation de cette proposition scélérate fut soumise à la Chambre hier 30 juillet et donc avant que les députés, enfin présents et le gouvernement enfin présent ne rejettent certaines modifications (bricolages) de la commission Touraine tout en conservant, en dépit du désaccord du gouvernement des mesures relatives à la levée de l'anonymat des donneurs de sperme.

Pour moi qui suis fondamentalement hostile au don de sperme les  mesures y afférant sont "of course" vide de sens.

Donc ce papier concerne davantage les intentions du sieur Touraine que le texte adopté. Cependant il est probable que le gouvernement demande une seconde délibération…

Mais amendée ou pas, votée ou pas la loi dans son ensemble relève bien du Crime contre Sapiens.

 Comme la place ne m'est pas comptée j'ajoute comme je le fis en juillet 2020 le papier de Bellamy. 

François-Xavier Bellamy: «Bioéthique, une fuite en avant irresponsable»

Alors que la crise sanitaire a révélé les faiblesses de notre système de santé et que la priorité devrait être à la relance, l’examen en plein été du projet de loi bioéthique ne peut qu’être un choix idéologique, estime le philosophe et député européen*. Pourtant, ce texte mériterait un débat plus approfondi, tant il ouvre des possibilités vertigineuses, préparant l’arrivée de certaines formes d’eugénisme et même de gestation pour autrui.                  François-Xavier Bellamy.  Le Figaro  26 juillet

 Pourquoi une telle accélération? Au lendemain d’une pandémie mondiale, à la veille d’une crise économique inouïe, l’Assemblée nationale se réunit cet été en session extraordinaire. Un texte examiné en priorité: l’ouverture de la «PMA pour toutes»… Il y a des urgences qui trahissent des obsessions idéologiques plutôt qu’elles ne répondent aux besoins vitaux de la société. Ce n’est, il est vrai, pas nouveau: depuis l’annonce de cette mesure en septembre 2017, le gouvernement aura mis beaucoup d’énergie pour dissimuler, à défaut de pouvoir les résoudre, les nombreux problèmes causés par cette réforme.

 Agnès Buzyn consacrait ses efforts à la question de savoir «si un homme à l’état civil pourrait devenir mère», ou comment l’Assurance-maladie pourrait rembourser une prestation en l’absence de toute maladie. Pendant ce temps, l’hôpital public traversait une crise majeure, le même gouvernement déremboursait des médicaments pour soigner la maladie d’Alzheimer, et personne ne s’occupait du fait que nos derniers stocks stratégiques de masques étaient en train de pourrir, grignotés par des rongeurs. Quelques semaines plus tard, les infirmières allaient être contraintes de se bricoler des blouses de protection avec des sacs-poubelles ; c’est qu’au moment où la pandémie explosait en Chine, notre ministre de la Santé était trop occupée en commission spéciale à l’Assemblée nationale à démêler les nœuds inextricables que sa propre réforme causait. Des difficultés susceptibles de fragiliser toute l’architecture de notre droit de la santé et de la famille… Rappelons en effet que cette mesure, au bénéfice de quelques centaines de personnes par an, représente selon le dernier avis pourtant favorable du CCNE* «le risque d’une déstabilisation de tout le système bioéthique français».

*Comité consultatif national d'éthique note du Naïf

 Il y a seulement trois ans, le même CCNE décrivait comme un «point de butée» le fait de «ne pas s’engager dans un processus qui organiserait l’absence de père, ou considérer (…) que l’on ignore encore aujourd’hui comment les sujets concernés vont se construire dans ces nouvelles situations». Mais que voulez-vous, au nom du désir de l’adulte, un point de butée, ça s’ignore, ça s’aplanit, ça s’efface. Et c’est de façon parfaitement cohérente que les députés de la majorité ont, au cœur de l’été, dans l’apathie et l’indifférence générale, supprimé ces mots de la loi: «Nul n’a le droit à l’enfant.» Vous souvenez-vous de ceux qui juraient leurs grands dieux, il y a quelques années, il y a quelques semaines encore, que jamais il n’y aurait de «droit à l’enfant»? Désormais la technique sera sommée de vous le fournir si vous ne voulez pas d’un père - et demain, pourquoi faire semblant de le nier, la mère deviendra à son tour superflue, aucune raison qu’elle échappe à l’égalité en marche, n’est-ce pas.

Car c’est au nom de l’égalité qu’on a martelé ce sophisme: si la PMA est ouverte aux couples hétérosexuels, elle doit l’être aussi aux couples homosexuels. Il faut le redire encore: la procréation n’était assistée par la médecine que parce qu’une infertilité biologique empêchait un couple hétérosexuel d’avoir un enfant. Désormais, on demande à la médecine d’intervenir hors de toute pathologie, non pour rétablir l’équilibre ordinaire des corps, mais pour s’en affranchir. Point de départ d’une logique qui ne peut que nous conduire à repousser bien d’autres «points de butée», au nom de l’alliance toute-puissante du désir et de la technique contre les limites naturelles de nos corps, et les frustrations qu’elles nous causent. Alors que le premier ministre nous veut «tous écologistes!», l’histoire retiendra que son gouvernement aura commencé par cette terrible contradiction…

 «Tous écologistes», vraiment? Au lendemain d’une pandémie révélant le danger des maladies transmissibles entre espèces, la loi autorise la création d’embryons transgéniques ou chimériques, mêlant des cellules-souches humaines et animales. Elle assouplit les règles de recherche sur l’embryon humain, qui devient un matériau de laboratoire comme un autre. Elle ouvre la voie à la levée de l’anonymat du don de gamète, déstabilisant dans son principe tout le modèle français en matière de don d’organes. Le gouvernement, trop occupé par le remaniement, ayant déserté la commission spéciale, les députés de la majorité se sont affranchis des dernières précautions qu’ils s’étaient eux-mêmes imposés en première lecture, avec une légèreté sidérante. Ils ont rétabli le remboursement de la PMA par l’Assurance-maladie: le CCNE avait pourtant conditionné son avis favorable à l’interdiction de ce remboursement… Ils ont supprimé les mesures proposées par le Sénat pour contrer les fraudes en cas de GPA à l’étranger ; ils ont même adopté une technique apparentée, dite de la ROPA, qui permet à une femme de porter l’ovocyte d’une autre.

Plus terrible encore, sans doute: ils ont élargi la possibilité du tri sur les embryons via un DPI étendu aux maladies chromosomiques. Derrière l’abstraction de ces termes techniques, il y a un projet simple, demandé par le député Philippe Vigier il y a quelques semaines à la tribune de l’Assemblée: «Il faut traquer, je dis bien traquer, les embryons porteurs d’anomalie.» Agnès Buzyn elle-même s’y était opposée, dénonçant une «dérive eugénique claire» ; et plusieurs députés LREM, concernés comme parents ou comme soignants par le handicap, avaient exprimé leur désarroi devant cette revendication. Quelle société sommes-nous en train de construire? C’est tout notre rapport à nos corps, à la technique médicale, et à la condition humaine elle-même, qui est sur le point de changer. Pour tous… Tous éligibles au droit à l’enfant, produit sur commande, sélectionné et financé. Ou tous liés par une condition humaine imparfaite, tous porteurs d’anomalies et de défauts plus ou moins visibles, mais capables pourtant de reconnaître la valeur infinie de toute vie, et d’en prendre soin telle qu’elle est - tous écologistes, vraiment!

 Alors que les Français sont légitimement préoccupés par les nouvelles du front sanitaire et économique, leurs représentants s’apprêtent à voter en leur nom l’entrée dans un autre monde - celui qui remplacera à terme, de l’aveu même du rapporteur de cette loi, l’engendrement naturel de l’enfant par la procréation technique et sa sélection organisée. Bien sûr, il est confortable de se laisser endormir par la fable du progrès souriant face à l’obscurantisme ronchon ; mais il n’est personne d’un peu sérieux qui ait suivi ces débats et qui ne mesure, quelle que soit la position, l’ampleur de ce qui est en jeu. Le CCNE reconnaît des «changements anthropologiques majeurs.» Le simple respect de la démocratie supposerait de laisser le débat reprendre normalement en septembre, pour permettre au moins aux Français de savoir ce que leurs élus veulent faire des voix qu’ils leur ont confiées.

 

 

Finis les crimes de Macron par lui commis ou imputables à sa négligence pour revenir à sujet d'émotion mais aussi de questions sur une image vue largement

 Que deviendra le bébé sauvé des eaux par une personne de bonne volonté ?

L'image a été présentée à plusieurs reprises sur les chaines de télévision et le drame offert à la vue retentit en nous comme si un impossible miracle. Voyez… 

Juan Francisco Vella Ramirez, un plongeur de la Garde civile espagnole, sauve un bébé des eaux au large de Ceuta.                               

 Ce carnet commença dans l'émotion sans que soit conçu le moindre projet ou argument. Les journalistes n'ont pas suivis, comme l'idée m'en est venue, cette investigation ou plutôt une réflexion.

La mère est absente de l'histoire car elle se noya sans doute après avoir confié la vie de l'enfant au destin d'une bouée et à la générosité du gendarme. Force est d'imaginer ce qui pu se produire après le sauvetage.

 C'est mon scénario 1 et malheureusement le plus probable : les médecins auxquels fut confié le bébé n'ont pu le garder en vie et le chapitre se ferme.

Scénario 2  très improbable mais beaucoup plus plaisant.  Le bébé est sauvé et bien vivant. Des membres de l'ONG qui prend en charge les rescapés récupèrent l'enfant Ils connaissent une filière d'adoption qui fonctionne vite ; les demandeurs d'enfants accèdent aisément et vite à Ceuta et sont conseillés sur la meilleure façon de légaliser l'apparition du bébé et regagne promptement l'Espagne muni des biberons nécessaires. Ainsi soit-il.

Un rêve !

Scénario 3  Bébé vivant et hospitalisé. Il reste le temps nécessaire à l'hôpital en soins intensifs avant un possible transfert dans un département spécialisé où il restera assez longtemps pour qu'il puise entrer dans le circuit des enfants abandonnés et …

Je préfère m'arrêter là, ce qui convient quand j'écris sous le coup de l'émotion un carnet sans sujet.

 Et puis à la réflexion je me dis que j'avais évacué un peu vide la mère noyée et sur cette enclave minuscule d'autres migrants, jeunes  pour la plupart comme l'express nous le dit et nous le montre. .

                

 La scène a des allures d'apocalypse : pendant une semaine des milliers de migrants se sont rués sur l'enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc, dans l'espoir de traverser les frontières de l'Union européenne. . Devant cette marée humaine, les dérisoires grillages censés marquer l’emplacement d’une frontière et freiner ceux qui voudraient la violer ne tiennent pas vraiment. Une civilisation incapable de prendre au sérieux ses propres frontières et d’assurer leur défense en appelle sans même s’en rendre compte à ce qu’on les transgresse, comme s’il s’agissait de tracés arbitraires illégitimes et révoltants qu’un monde nouveau devrait enfin effacer.

Le Maroc utilise la menace migratoire pour faire chanter l’Europe, en faisant comprendre à ses pays qu’ils doivent se soumettre à ses volontés. Il s’inspire de la Turquie qui a utilisé la même méthode début 2020, et qui menace encore l’Europe de l’utiliser.

Bon, c'est décidé je change de sujet pour ne pas tomber dans une analyse des problèmes de l'immigration.

29 mai 2021

 

 

Le réacteur de Tchernobyl grommelle de temps en temps et c'est tout naturellement source d'inquiédude puisque le monstre n'a jamais été débarrassé de son contenu fondu et resté radioactif.

L'idée de cette fraction du carnet m'est venue à la lecture d'un article dans mon journal préféré, qui sera la viande de ce plat. Mais d'abord en hors d'œuvre un rappel sur la sureté de nos centrales EPR. Je me cite

 Pourquoi ne doit-on rien craindre des centrales d'EDF

Une centrale nucléaire à eau pressurisée est d’abord une gamelle d’acier dans laquelle des matériaux radioactifs dégagent de la chaleur. Cette chaleur est transférée par un échangeur à une source de vapeur d’eau. Cette vapeur d’eau actionne des turbines qui génèrent de l’électricité.

La dernière partie de cette installation n’est rien d’autre qu’une unité de production électrique semblable à celles dans lesquelles la chaleur résulte d’une combustion quelconque.

Il en va différemment du récipient principal (la gamelle) et de l’échangeur de chaleur qui contiennent ou sont au contact du combustible radioactif. Aucune fuite n’est admissible et l’intégrité mécanique, ainsi que la stabilité de comportement doivent être en tout temps garantis.

Ces organes sont dans une enceinte en béton destinée à les isoler totalement des agressions extérieures.

  

                       

 Avec la cuve, il faut faire preuve d’un certain manichéisme : elle est étanche et le restera ou… elle ne l’est pas. Si elle ne l’est pas il faut la refaire. Si elle est étanche, il faut qu’elle le reste.

Ce n’est pas de la sorcellerie mais de la métallurgie. Métallurgie dans le temps car il s’agit de vérifier que les qualités mécaniques de l’acier sont pérennes et qu’aucun risque de fissuration ou de fragilité n’est envisageable. Il faut garantir que l’enceinte échappe à l’usure et au vieillissement et se donner les moyens de vérifier que cette robustesse est assurée en tout temps.

La cuve est un bidon d’acier d’un diamètre de 4 à 5 m, haut de 10 à 12 m aux parois épaisses de 20 à 25 cm et pesant entre 400 et 500 t. Il règne dans une telle enceinte une pression de 160 bars et une température de 350 °C. De plus cette enceinte est visitable ; elle a ses portes, ses fenêtres et tous les tuyaux, petits et gros qui permettent la circulation des fluides caloriporteurs.

La chose est délicate à fabriquer et demande que le chaudronnier ait une grande maitrise de toutes les facettes du métier de métallurgiste : qualité et homogénéité de l’acier, qualité de la fonderie, qualité de soudage ou absence de soudure, expertise de contrôle et plus encore ! Travail d’orfèvrerie à la dimension de plusieurs centaines de tonnes.

Dans l’enceinte en béton sont placés également les échangeurs de chaleur qui fourniront la vapeur aux turbines. Ces organes sont soumis à des opérations de maintenance qui imposent des manutentions de très grosses pièces dans le cadre réduit et peu accessible de l’enceinte de confinement.   Un sas permet de rentrer et de sortir les pièces de grandes dimensions, en premier lieu les générateurs de vapeur.

À la différence de la cuve dont le remplacement est difficilement envisageable, ces éléments peuvent et doivent être entretenus  ou remplacés dans le cadre des programmes de maintenance.

Reformulons la question initiale sous une forme imagée :

Si la cuve est bonne et tant qu’elle est bonne, pourquoi faudrait-il arrêter une centrale nucléaire et craindre un accident ?

J'ajouterais que l'Agence de sureté nucléaire est d'une extrème vigilance et elle a confirmé récemmentla prolongation de dix ans de la durée de vie des réacteurs nucléaires les plus anciens du parc de centrales d'EDF en France.

 Pour les gromellements de Tchernobyl la politique reste la mise "en boite" ou plus clairemnt sous le tapis la raison étant que il est impossible de faire quoi que ce soit sur sur le cœur fondu du réacteur.

Anne Laure Frémont* explique que ces phénmèmes se reproduisent régulièrement et en somme qu'il faut vivre avec.  J'espère que  les Ukrainiens partagent cette vision et font avec !  Fig 14 mai 2021

Tchernobyl: sous le sarcophage, la radioactivité repart     

Quelle menace hante les entrailles de Tchernobyl? Alors que l’on vient de commémorer le 35e anniversaire de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire, une activité anormale dans les débris de la centrale suscite l’inquiétude de scientifiques ukrainiens. Comme le rapporte la revue américaine Science, les réactions de fission semblent s’accélérer sous les décombres du réacteur numéro 4, celui qui a explosé le 26 avril 1986 au cours d’un test de sûreté. «C’est comme les braises d’un barbecue», décrit même Neil Hyatt, un chimiste britannique interrogé par la revue scientifique. Celle-ci indique que le sujet a été abordé récemment par un membre de l’Institut chargé de la sécurité nucléaire de Kiev (l’ISPNPP) lors de discussions sur le démantèlement du réacteur. Les capteurs répartis un peu partout sur le site relèvent en effet un nombre croissant de neutrons, en particulier dans la salle 305/2, située sous le réacteur, et où sont enfouies des tonnes de matériaux contenant du combustible fondu.

Le spectre d’une nouvelle réaction nucléaire incontrôlée hante Tchernobyl depuis l’accident. Mais le phénomène décrit par ces chercheurs revient en réalité régulièrement. «Il en est fait mention tous les 5 ou 10 ans», explique Igor Le Bars, directeur de l’expertise de sûreté à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). «Il y a dans ces zones de la matière radioactive, du combustible du réacteur fondu, qui émet des neutrons par décroissance. Ces neutrons peuvent soit s’échapper de la matière et partir dans l’installation, soit être absorbés par les matériaux de structure (béton, acier…) mélangés avec le combustible, soit entrer en collision avec un atome d’uranium ou de plutonium et ainsi générer une nouvelle fission. Or chaque fission émet en moyenne deux neutrons, donc ce milieu a la capacité de multiplier les neutrons de façon potentiellement exponentielle. Quand les réactions s’emballent, c’est ce qu’on appelle un accident de criticité.»  Le phénomène était sans doute amplifié depuis des années par les infiltrations d’eau dans la carcasse de la centrale. Car l’eau ralentit les neutrons et augmente ainsi leur capacité à interagir avec les noyaux des atomes. Elle facilite donc les fissions. «C’est pour cela que pendant un certain temps, les Ukrainiens ont injecté du nitrate de gadolinium, un poison qui absorbe les neutrons pour diminuer leur nombre et contrôler les réactions», indique le spécialiste de l’IRSN. 

 Et maintenant demande t-on naïvement avec étonnement ?                                                                                                                       

 

Les responsables de la centrale ont cru que l’arche d’acier installée fin 2016 au-dessus du réacteur accidenté résoudrait le problème. Cette structure à 2,1 milliards d’euros, censée protéger le site pour les cent ans à venir, empêche en effet la pluie de s’infiltrer. Pourtant, les capteurs enregistrent à nouveau une hausse du nombre de neutrons, qui a même «doublé en presque quatre ans» dans la fameuse salle 305/2, selon Science. Par quel mécanisme? Difficile à dire, s’accordent les chercheurs. «On peut par exemple envisager que le séchage du combustible permette aux neutrons de diffuser plus facilement et à plus haute énergie, et donc d’atteindre les compteurs qui avant ne les percevaient pas», avance Igor Le Bars.

Quoi qu’il en soit, si la menace ne peut être ignorée, «il ne faut pas se préparer à un accident nucléaire imminent, tient à rassurer le chercheur. Il ne s’agit pas de phénomènes explosifs, car des contre-réactions vont les atténuer naturellement: par exemple, s’il y a beaucoup de fissions, l’eau chauffe et devient moins dense, ses atomes s’éloignent les uns des autres. Les neutrons ont donc moins d’interactions avec eux et leur réactivité va diminuer. Il faut une multiplication très rapide des neutrons pour que ces contre-réactions n’arrivent pas à reprendre le dessus. À Tchernobyl, cet emballement est très peu probable car l’augmentation des neutrons est progressive».

Il n’en reste pas moins que ces accidents de criticité existent: une vingtaine a été recensée depuis les années 1950. Le dernier recensé s’est produit en septembre 1999 dans une usine de traitement de l’uranium à Tokaï-mura, au Japon, quand «des réactions nucléaires en chaîne se sont déclenchées de façon incontrôlée en dégageant d’intenses rayonnements et un peu de gaz radioactifs», selon l’IRSN. L’accident, maîtrisé en moins de 24 heures, a provoqué la mort d’un employé. Ce risque, inhérent à chaque étape du cycle du combustible nucléaire, doit donc être pris au sérieux, à Tchernobyl comme à Fukushima ou ailleurs, rappelle Igor Le Bars: «Si ce problème subsiste, s’approcher sera très compliqué, pour des humains comme pour des robots. C’est un risque majeur qu’il faudra bien prendre en compte lors des opérations de démantèlement.»

 Anne Laure Frémont  14 mai 2021

 

 

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16 mai 2021

Soumission Impuissance Étonnements multiples 2

                                     

 Je ne sais pas comment commencer cette suite ne souhaitant pas retomber dans ce j'appelais  les pataugeages où je commentais une loi ou un évènement de la vie politique. Non que les sujets fassent défaut, mais une certaine lassitude me gagne et mon inclination me pousse vers des sujets plus divers, enfin quoi, différents.   Un exemple:

Vous le valez bien

 Je lis un article du Monde, vous savez celui qui n'est pas mon journal de référence à jamais souillé par le passage à sa direction d'Edwy Plenel-au-sourire-ricanant, retraçant l'historique de ce "slogan "avec compétence et retenant l'attention mais sans s'étonner de l'impropriété du terme dans la langue de Molière et qui plus est en anglais aussi, quitte à reconnaitre sa qualité dans sa simplicité.

                            L'Oréal. Because you're worth it. Sur un flacon de teinture.

 Worth est un adjectif associé à un jugement de valeur ou de mérite d'un sujet. Vous pouvez être le sujet : it's worth a lot to me, ou : what's it worth to you, mais vous ne pouvez pas valoir un it.

Ce que signifie le slogan de l'Oréal est que : vous le méritez bien. Is the film worth seeing? sous entendu by you, mais il n-y a pas de it final alors qu'on pourrait dire : is it worth seeing this film ? question ou It is worth seeing this film ! recommendation

Il existe aussi to be worthth it,  qui signifie a peu près "en avoir pour son argent" et nous ramène au slogan après tous mes commentaires hors de propos.

Depuis le début de ce carnet de rien du tout, je scrute les pubs L'Oréal, vaste programme, et je note que elles varient entre Nous le valons bien et Vous le valez bien 

Bon, j'arrête, je lasse le lecteur et Word pédale dans la choucroute entre la langue de Molière et celle de Shakespeare comme Aznavour.

Tout ceci est sans la moindre importance mais j'ai toujours ressenti à tort une petite gêne devant cette publicité …quitte à reconnaitre sa qualité dans sa simplicité.

Tout celà est bien court et mérite d'être complété par quelques traits de la langue utilisée à la télé par les commentateurs, le personnel politique et les passants pris à témoin au fil des entretiens. Et naturlich en annexe un texte que je lus récemment et retrouvai sans mal.

 Prendre ses responsabilités   ….. Ce qui n'a pas vraiment de sens mais très fréquent chez les politiques confrontés à une difficulté. C'est le seul sujet un peu sérieux. Mais aussi le nous ne lâcherons rien en cas de crise. Effectivement reste le champion des fréquences dans toutes les bouches ou presque ; avec mon oreille attentive je remarque l'absence du mot, d'abord comme un manque car je n'aime pas qui déroge à ma loi mais en même temps ravi que certains soient immunisés.

Très fréquent aussi exponentiel qui cumule son absence de sens mathématique avec une exagération inutile pour dire à forte croissance. Bon, on peut faire de la poésie si on veut…Ça me kif gtrave,  il aime beaucoup…Plus ordinaire pas dignes du marquage en rouge, enfin si le lecteur insiste,  Voila sujet couvert je crois par J P Robin (Fig 19 03) et on n'échappe pas à l'annexe…entre guillemets à peu près vide de sens, un tic…quelque part (oui, mais où)…du coup, on attend impatiemment…pas forcément, difficile à classer signifie peut-être peut-être… Ya pas photo pour souligner une évidence….on va dire si je comprends bien pourrait signifier qu'on n'affirme pas et que le sens de ce qui suit est une interprétation, un peu comme C'est vrai que… Au quotidien, chaque jour ?...La banane, sourire…Tout à fait pour dire oui… Absolument pour dire oui…un p'ti peu est un peu comme quelque part un peu pas classable…ça change tout, une pollution venue de la télé comme le c'est   parti  de Nathalie Simon…. L'incontournable au jour d'aujourd'hui …. Quelque chose de qualité devient, magie des mots, qualitatif...un endroit où on vit bien est une terre de partage… où on a le goût de la convivialité…Une super perle et un vrai défi en restant dans la physique ordinaire, de l'énergie renouvelable nous dit un commentateur spécialisé, oui, mais dans quoi, englué dans le vocable Ademique (EnR) qui est à l'origine de ce faux sens de nommer renouvelables de l'énergie produite par des ustensiles supposés avoir été fabriquées sans consommation d'énergie. La seule exception serait dans le nucléaire lorsqu'on fabrique du combustible (MOX) utilisable ou pas dans les réacteurs actuels. Bon, je m'égare et dis moi aussi n'importe quoi… sans mention particulière mais d'usage ordinaire…envie de transmettre …défendre les valeurs, vaste programme…solidaire avec tous les gens auxquels une promesse a été faite et de surcroit on est plus fort ensemble ….avoir une vision positive nous dit Jean Viard comme un mantra…une très belle : une proposition à l'origine d'une problématique pour dire ce propos pose des questions, le mot question étant jugé ringard, il n'y a plus que des problématiques…compliqué tend à remplacer difficile, bon c'est pas très grave, mais trop de compliqué conduit au fameux ras le bol plus que fréquent, tirant sur le permanent…au bord de l'implosion pour dire au bord de l'explosion ; ce qui en revanche s'appliquerait pour LR et ce qui reste de la gauche

Enfin je ne sais si je vais  pouvoir me permettre d'essayer de tenter de conclure ce carnet. Et pour mieux le monitorer il est réalisé en mode mixte, distanciel et présentiel, et je suis resté cool                                                                                                                            8 mai 2021

  

Voici pourquoi nous disons à tout bout de champ voila      Jean-Pierre Robin   19/03/2021

Le lundi 8 mars, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a lâché une bonne demi-douzaine de «voilà» en un quart d’heure pour scander ses positions, lors d’un entretien à France Inter qui l’interrogeait sur le couvre-feu et les menaces de confinement à Paris. Commentaire pertinent d'une photo sans intérêt

Il n’y a pas que le Covid-19 qui circule. Est-ce l’effet des mesures de distanciation sociale qui nous empêchent de nous toucher et même de nous rencontrer? À l’instar des virus, les tics de langage tendent à se multiplier comme autant de formules de connivence sur les radios et sur les plateaux de télévision. En voici un qui a un taux d’incidence particulièrement élevé: il consiste à entrelarder ses réponses aux questions posées du terme «voilà».

Écoutons par exemple le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. Il était interviewé ce lundi matin 8 mars sur tvmag.lefigaro.fr pour défendre son projet de filmer les procès. Tout en exprimant son admiration pour la téléréalité, cet ancien avocat ténor du barreau de Paris déclare ceci: «Je suis fasciné par ce que l’on propose à notre jeunesse au fond, et moi je me bats pour faire mieux connaître la justice de notre pays ; vous voyez la distance qui sépare les deux, oui ben voilà (sic).» C’est pour le moins intempestif et totalement inutile.

En quelques minutes, Alain Griset aura rehaussé son propos de cinq « voilà », comme s’il voulait chaque fois couper court à toute réplique

Pratiquement au même moment, son collègue du gouvernement Alain Griset, le secrétaire d’État en charge des PME et des TPE à Bercy, était l’invité du «Talk» du Figaro et expliquait ainsi les raisons de la fermeture de certains commerces: «C’est une question de brassage de population, voilà. Le virus est transmis parce que les gens se croisent.» En quelques minutes, Alain Griset aura rehaussé son propos de cinq «voilà», comme s’il voulait chaque fois couper court à toute réplique.

Il n’y a pas que les ministres, bien sûr. La plupart des hommes et femmes politiques sont des aficionados de «voilà», ce présentatif, comme le qualifient les grammairiens. À l’origine, l’expression s’écrivait «voi là» (le verbe, forme ancienne de «vois», et l’adverbe «là») et elle s’emploie aujourd’hui pour orienter l’attention sur une chose ou une personne un peu éloignée. Son cousin «voici» sert au contraire à désigner ce qui est proche. Mais malgré son grand prestige (Ecce homo, voici l’Homme, le Christ), «voici» n’a pas la cote dans le langage parlé actuel. Ce même lundi matin 8 mars, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a lâché une bonne demi-douzaine de «voilà» en un quart d’heure pour scander ses positions, lors d’un entretien à France Inter qui l’interrogeait sur le couvre-feu et les menaces de confinement à Paris.

Les politiques, mais aussi les experts de tout poil, épidémiologistes, médecins, économistes, ou simples quidams qui connaissent leur quart d’heure de célébrité du fait de l’actualité, tous y ont recours. Chacun semble s’y accrocher comme à une bouée de secours pour ponctuer ses dires. L’Académie française récuse pourtant un tel emploi en fin de phrase comme étant superfétatoire et donne cet exemple: il ne faut pas dire «j’arrive demain, voilà», alors que «j’arrive demain» suffit amplement.

Comment admettre que les ministres, qui adorent les interviews radiophoniques ou télévisées au point de négliger les traditionnelles conférences de presse, commettent de telles maladresses ?

Cette surcharge du discours rappelle le fameux «point barre», très en vogue il y a une vingtaine d’années, bien plus qu’aujourd’hui. À l’époque on voulait signifier verbalement, et non sans une certaine insolence, que l’on entendait clore le débat. Dans les années 1990, les Français découvraient l’informatique de masse et l’usage des claviers d’ordinateur: après avoir tapé sur la touche du point, on appuie sur la barre pour passer à la phrase suivante.

Plus qu’un simple tic de langage ou une maladresse stylistique, le terme «voilà» en tant que marque de ponctuation orale exprime en réalité un véritable embarras. La plupart du temps, la formule intervient lors d’un entretien plus ou moins improvisé et en réponse à une question ; on ne l’entend pratiquement jamais au cours d’un exposé qui a été soigneusement préparé. La personne interviewée donne l’impression d’être arrivée au bout de son argumentation et de ne plus savoir que dire. Chez les locuteurs les moins expérimentés, ce signe d’épuisement peut intervenir au bout d’une minute, voire moins, et passé ce cap, les «voilà» se multiplient en rafale. Pour l’intervieweur professionnel, c’est le signal qu’il lui faut passer à autre chose avant que son interlocuteur ne s’enferre dans une pitoyable logorrhée.

Comment admettre que les ministres, qui adorent les interviews radiophoniques ou télévisées au point de négliger les traditionnelles conférences de presse, où ils échangent avec les journalistes de façon approfondie, commettent de telles maladresses? C’est particulièrement étonnant de la part d’Éric Dupond-Moretti, dont l’éloquence est l’une des qualités fondamentales de son métier d’avocat. Il faut sans doute y voir le souci d’être sincère et de «faire peuple». Les Grecs appelaient l’art oratoire «hypokrisis», ce qui a dérivé sur le mot «hypocrisie» en français. Voilà.

Rien d'étonnant dans tout ça, dit le Naïf

 

 

9 mai 2021      Je m'étais promis de ne pas parler de l'affaire Sarah Halimi au motif que c'est trop aberrant et révoltant et que cela me remplit de honte, de colère  et de tristesse ; honte de la justice, colère à l'endroit de la cour de cassation qui en plus de virtuellement dédouaner un islamiste confirmé par les faits et les propos, crée une jurisprudence qui est bien davantage qu'une amphore de pandore et trace le chemin de tous les assassins du répertoire.  Et tristesse car j'y vois une autre forme du délitement des institutions dont le flot nous emporte, nous noie et la justice n'échappe pas à ce naufrage

Toujours attentif à ce qui somnole sur l'écran de ma fidèle machine un papier de Franz-Olivier Giesbert paru dans l'hebdomadaire de référence que je lis chaque semaine.

Paresse et reconnaissance de la belle ouvrage je le joins comme une très grosse annexe, encore que le terme annexe ne convient pas puisqu'il forme l'essentiel du sujet dont je ne voulais pas parler.

FOG – L’honneur perdu de la justice française   Le Point 21 avril 2021

La Cour de cassation a confirmé l’irresponsabilité du meurtrier de Sarah Halimi, qui ne sera donc pas jugé. Un arrêt honteux pour notre éditorialiste.

 

 

« L’espérance est un risque à courir », disait Georges BernanosCourons-le. Quand l’abjection prend le dessus et que la justice tombe dans un cul-de-basse-fosse, mieux vaut sortir de chez soi et marcher longtemps, en respirant à fond la tiédeur printanière, au milieu des chants des merles.

Le jour finira bien par se lever un de ces matins. En attendant, ce n’est pas tant la décision de la Cour de cassation sur l’affaire Sarah Halimi qui choque aujourd’hui. Il eût fallu beaucoup d’illusions sur la justice de notre pays pour être sûr qu’elle ne conclurait pas à l’« irresponsabilité pénale » de son meurtrier : c’est dans l’air du temps et on sait qu’avec elle il faut toujours s’attendre à tout, à commencer par le pire. 

Révoltant est le silence assourdissant d’une classe politique qui, à part Christian Estrosi ou Marine Le Pen, n’a pas osé condamner l’arrêt de la Cour de cassation, symbole d’une justice hémiplégique. Une décision historique qui permet à Kobili Traoré, l’assassin de Sarah Halimi, d’échapper au procès et, après son ignoble forfait, de continuer à couler des jours paisibles dans le centre psychiatrique d’où il pourra, selon toute vraisemblance, sortir bientôt.

Désormais, les bourreaux sont les victimes et les victimes, les bourreaux, il faut vous y faire : telle est la philosophie, si l’on ose dire, d’une partie non négligeable de notre magistrature qui n’a jamais de comptes à rendre. L’autre jour, François Molins, l’un des pontes de la Cour de cassation, se tortillait ainsi à la télévision en expliquant sans rire qu’il comprenait « l’émotion des gens qui ne connaissent pas la loi et les procédures », avant de rappeler que le juge est là pour appliquer la loi, « pas pour la faire ». Fadaises ! 

Pas coupable et même pas responsable, l’homme qui a tué Sarah Halimi, sa voisine, une sexagénaire de confession juive, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, à Belleville ? Pendant une quarantaine de minutes, Kobili Traoré, familier de la tristement célèbre mosquée Omar de la rue Jean-Pierre-Timbaud, repaire d’islamistes radicaux, a roué de coups sa voisine en récitant les versets du Coran. Puis, après ce supplice, il l’a jetée du troisième étage en criant plus d’une dizaine de fois : « Allah Akbar »

Mais ce n’était pas sa faute, que voulez-vous : le pauvre chat était atteint d’une « bouffée délirante aiguë », il avait abusé du cannabis, encore que le taux de THC, principe actif de cette drogue, relevé dans son sang, fût modéré. Après que Daniel Zagury, monument national de l’expertise psychiatrique, eut écarté l’abolition (mais pas l’altération) du discernement du condamné, l’instruction n’a consisté, sans mener de véritable enquête, qu’à contredire ce premier diagnostic, comme pour faire valoir l’irresponsabilité pénale du meurtrier. Il n’a même pas été procédé à une reconstitution des faits, sans doute pour ne pas le traumatiser ! 

S’agit-il d’un permis de tuer les juifs sans risque judiciaire ou d’une exonération systématique des islamistes (à ne pas confondre avec les musulmans) qui, pour une fraction de la gauche, sont toujours dans le camp du Bien ? C’est la question que pose, hélas, la décision de la plus haute autorité d’une justice en déroute. Rien ne tient dans ce dossier, à commencer par la capacité de l’assassin à réciter des versets du Coran alors qu’il avait soi-disant perdu… la tête.

La loi stipule que « n’est pas pénalement responsable » la personne qui, au moment de son crime, est atteinte d’un trouble psychique ou neuropsychique ? En déclarant que Kobili Traoré est aussi innocent que l’agneau qui vient de naître, la Cour de cassation ouvre la voie à une jurisprudence qui permettra à ceux qui auront tué, sous l’emprise de l’alcool ou de substances, de demander la relaxe sous prétexte qu’ils étaient « victimes » d’une bouffée délirante aiguë. 

« Le Monde » n’a pas évoqué, à propos de ce jugement, les « heures les plus sombres de notre Histoire », selon sa formule favorite, mais le rapprochement eût été bienvenu. En 1940, à part le seul et admirable Paul Didier, tous les juges prêtèrent serment au maréchal Pétain avant d’appliquer sans sourciller les lois d’exception qui faisaient des juifs des citoyens de second ordre.

Pendant les années 1940, les magistrats français furent souvent à l’image du sinistre André Mornet : président de chambre honoraire à la Cour de cassation, il devint l’un des piliers de la justice de Vichy avant d’être nommé procureur général près la Haute Cour de justice où, à la Libération, il requit, toute honte bue, la peine de mort contre Pétain et Laval ! Sartre n’a rien fait d’autre, après une attitude pour le moins ambiguë sous Vichy, en s’empressant de parader au comité d’épuration après le départ des nazis.

M.Macron avait émis le souhait que l’assassin de Sarah Halimi soit jugé. La Cour de cassation vient de lui faire un bras d’honneur. Mais, à cette occasion, n’a-t-elle pas perdu son honneur ?

 

 

 

Le 21 avril Valeurs Actuels publie une tribune de Généraux tous à la retrait  ou sur le point d'y faire droit.  Grand émoi dans le média et dans le microcosme politique à l'exception, naturlich, de Marine Le Pen qui applaudit et propose l'inscription au RN et vive réaction de la Parly qui va scruter la liste des coupables dans l'espoir malsain de trouver un signataire qui ne soit pas retraité. Après une lecture attentive je ne trouve rien à modifier dans cette déclaration qui relève d'une assez juste perception des dangers, Ô combien avérés de l'insécurité : je cite au-delà des évidences, respect du drapeau et racisme les manifs et leurs excès, 

Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. Or, chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la République ne s’appliquent pas…. 

Et en conclusion le § qui choque et qui  pour dire le moins est inopportun dans l'évocation d'une action de l'armée : 

Aussi, ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables.

Comme le disait le cardinal Mercier, primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.

Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers.

 Pour ne pas m'éloigner des mes habitudes, du nettoyage de mon écran et de ma paresse, je joins un papier d'Éric Zemmour, le mal-aimé que j'aime un peu bien qu'il dérape beaucoup. 

Éric Zemmour: «Le courage des généraux en retraite, la peur de Florence Parly»

En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin.» On ne pouvait s’empêcher de songer à cette phrase de Chamfort au vu des réactions outragées à la tribune d’une vingtaine de généraux à la retraite publiée la semaine dernière dans Valeurs actuelles. Cette formule de «généraux à la retraite» rappelait irrésistiblement l’apostrophe du général de Gaulle en réponse au putsch d’Alger de 1961, d’autant plus que - hasard ou nécessité inconsciente? - la parution dans le journal datait du 21 avril, jour anniversaire de ce putsch.

 Même si les intentions des auteurs sont pures et que leur texte a été déposé auprès de l’hebdomadaire une semaine avant, on pourrait poursuivre cette comparaison que fait notre inconscient collectif. Il y a soixante ans, les putschistes voulaient conserver l’Algérie française tandis que le général de Gaulle prônait l’indépendance de l’Algérie pour que, disait-il à Alain Peyrefitte, «mon village ne s’appelle pas Colombey les deux mosquées».

 Il y a trois mosquées aujourd’hui autour de Colombey. Et une guérilla permanente enflamme les banlieues françaises islamisées. Ces généraux à la retraite dénoncent le «laxisme» des politiques dans la lutte contre «l’islamisme» et «les hordes de banlieue», pointant «un certain antiracisme» dont les représentants, «partisans haineux et fanatiques», veulent «la guerre raciale».

Des milliers de civils souhaitent signer cet appel. L’armée n’a jamais été aussi populaire dans le pays. La guérilla dans les banlieues et les crimes du ­djihadisme font qu’une part croissante de l’opinion considère qu’on ne pourra pas échapper à une intervention de ­l’armée pour rétablir l’ordre dans ces banlieues islamisées

Qui peut sérieusement leur donner tort? Qui peut nier leur légitime inquiétude, nourrie par un patriotisme sincère? Quand ils appellent leurs camarades d’active à intervenir «dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national», Jean-Luc Mélenchon veut y voir un appel de «factieux». Quant à Florence Parly, ministre des Armées, elle promet des sanctions tandis que ses services épluchent la liste de noms espérant y trouver un officier qui ne soit pas à la retraite. Ses collègues du gouvernement en profitent pour ranimer le jeu de rôle usé avec Marine Le Pen en épouvantail à moineaux. Tout cela n’est pas à la hauteur de l’enjeu.

Des milliers de civils souhaitent signer cet appel. L’armée n’a jamais été aussi populaire dans le pays. La guérilla dans les banlieues et les crimes du djihadisme font qu’une part croissante de l’opinion considère qu’on ne pourra pas échapper à une intervention de l’armée pour rétablir l’ordre dans ces banlieues islamisées.

 

Chaque jour, des policiers y sont agressés, caillassés, pris pour cible par des tirs de mortier. Des pompiers, des médecins, des professeurs y sont également attaqués, tandis que des écoles brûlent. L’État ne maîtrise plus le territoire national et ne fait plus régner l’ordre - ce qui est quand même à l’origine de sa légitimité. Nous revenons lentement mais inexorablement à une situation décrite par Hobbes: «La guerre de tous contre tous.»       Figaro du 30 Avril

 10 mai 2021

 Surgit alors une nouvelle tribune écrite peut-être par un groupe d'officiers ou hommes de tout rang ou par un rédacteur évidemment familier du sujet et sans doute conseillé par quelques un des anonymes.

On pourrait en causer mais je suis enclin à lui accorder une certaine authenticité. Enfin et cela devient vite une rumeur certain suggère que le rédacteur anonyme ait rédigé ce manifeste à l'instigation de Marine Le Pen. Le sujet ne m'intéresse plus guère mais par souci de cohérence je vais en extraire quelques extraits comme dans l'épisode précédent en souhaitant que cela en reste là.

 Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme….   Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamiento militaire » mais d’une insurrection civile.

Pour ergoter sur la forme de la tribune de nos aînés au lieu de reconnaître l’évidence de leurs constats, il faut être bien lâche. Pour invoquer un devoir de réserve mal interprété dans le but de faire taire des citoyens français, il faut être bien fourbe.

Pour encourager les cadres dirigeants de l’armée à prendre position et à s’exposer, avant de les sanctionner rageusement dès qu’ils écrivent autre chose que des récits de batailles, il faut être bien pervers.   

Lâcheté, fourberie, perversion : telle n’est pas notre vision de la hiérarchie.

 Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement….  Tous nos aînés, ceux qui ont fait de notre pays ce qu’il est, qui ont dessiné son territoire, défendu sa culture, donné ou reçu des ordres dans sa langue, ont-ils combattu pour que vous laissiez la France devenir un État failli, qui remplace son impuissance régalienne de plus en plus patente par une tyrannie brutale contre ceux de ses serviteurs qui veulent encore l’avertir ?   

 Mon souci de cohérence est satisfait et les lecteurs auront eu connaissance suffisante du texte anonyme.

Le ton est agressif au-delà du raisonnable ce qui renforce les doute sur les auteurs du pamphlet. Mais enfin s'ils le pensent ils ont bien le droit de le dire.

Quant à Valeurs actuelles, tous les commentateurs ont estimés que ce journal n'aurait pas du publier un papier anonyme arguant que la déontologie de la profession interdit de publier sans source avérée. Sans doute ont-ils raison mais si le canard n'avait pas transgressé cette règle, nous n'aurions jamais connu ce nouveau manifeste et je n'aurais pas conclu cette histoire

 

 

                                                        

                                          

                                            Pétrole et Cyberattaque 

 

La raffinerie de Houston alimente un réseau de pipelines d'environ  4.500 km avec une dizaine de rameaux représentés sur la carte ci-dessus.

 Le 7 mai une cyberattaque paralyse le long serpent, Colonial est son nom alors que l'agresseur est connu sous celui de DarkSide

Le Naïf qui a réparé et remis en marche un pipeline certes beaucoup plus court dit  qu'il faut un grand nombre de station de pompage sur un aussi long trajet. Il nous faut donc une description plus précise de ce long serpent de sa fonction et de son fonctionnement.

 

Colonial est contrôlé depuis Alpharetta en Géorgie, en 2011 il livre en moyenne à chaque jour 380 000 m3 d'essence, de fioul domestique, de diesel, d'essence aéronautique et d'autres produits pétroliers dans le Sud et l'Est des États-Unis. En 2021, il transporte plus de 380 millions de litres de fioul soit presque 45% des carburants consommés sur la côte Est américaine.

 

Les principales conduites ont un diamètre de 1 000 mm et de 910 mm, une étant affectée au transport de l'essence et la seconde aux autres distillats. Le pipeline rejoint directement les aéroports majeurs sur son trajet. Quinze fermes de réservoirs stockent plus de 4 500 000 m3 d'essence et seraient en mesure de répondre à une demande de 45 jours des communautés locales. Dans les conduites principales, les produits avancent à la vitesse moyenne de 8 km/h. Il faut généralement de 14 à 24 jours pour qu'un lot atteigne le port de New York à partir de Houston, avec une moyenne de 18,5 jours.

 

Voilà, on sait tout, c'est rassurant.

 

Pour DarkSide je m'en remets à Armelle Bohineust, éditorialiste dans mon journal de référence.

 

 Une cyberattaque paralyse un oléoduc aux États-Unis     Armelle Bohineust 10/05/2021

Colonial Pipeline espère rétablir, d’ici «la fin de la semaine» l’essentiel de l’activité de son vaste réseau d’oléoducs qui dessert la côte est des États-Unis. L’une des plus importantes artères énergétiques du pays, a subi vendredi une cyberattaque qui l’a contraint à stopper toutes ses activités. Trois jours plus tard, le groupe qui achemine chaque jour 2,5 millions de barils d’essence et de gazole, soit 45 % de la consommation de la Côte Est, sur 8800 km de tuyaux entre le Texas et le New Jersey n’avait relancé qu’une faible part de son activité.

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D’après le FBI, la cyberattaque a été perpétrée par le groupe criminel DarkSide. Très organisé, celui-ci se garde de cibler, à l’image de certains autres cybergangs, les institutions de l’ex-URSS. «A ce stade, il n’y a pas de preuve de nos services de renseignement montrant que la Russie est impliquée», a indiqué Joe Biden lundi même si des «éléments» montrent toutefois «que (...) le rançongiciel est en Russie».

Apparu à l’été 2020, DarkSide a rapidement «professionnalisé» les attaques et privilégie des cibles dans les pays anglophones. Avant de crypter les données de Colonial Pipeline, il aurait également extrait 100 gigabits de données de ses systèmes d’information rendant ainsi la compagnie victime du phénomène - en plein développement - de la «double extorsion». Pour augmenter leurs moyens de pression, les cybercriminels ne se contentent plus en effet de chiffrer les données, ils menacent de divulguer ou de vendre les informations les plus sensibles au plus offrant.

DarkSide fait partie de ces gangs qui demandent des sommes de plus en plus élevées pour s’engager à ne pas publier les contenus dérobés. Sans confirmer qu’il était à l’origine de l’attaque, le cybergang a indiqué lundi sur son site, dans la rubrique «Dernières nouvelles», que « (son) objectif est de gagner de l’argent et non de créer des problèmes pour la société». DarkSide a par ailleurs déclaré que ses hackers effectueraient des contrôles sur les autres cybercriminels «pour éviter dans le futur des conséquences sociales».

 

Pour l’aider à contrer l’attaque et évaluer l’étendue des dégâts, Colonial Pipeline a fait appel à l’entreprise de cybersécurité FireEye. Il s’agit notamment de s’assurer que les vulnérabilités du système informatique ont été toutes maîtrisées et que les attaquants n’ont pas laissé d’autres pièges ou des «portes dérobées» derrière eux. Selon la sophistication de l’attaque, ce processus peut prendre de plusieurs jours à plusieurs semaines.

Pour la secrétaire américaine au Commerce, la réparation du réseau est «une priorité absolue» de l’Administration Biden. «Tout le monde est sur le pont. Nous travaillons étroitement avec la compagnie afin d’éviter des perturbations», a précisé Gina Raimondo alors que le FBI et d’autres agences gouvernementales collaborent avec des opérateurs privés pour venir à bout de cette attaque.

Attaque très perturbatrice

Les experts, à commencer par l’American Automobile Association, estiment que si la panne dépasse quatre ou cinq jours, l’impact sera important sur les approvisionnements régionaux, en particulier dans le Sud-Est. «Il pourrait s’agir de l’attaque de rançon numérique la plus percutante de l’histoire, une cybercatastrophe se transformant en catastrophe réelle», estime Andrew Rubin, cofondateur de la société de cybersécurité Illumio.

Cette attaque devrait inciter à renforcer la protection des infrastructures énergétiques critiques, note le sénateur républicain Bill Cassidy, élu de Louisiane qui siège au Comité de l’énergie. En avril, l’Administration Biden avait d’ailleurs annoncé un plan de cent jours pour protéger la chaîne d’approvisionnement du système électrique.

En attendant, la situation est délicate. Le gouvernement a pris une mesure d’urgence pour permettre aux chauffeurs routiers de dix-sept États de travailler au-delà des horaires légaux, qui sont limités à onze heures de conduite par jour. Toutefois, plus du quart des chauffeurs de camions-citernes ont été mis hors service par l’épidémie de Covid.

Craignant une pénurie d’essence, de nombreux automobilistes se sont rués mardi à la pompe dans certaines zones de la côte est. Autour des grandes villes de Caroline du Nord, Atlanta, Raleigh et Charlotte, environ 30% des stations étaient à court d’essence dans la soirée, selon le site spécialisé dans le suivi des prix de l’essence GasBuddy. Dans l’ensemble de l’Etat, plus de 10% des stations étaient à sec, selon la même source. La situation était aussi tendue en Virginie (8%), Géorgie (6,9%) et Caroline du Sud (4,7%). Le prix moyen dans le pays d’un gallon d’essence (3,79 litres) était, lui, à 2,99 dollars, «son plus haut niveau depuis 2018», affirme GasBuddy.

 

L’Administration Biden pourrait prendre d’autres mesures temporaires, en réquisitionnant par exemple des navires américains pour transporter du carburant d’un port à l’autre, comme cela s’est fait après des ouragans et d’autres catastrophes, pointe l’agence Bloomberg. C’est en tout cas une mesure adoptée par le raffineur Valero Energy. Il a affrété un pétrolier pour stocker en mer le carburant qu’il ne peut envoyer dans le «pipe» de Colonial.

Première conséquence concrète, lundi, la compagnie aérienne American Airlines, avait annoncé avoir ajouté des escales à deux de ses vols long-courrier, faute de pouvoir emporter suffisamment de kérozène. Ainsi, les passagers d’un vol Charlotte (Caroline du Nord)- Honolulu (Hawaï) ont été contraints de débarquer à Dallas (Texas) pour changer d’appareil, et un autre vol Charlotte-Londres à dû s’arrêter pour faire le plein à Boston (Massachussets) avant de rejoindre le vieux continent, alors que c’était un vol direct. Dans ce contexte fébrile, le cours du brut texan avait grimpé de 1 dollar avant de retomber, autour de 64 dollars, son niveau de vendredi

 

Mais tout espoir n'est pas perdu. Cependant il confirme que DarkSide n'à pas été neutralisé et dit que des moyens pour palier l'arrêt du système ont été mis en œuvre et que certains dépôts restent accessibles

Colonial Pipeline redémarre son oléoduc     William Plummer   13/05/2021

Colonial Pipeline, l'opérateur de l'immense oléoduc américain à l'arrêt depuis le week-end dernier après une cyberattaque, a recommencé jeudi à livrer de l'essence dans la majorité de ses terminaux. « Colonial Pipeline a fait des progrès substantiels dans le redémarrage du réseau de pipelines et nous pouvons dire que la livraison des produits a commencé sur la majorité des marchés que nous desservons », a indiqué la compagnie dans un communiqué.

 Il rappelle puis confirme.

 Le réseau d'oléoducs de 8 800 kilomètres, le plus important des États-Unis pour les produits raffinés, dessert toute la côte est américaine ; il transporte 45 % de l'essence, du diesel et du kérosène américains depuis les raffineries du golfe du Mexique vers New York. La panique qui a saisi les automobilistes, provoquant des files d'attente dans les stations-service et des pénuries dans plusieurs villes, commençait à se résorber « quelque peu » ce jeudi, mais l'approvisionnement normal des stations d'essence risque de prendre « plusieurs semaines », selon Patrick De Haan, analyste du site spécialisé GasBuddy.

La Maison-Blanche, de son côté, a annoncé mercredi soir avoir levé des restrictions imposées par une loi appelée Jones Act pour aplanir les difficultés actuelles. Cette loi, qui empêche le transport de carburant par des bateaux non américains, a ainsi été «temporairement suspendue » pour permettre des transferts additionnels entre le golfe du Mexique et les ports de la côte est. À la suite de cet incident, le prix moyen de l'essence à la pompe a grimpé au-dessus des 3 dollars le gallon (3,79 litres) pour la première fois depuis 2014, selon l'association automobile AAA.

Cet événement « est une sonnette d'alarme sur le fait que de n'importe où dans le monde des instigateurs peuvent nous toucher ici, chez nous, alors que nos lois et nos régulations n'ont pas été écrites pour l'ère cybernétique », a affirmé le ministre des transports, Pete Buttigieg, jeudi. Selon la police fédérale américaine, cette cyberattaque, qui a utilisé un rançongiciel, ou ransomware, a été menée par le groupe criminel DarkSide.

Mercredi, le président Joe Biden a signé un décret pour améliorer la cybersécurité aux États-Unis.

Allons tant mieux si Biden a signé un décret Colonial est sauvé !

 

L'affaire est donc loin d'être terminée et pour l'heure…

 

Il faut s'y soumettre

 

 

5 mai 2021

Soumission Impuissance Étonnements multiples 1

Ce titre est trompeur car en réalité les sujets qui seront évoqués sont des étonnements qui peuvent être des animaux simples relevant souvent de la bêtise des hommes laquelle contrairement à ce qu'affirmait je ne sais plus qui, est la chose la plus répandue du monde.

 Un exemple marquant par la durée du phénomène est la recherche des ossements de la petite Estelle Mouzin. Fourniret qui est maintenant faible physiquement et mentalement a agit en 2003 avec son épouse Monique Olivier qui connait, mais à peu près, l'emplacement de l'enterrement du petit cadavre.

Ce meurtre, le onzième d'une série débutant en 1987 pour finir en 2003 par Estelle. 18 années se sont écoulées mais il semble qu'il faille absolument le déterrer pour…Cherchez les bonnes réponses en évitant les tartes à à la crème des "faire son deuil" comme si de retrouver quelques ossements puisse atténuer la peine des parents.

Cela m'étonne.

 Je picore dans mes notes et je trouve un article de l'excellent Luc ferry dans laquelle il cite un extrait savoureux de Lévi-Strauss : «Après avoir éliminé tous les critères possibles pour distinguer la barbarie de la civilisation, on aimerait au moins retenir celui-là: peuples avec ou sans écriture. Pourtant, rien de ce que nous savons de l’écriture et de son rôle dans l’évolution ne justifie une telle conception. Depuis l’Égypte jusqu’à la Chine au moment où l’écriture fait son début, elle paraît favoriser l’exploitation des hommes (…) Regardons plus près de nous: l’action systématique des États européens en faveur de l’instruction obligatoire qui se développe au cours du XIXe siècle, va de pair avec l’extension du service militaire et la prolétarisation. La lutte contre l’analphabétisme se confond ainsi avec le renforcement du contrôle des citoyens par le Pouvoir. Car il faut que tous sachent lire et écrire pour que ce dernier puisse dire: nul n’est censé ignorer la loi! Du plan national, l’entreprise est passée sur le plan international grâce à cette complicité qui s’est nouée entre de jeunes États confrontés aux problèmes qui furent les nôtres il y a un ou deux siècles, et une société internationale de nantis inquiète de la menace que représentent pour la stabilité les réactions de peuples mal entraînés par la parole écrite à penser en formules modifiables à volonté et à donner prise aux efforts d’édification. En accédant au savoir entassé dans les bibliothèques, ces peuples se rendent vulnérables aux mensonges que les documents imprimés propagent en proportion encore plus grande…»

Étonnant ou pas tant que ça

Toujours en picorant dans ce bazar de sujets à aborder se trouve ce que les commentateurs appelle les "mortiers". Il s'agit d'objets utilisés dans les feux d'artifices que le ministre de l'Intérieur qualifie "d'armes par destination :  Le 12 octobre 2020, à la suite de l'attaque par une quarantaine d'individus du commissariat de Champigny-sur-Marne, dans le quartier sensible du Bois-l'Abbé, le premier ministre Gérald Darmanin envisage d'interdire, par une loi, la vente au public, sur internet, des mortiers d'artifice qui seront considérés comme « des armes par destination ».

Il envisage, pauvre minet.

Les journalistes nous expliquent qu'il s'agit lorsque la racaille est "aguerrie" de véritable bazooka tirant bien au delà de 150m en un jet tendu à "destination" d'un CRS, au hasard. « On peut charger le tube de ce que l'on veut, des clous, des boulons… cela donne une charge explosive encore plus violente »… un engin « à ne pas mettre entre toutes les mains » car destiné « à blesser voire à tuer ».

Si ce n'est pas une arme je n'ai naïvement rien compris
Mais que Darmanin n'autorise pas les forces de l'ordre à faire usage de leurs armes, pardon, ne le leur demande pas …

Ça ne m'étonne pas,ça ma stupéfie. Jusqu'où vont la peur et la soumision aux justices ? 

Pour changer d'air et de pays. Et pour un Naïf, qui ne peut pas rester indifférent à un projet concernant un pays dans lequel j'ai dirigé Total plus de trois années. Alors, comme on dit maintenant, forcément !

 Nouveau projet majeur en Afrique de l’Est pour Total. Après le Mozambique pour le gaz, Total a signé dimanche soir les accords nécessaires à l’exploitation de réserves pétrolières généreuses en Ouganda avec ses partenaires locaux et le chinois CNOOC. Les blocs exploités se situent en bordure du lac Albert. Propriétaire de 56 % des parts, Total opérera ce nouveau champ pétrolier à partir de 2025, si les travaux se déroulent comme prévu. Sur les près de 10 milliards de dollars que coûtera le projet, Total en financera environ 5 milliards. CNOOC détiendra 26 % des parts de ce projet d’une taille estimée à plus d’un milliard de barils. Les pétroliers visent un plateau de production de 230.000 barils/jour et une exploitation qui devrait s’étendre jusqu’en 2045.

Dans un contexte de diminutions des investissements à cause de la crise, Total a décidé de lancer ce projet car il répond à son mantra d’un pétrole pas cher. Bien que situé très loin des côtes et nécessitant la construction d’un pipeline chauffant (pour maintenir le pétrole à l’état liquide) de 1.500 km à travers la Tanzanie jusqu’à la côte de l’océan Indien, les coûts techniques seront environ quatre fois moindres qu’en offshore profond. D’après Total, même avec un prix du baril à 30 dollars, le projet serait rentable.      

                                                             

 Les risques d’instabilité politiques et militaires avaient incité Total à abandonner ses droits d’exploration dans des blocs de l’autre côté du lac Albert, en République démocratique du Congo. Mais en investissant en Ouganda, Total ne s’épargne pas tout risque non plus. Longtemps modèle de développement, avec l’émergence d’une classe moyenne, ce pays voit sa situation politique se détériorer depuis quelques années. La 6e réélection en janvier du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1996, est fortement contestée par l’opposition. Les ONG dénoncent des enlèvements d’opposants et les manifestations sont violemment réprimées. Âgé de près de 77 ans, Yoweri Museveni a fait le vide autour de lui. «Le chef de l’État pousse son fils à lui succéder, mais ce dernier est contesté jusque dans son propre parti et au sein de l’armée, où il réalise une carrière éclair.  En cas de décès du président, rien n’a été mis en place pour une transition pacifiée.»

Ce texte  est copié d'un article du Figaro 13 04 21  de Guillaume Guichard 

Entre le Kenya et la Tanzanie, plus de dix années de ma vie agrémentées d'assez longs séjours au Rwanda  en ne mentionnant pas les années du Soudan qui sont ici hors de propos, me permettent d'imaginer ce que représentent ces 1500 km d'un pipeline partant d'un pays d'une stabilité politique incertaine pour plus de 1000 km de steppes arborées de touffes d'acacias pour rejoindre Tanga jadis capital du sisal de port dépourvu.

Mais pour Total hormis d'assez prévisibles problèmes de logistique rien d'insurmontable.

Quant à la rentabilité de ce projet, je dois reconnaitre que le ne suis pas arrivé à l'évaluer car je ne sais plus faire ces chose là. Enfin, disons une quarantaine de milliards de dollars en 34 ans, peut-être ?   Si un lecteur, grand dieu qui, souhaite vérifier, grand bien lui fasse.

Ce sujet ne pas stupéfié et je me suis soumis à simplicité de l'emprunteur de texte mais il m'a tout de même …

Étonné.

Changer de registre s'impose après le pensum Total. Voici une fable 

Ursula et Margrethe vont à la foire aux vaccins. Elles veulent faire jouer la concurrence. Ursula pour les prix et Margrethe insiste sur la concurrence. Mais elle cède et tous les vaccins sont également retenus, achetés enfin presque, payés mais un peu seulement. Diable, la santé n'est pas dans leur compétence. Ce qu'elles veulent est une équitable répartition entre les pays de l'union européenne. Margrethe se réjouit

Alors on vaccine ce qui permet d'observer les différences entre les nations.

Les livraisons sont irrégulières et pour certaines très en dessous de leurs engagements mais enfin U et M sont contentes. Et soudain une autre foire s'ouvre, la foire aux variants. Ursula s'efface et Margrethe hésite car les variants sont nombreux. Elle réfléchit et consulte Ursula pour conclure que le variant anglais est celui qu'elle retiendra.

Morale : les sots qui gouvernent doivent écouter Ursula et Margrethe. 

Bon, pas terrible cette fable, mais ça distrait. C'est un peu court mais heureusement Bertille Bayart est venue à mon aide en donnant du gras

              Vaccins: «De quoi l’Europe est-elle coupable?»    Bertille Bayart    Fig  07/04/2021  

On accuse la bureaucratie bruxelloise d’être à l’origine de la lenteur de la vaccination. Pourtant, quand il aurait fallu se hâter, de nombreux eurodéputés penchaient du côté de la réticence et de la temporisation.                       

Oups! Une malencontreuse erreur s’est produite dans l’usine de la société Emergent BioSolutions à Baltimore, aux États-Unis. Enrôlée pour produire des vaccins à la fois pour Johnson & Johnson et AstraZeneca, l’entreprise se serait, selon la presse américaine, emmêlé les pinceaux en mélangeant les ingrédients des deux sérums. Emergent ne confirme pas la nature du problème mais convient avoir dû détruire un lot. Quinze millions de doses sont parties à la poubelle.

Bas du formulaire

On apprend, au détour de cette histoire de gâchis, que Washington avait réservé les capacités de production chez Emergent avant même de savoir quel vaccin serait mis sur le marché. Le contrat entre la société et le gouvernement américain a été conclu le 30 mai 2020, pour un montant de 628 millions de dollars. À titre de comparaison, Delpharm, qui démarre ce mercredi le flaconnage pour Pfizer/BioNTech, a été «embauché» mi-novembre 2020.

Scénario central

Elle est là cette «folie» dont a manqué l’Europe, pour reprendre les termes d’Emmanuel Macron. Dans cette capacité qu’ont eue, en particulier les États-Unis, de s’inscrire dans le scénario improbable écrit par Donald Trump qui exigeait un vaccin avant la fin 2020 tandis que de ce côté-ci de l’Atlantique, nous nous sommes installés l’an dernier dans le calendrier raisonnable d’une vaccination envisageable à partir de l’été 2021. Les Européens sont tombés dans le piège décrit par les sciences cognitives et d’analyse de la décision: incapacité à penser l’extrême, penchant naturel pour le moindre risque, préférence pour le scénario central.

Comme le disent les nouveaux éléments de langage du gouvernement - opportunément apparus en même temps que l’annonce du troisième confinement en France - l’Europe «n’a pas été au rendez-vous» de la vaccination. Le retard du Vieux Continent est patent. Mais le procès de la fameuse «bureaucratie» européenne est insuffisant.

La technocratie bruxelloise, à courte vue, timorée, et au comportement de petit comptable, a en réalité parfaitement rempli sa mission

La Commission a manqué d’anticipation? Vrai. Mais elle n’est pas la seule. Le gouvernement des Pays-Bas a eu l’occasion, au mois d’avril 2020, de conclure un contrat avec la fameuse usine d’Halix à Heyden que les chercheurs d’Oxford avaient identifiée comme un sous-traitant potentiel. Il ne l’a pas saisie. On connaît la suite: l’usine néerlandaise a été intégrée à la chaîne de production du vaccin Oxford/AstraZeneca à destination du marché britannique.

Trop prudente l’Europe? Bruxelles n’a pas eu comme la Grande-Bretagne l’audace d’accélérer les procédures d’autorisation de mise sur le marché. Pingre? Aussi. Alors qu’à l’évidence le prix des vaccins est sans commune mesure avec les bénéfices non seulement sanitaires, mais aussi économiques, de la vaccination.

L’Europe que nous méritons

Mais on a l’Europe qu’on mérite. La technocratie bruxelloise, à courte vue, timorée, et au comportement de petit comptable, a en réalité parfaitement rempli sa mission. Plus que des doses, les parlementaires européens lui réclamaient après tout, tout au long de l’automne 2020, de la transparence dans le processus de signature des contrats. Rien ne comptait plus, dans le chaudron virtuel de l’assemblée des eurodéputés, que de s’assurer que la responsabilité des laboratoires était bien engagée.

Et à Paris, le 16 décembre, quand les députés français ont longuement débattu de la stratégie vaccinale présentée par Jean Castex, aucun n’a réclamé d’information sur le nombre de doses, et encore moins de précision sur la préparation de l’outil industriel. À Paris en décembre, à l’exception de Jean-Pierre Door (LR) qui montrait de l’impatience, on faisait l’éloge de la lenteur. Alors que le vaccin Pfizer s’apprêtait à être autorisé, «nous souhaitons que le gouvernement n’accélère pas indûment la date de déploiement» (Gérard Leseur, PS). «Il faudra également se poser la question du coût de ces vaccins, alors que les plus avancés d’entre eux sont les plus chers et que la vaccination sera entièrement prise en charge par l’État.» (Sylvia Pinel, Radicaux de gauche). «On apprend que l’Agence européenne des médicaments a déjà commandé plusieurs millions de doses, mais se réunira fin décembre pour statuer sur une autorisation. À combien se monte le prix des commandes? Est-il nécessaire de procéder dans cet ordre?» (Jean-Hugues Ratenon, LFI). «Nous avons la chance inouïe de pouvoir observer ce qui va se dérouler dans les pays voisins. Oui, l’Union européenne fait un choix collectif de prudence et de précaution. Nous ne pouvons l’en blâmer» (Marine Brenier, LR). «Quant à la date de démarrage de la campagne de vaccination, le plus tôt sera le mieux, mais il n’en demeure pas moins capital de prendre le temps de vérifier que tout est en ordre…» (Cédric Villani, LREM).

Oui, nous avons l’Europe que nous méritons.

Sacrée Bertille, toujours prête à venir en aide au Naïf désemparé.

Une petite remarque :

Après bien de très sottes hésitations sur les "stratégies" de vaccination,  je rigole, le mot stratégie dans la bouche de Véran relève de la farce, l'ahuri en question a conclu qu'il faut ouvrir des centres importants en espérant, ce qui se produira enfin lorsque les vaccins arriveront.

Mais v'la ti pas que maintenant les citoyens sont appelés à voter pour une élection de je ne sais pas quoi, enfin une élection propre sur elle, comme il faut. Alors panique dans les chaumières comment faire, vous comprenez, les gestes barrière, les masques, le gel… Comment faire ?

Ne croyez vous pas que les centres de vaccinations où AstraZeneka est proposé et qui sont donc vides feraient d'excellents bureaux de vote ?

Allez je rigole…

Mais je m'étonne encore 

Encore un remarque sur un détail de langage qui m'énerve à défaut de m'étonner.

C'est d'abord une spécialité des journalistes qui est d'entretenir et de cultiver par mépris de la clarté de leur propos. Le lecteur ne sait jamais et ne saura jamais s'il s'agit d'une explication, Voici pourquoi, ou d'une Interrogation, On se demande pourquoi cet événement s'est produit ? Et cela se voit surtout dans les titres des journaux

Si j'en parle ici, c'est que pour reprendre les mots d'une chanson populaire, ça m'énerve ! Que les lecteurs qui ne connaissent pas la chanson, les pauvres, me pardonnent …cet énervement.

Et après tout, cette confusion permanente ne m'étonne pas du tout. 

°°°°°°°°°°

Un sujet déjà présent dans ma liste des étonnements et qu'une récente conversation avec des visiteurs intéressés par ce sujet a lancé la machine à clarifier ma naïve réflexion. L'Éduc-Nat n'arrive déjà à faire son boulot et  nous livre en fin de parcours scolaire des "étudiants" n'ayant qu'une connaissance approximative du français. Mais le Sénat, sa composition semble l'y incliner, propose et met dans son assiette de nouveaux mets de choix à la carte qui sont adoptés par l'Assemblée nationale : les langues dites régionales.

Proposer une telle loi est stupéfiant et on ne perçoit pas quel est le fondement idéologique conduisant à prendre ce chemin à l'évidence anticonstitutionnel

Le 22avril 2021, le Conseil constitutionnel a été saisi par plus de 60 députés.

Le 8 avril, l'Assemblée nationale avait définitivement, sans modification, la proposition de loi par 247 voix pour, 76 voix contre et 19 abstentions.

Le texte avait été déposé le 30 décembre 2019 par le député Paul Molac….et adoptée en première lecture par AS nat avec modification le 13 février 2020 puis par le Sénat le 10 décembre 2020.

 Les linguistes estiment ainsi qu'il existe, en France, environ 75 langues régionales ! Parmi elles, certaines sont enseignées à l'école comme l'occitan, le breton, le basque, le corse, l'alsacien ou certaines langues mélanésiennes comme le tahitien.

Voici donc le menu de l'apprenti sorcier rendu fou qu'il propose de mettre dans l'assiette de la pauvre Éduc-Nat encore qu'il semble qu'elle ait déjà accepté certaines de ces langues.

Je crois  qu'à ma connaissance l'alsacien n'existe plus que comme trace chez quelques personnes âgées et certainement pas dans ma belle famille. En conversant avec mes visiteurs-déclencheurs je leur racontai que le grand père de mon gendre avait appartenu aux contingents de jeunes alsaciens enrôlés vers la fin de la guerre dans la Wehrmacht. Mais il n'est plus parmi nous et ne parle plus alsacien ou allemand. Et j'ajoutai que la génération suivante, la mienne ne parle ni l'alsacien ni l'allemand.

Quant à l'occitan ce n'est guère qu'une invention inventée bricolée par le poète Mistral partant d'une langue dite provençale Il en invente aussi une norme graphique, la graphie mistralienne, qu'il invente de toutes pièces apparaît comme peu adaptée à l'histoire de la langue occitane et est avant tout phonétique, et s'inspire pour beaucoup de celle du françaiswiki

Ses efforts et sa persévérance finiront par faire que le patois d'origine est devenu objet de culture mais certainement pas une langue. À la télé, chaque samedi, probablement sur la 3, un petit temps d'antenne est réservé à des soi-disant locuteurs pour "causer" en un soi-disant occitan ou peut-être provençal : pathétique les pauvres gens sont si visiblement embarrassés d'avoir à prétendre qu'on est gêné pour eux.

Le fond du problème est qu'aucun des promoteurs de ces propositions inopportunes ne définit ce qu'est une langue au sens moderne du vocable au delà de l'usage des ethnologues ou des historiens qui en font un usage d'application limitée à des fenêtres étroites : la langue des signes purement construite de geste signe mot ou intention ou sentiment, la lecture moderne du Grec ancien par interprétation de diverses traductions et je sais quoi encore.

Il faut donc revenir, comme à l'école aux fondamentaux. 

Art 2  de la Constitution de la Cinquième République française

« La langue de la République est le français.

L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.

L'hymne national est la Marseillaise.

La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité.

Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

Des démarches on été faites au fil des années pour arriver à une révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 qui finalement inscrit une reconnaissances des langues régionales à l'article 75-1 de la Constitution et non à l'article 2.

Encore des débats et ce n'est que ces jours ci que le loup sort enfin du bois pou ajouter encore un peu de chaos dans le monde en déserrance de l'Éducation Nationale. Relire Renan en entendant les multiples façons dont les nations se sont construites pourrait conduire à croire que les différences entre langues dans un pays n'ont aucune conséquence sociale ou politique. Ce qui faux et tous les pays où deux langues ou plus coexistent ont des problèmes d'unité. La Belgique obligé de composer en permanence entre des Wallons et des néerlandophones, l'Espagne avec une Catalogne en quasi sécession. La Suisse, en réalité une mosaïque de 26 cantons et quatre langues est en revanche l'exemple d'une structure fédérale qui fonctionne au prix de multiples garde-fous avec une autonomie cantonale sur beaucoup de sujets. 

La République Française n'est en aucun cas une nation où plusieurs langues puissent coexister sauf à admettre qu'une fraction notable de la population ait complètement échappé à son assimilation, dont la condition nécessaire est de parler français. Donc je n'inclus pas l'arabe dans cette liste car même si certains musulmans marquent dans l'usage et l'enseignement de l'arabe, en admettant qu'il y ait un arabe standard, un souci de ne pas faire nation avec les français et viser, comme on dit, autre chose.   

Reste donc que pour la majorité des 75 langues leur usage relève d'un souci d'une forme éminemment respectable et souhaitable de patrimoine culturel que les pouvoirs publics doivent encourager au gré de leur budget et des sentiments des administrés.

C'est le point de vue du Naïf en chef qui persiste et signe. Une annexe suit qui provient d'une communication de je ne sais plus quelle autorité, ah si, ça me revient : République Française-vie-publique.

 

 Annexe dite la perle                 L'essentiel de la proposition de loi

 

La proposition de loi a pour double objectif de protéger et de promouvoir le patrimoine immatériel et la diversité culturelle dont les langues régionales constituent l’une des expressions. Selon la délégation générale à la langue française et aux langues de France, il existe aujourd’hui une vingtaine de langues régionales en métropole et plus d’une cinquantaine dans les outre-mer. Toutefois, leur pratique diminue.

La protection patrimoniale des langues régionales

Le texte reconnait, dans le code du patrimoine, l’existence d’un patrimoine linguistique, constitué de la langue française et des langues régionales. Il inclut dans la définition du patrimoine ces langues et précise le concours de l’État et des collectivités locales dans leur enseignement, diffusion et valorisation.

Il accorde le statut de trésor national aux biens présentant un intérêt majeur pour la connaissance des langues française et régionales. L’appartenance à la catégorie de trésor national entraîne l’application d’un régime particulier de protection. Les biens concernés pourront être, par exemple, des enregistrements ou des manuscrits anciens. 

Sur amendement des députés(nouvelle fenêtre), des dispositions de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, dite "loi Toubon"(nouvelle fenêtre), ont par ailleurs été réécrites afin de préciser "qu'elles ne font pas obstacle à l’usage des langues régionales et aux actions publiques et privées menées en leur faveur". Selon les auteurs de l'amendement, la rédaction actuelle de la loi est trop imprécise et a servi dans de trop nombreux cas à faire obstacle à l’usage des langues régionales.

L'enseignement des langues régionales

À l'initiative des sénateurs, des mesures sur l’enseignement des langues régionales, prévues initialement dans la proposition de loi mais supprimées par les députés, ont été réintroduites.

Le code de l'éducation est modifié pour :

Sur amendements des députés, le gouvernement devra remettre au Parlement deux rapports sur l'enseignement des langues régionales.

L'emploi des langues régionales dans les services publics et les actes d'état civil

La signalétique bilingue est désormais reconnue dans la loi. Le texte autorise de façon claire les services publics à recourir à des traductions en langue régionale par exemple sur les bâtiments publics, les panneaux de signalisation, mais aussi dans la communication institutionnelle.

De plus, tous les signes diacritiques en langue régionale dans les actes d’état civil seront désormais autorisés. Il s'agit par exemple de l’accent aigu sur le "i", le "o" ou le "u", utilisé en catalan ou encore du tilde, utilisé en breton et en basque. L'emploi des signes diacritiques est actuellement régi par une circulaire de 2014. Cette circulaire, qui donne une liste limitative des signes autorisés, a suscité des contentieux. Il s'agit de mettre fin aux difficultés rencontrées par les parents qui choisissent des prénoms traditionnels régionau

                                                            °°°°°°°°°°°°°°°°°  

J'arrête ici ce premier bout de carnet pour entamer d'un pas toujours gaillard le numéro2

 05 mai 2021

 

 

                                                                                                                                                     

 

            

 

 

3 avril 2021

Pataugeage La Loi Climat

 

 Je me promettais de ne plus barboter sur des sujets dont j'ai causé, au coin du bar avec des amis lecteurs de si nombreuses fois que je n'arrive plus à retrouver les carnets égarés.

Mais la stupide loi climat refait surface et arrive enfin-hélas à l Assemblée.

Vous vous souvenez la Convention Citoyenne et l'incompréhensible promesse de satisfaire cette recommandation de cette incompréhensible Convention d'inscrire parmi leurs âneries une loi qui a pris la  forme de cette Loi Climat

Lassitude, perte d'intérêt d'avoir à ressasser avec une consternation sans cesse croissante les sottises de Macron. Vous noterez que ma virulence diminue et que résistant à la tentation et à la rime j'ai évité "petit con".

Mais enfin d'où vient  chez ce type ce besoin constant de créer par ses propos et ses actions les conditions pour recevoir des coups et aucun bénéfice à espérer.

La liste est longue et fastidieuse et naturellement en premier lieu la succession des repentances douteuses et inutiles et dont les personnes qui les reçoivent ne les perceront que comme faiblesse renforçant leur outil anti-français. Stora, quelle belle source d'inspiration !

Revenir sur la liste des crimes contre ….L'État (NDDL)…La Nation1 (Fessenheim)…La Nation2 (+ Écocide)…Crime contre Sapiens...  serait long et douloureux. Pour faire partager cette peine je remets deux de ces carnets en une Annexe-carnet indépendante.

Ici le propos concerne le débat à l'Assemblée  de la Loi portant «lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.     Pour le Naïf, une sonnette tinte.

Le problème de l'énergie et associé comme le sparadrap d'Haddock la transition du machin, galimatias, et salmigondis de mesures visant à la décroissance. Bref, la Pompilitude.

L'incontournable piqure de rappel, encore une dose : en matière de réchauffement climatique, émission de GES…

La France est un témoin, une victime et en aucun cas un acteur.

Je me préparai donc à ressortir mes discours des nombreux carnets sur le nucléaire, les sottises des énergies dites renouvelables et autres éoliennes sur les collines perchées.    N'étant pas la seule personne souhaitant réagir et rencontrant dans mes lectures des textes de grande qualité je les joins en annexe et il est essentiel de les lire.

Le premier de M. Tandonnet est un commentaire de la loi, notre sujet. Je n'en changerais aucun mot bien qu'il soit indulgent sur la composition au hasard de cette convention.

Le second est de notre Haut Commissaire au Plan  François Bayrou. Texte remarquable avec des prises de positions claires, décisives sur le nucléaire tout en faisant encore une place aux éoliennes, ce que je n'approuve pas et n'écrirais pas comme vous le savez !

                                                       Annexe 1

 «La France populaire sera-t-elle le bouc émissaire de la loi climat?»  Maxime Tandonnet  30/03/2021

Ce projet de loi fascine par ses accents moralisateurs, son ingérence dans la vie privée à laquelle les régimes autoritaires du siècle passé n’ont rien à envier.

Le projet de loi portant «lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets», actuellement débattu à l’Assemblée nationale, soulève de multiples critiques de la part des oppositions de gauche comme de droite. Il lui est reproché d’un côté sa timidité et de l’autre son caractère punitif. Pour Mme Barbara Pompili, chargée de le défendre devant le Parlement, il touche à «ce qu’il y a de plus ordinaire, de plus basique mais aussi de plus crucial: nos modes de vie (…) une écologie pratique, qui apporte des solutions simples dans le quotidien des Français». De fait, ce projet de loi est particulièrement fascinant par ce qu’il nous apprend de la politique française telle qu’elle se présente aujourd’hui.

Son caractère grandiloquent sidère dès le premier abord. Les mots claquent: «Une transformation sans précédent dans l’histoire de notre pays», ou encore «une véritable bascule globale». La fuite dans l’emphase - par contraste avec la paralysie croissante des outils de la puissance publique - se présente bel et bien comme un fidèle reflet du «nouveau monde». D’ailleurs, son objectif déclaré est ni plus ni moins que de modifier le cours du changement climatique. Ainsi, il repose sur l’idée qu’une loi votée par le Parlement français serait de nature à modifier la composition de l’atmosphère. Or, selon l’Agence internationale de l’énergie, la part de la France n’est que de 0,9 % des émissions de carbones (28,2 % pour la Chine et 14,5 % pour les États-Unis). Entre les lignes de ce projet de loi transparaît une forme d’arrogance, typique de la France dirigeante actuelle: il suffirait de voter une loi «comme le président de la République s’y est engagé» pour infléchir le cours de la planète.

Ce projet de loi est particulièrement imprégné de l’idéologie dominante dans les sphères du pouvoir. Il est tout dans une logique de pénitence ou de repentance. Son idée maîtresse est celle de l’éternelle culpabilité de la France. Il n’insiste guère sur le contexte planétaire, la part que prennent les autres, infiniment supérieure, à la pollution de l’atmosphère, en particulier la Chine. Ce texte moralisateur, présenté comme pragmatique, tient essentiellement dans un message idéologique: la France et les Français sont désignés comme les principaux responsables de la dégradation de l’environnement, dès lors qu’il s’abstient de souligner que la France - la France seule - ne dispose que de marges de manœuvre infimes sinon dérisoires à cet égard.

Rien n’a changé de la méthode qui consiste à désigner des boucs émissaires dans la France populaire, « les gars qui fument des clopes et roulent au diesel », come disait un ex-ministre

Le mépris de la France dite d’en haut, la classe dirigeante ou influente, envers la France dite d’en bas, autrement dit la France périphérique ou la majorité silencieuse, s’exprime à travers ses lignes. Qui sont les coupables idéaux du réchauffement climatique? Les commerçants, à travers la chasse à la publicité et diverses contraintes, les transporteurs routiers, visés par la perspective de nouvelles taxes, les agriculteurs, qui sont dans le collimateur du projet, les automobilistes en général, notamment les banlieusards, le texte invitant à un «questionnement sur la place de la voiture en ville». Rien n’a changé de la méthode qui consiste à désigner des boucs émissaires dans la France populaire, «les gars qui fument des clopes et roulent au diesel», comme disait un ex-ministre. La quête du coupable idéal, «ce pelé, ce galeux», est donc toujours d’actualité. La crise des «gilets jaunes» n’aura donc servi de leçon à personne.

Ce projet de loi fascine par ses accents moralisateurs, son ingérence dans la vie privée à laquelle les régimes autoritaires du siècle passé n’ont rien à envier. Il prétend «changer le modèle français, accélérer l’évolution des mentalités». Il faudra désormais informer le consommateur de l’«empreinte carbone» des produits: les notions de bien et de mal définies par la puissance publique se mêlent ainsi aux courses quotidiennes. L’éducation au «développement durable» s’imposera dans les établissements scolaires. Les professeurs n’ont-ils pas assez de difficultés avec l’orthographe et les mathématiques? Les collectivités territoriales «volontaires» pourront proposer des menus végétariens «dans les services et restaurants collectifs dont ils ont la charge». Fallait-il une loi pour formuler cette concession au «politiquement correct»? Cette immixtion de «big brother» dans la vie intime de personnes - jusqu’à leur manière de se nourrir - n’est-elle pas le signe patent d’une tentation totalisante?

Les dispositions de ce projet de loi procèdent de 146 propositions de la Convention citoyenne désignée par tirage au sort. Ce mode de décision est présenté par les promoteurs du texte - qui entendent le pérenniser - comme une innovation démocratique. Faut-il vraiment parler de démocratie à ce sujet? Dans la Grèce antique, le recours à la méthode du hasard dans la sphère politique se fondait sur la croyance dans la toute-puissance des divinités. Aujourd’hui - en l’absence des dieux -, les inspirateurs de ces propositions ne représentent strictement qu’eux-mêmes. Ils ne procèdent ni de la légitimité démocratique - dès lors qu’ils ne sont pas élus - ni de celle de la compétence. Les parlementaires, députés et sénateurs, élus de la nation tout entière, saisis de ce projet, ont ainsi l’occasion de prouver, en le soumettant à un authentique débat de société, qu’il n’existe pas d’autre démocratie que celle qui émane du suffrage universel: celle dont ils procèdent.

Sauront ils s’en saisir?

Figaro du 31 mai

 

 

Annexe 2

Le plaidoyer de François Bayrou en faveur du nucléaire    Guillaume Guichard  23/03/2021

La France ne peut pas se passer de l’atome, alerte le haut-commissaire au Plan dans une nouvelle note.

François Bayrou, Président du MoDem et maire de Pau

 

Dans la grande bataille contre les émissions de CO2, la France ne peut pas se passer de nucléaire. Dans une note qui doit être publiée mercredi, et dont Le Figaro a eu connaissance, François Bayrou veut réhabiliter l’atome. Il fait partie de la réponse pour décarboner l’économie française, qui est appelée, dans les trente ans qui viennent, à se passer d’une part considérable des énergies fossiles qu’elle consomme aujourd’hui.

 

Le message transmis par le haut-commissaire, très proche d’Emmanuel Macron, ne doit pas être pris à la légère. Après le discours du président au Creusot sur le sujet - qui ne s’était traduit par aucun engagement concret -, le centriste tente donc de remettre l’atome au programme. Et quand bien même le haut commissaire au plan se défend de se situer dans une perspective électorale, la date de la parution de sa note survient juste après que le nucléaire a été tour à tour encensé par Marine Le Pen et brocardé par Jean-Luc Mélenchon ces dernières semaines.

Si François Bayrou a choisi de sortir maintenant sur le sujet très technique et politique de l’énergie, c’est aussi parce que le temps est compté. «La virulence de certains débats a pu contribuer à repousser des prises de décision», remarque-t-il. Emmanuel Macron a repoussé à 2023 toute décision pour la relance d’un programme de construction de six nouveaux réacteurs EPR. Le haut-commissaire semble chercher à presser le président à prendre parti plus tôt… avant la présidentielle.

«Nous ne pouvons pas modifier d’un claquement de doigt la trajectoire du grand paquebot qu’est notre système électrique», prévient-il. Pour assurer la décarbonation de l’économie française, l’électricité doit prendre le relais des énergies fossiles. De 473 térawattheures (TWh) d’électricité en 2019, la France devrait avoir besoin de 630 TWh à l’horizon 2050, voire peut-être davantage. Soit une hausse de 40 % à 45 %. «Il s’agit là d’une augmentation considérable de la consommation d’énergie électrique», prévient le haut-commissaire.

Consommer autrement

«Est-il possible d’obtenir, au terme de quinze ou trente ans, une production suffisante d’énergie électrique (…) tout en supprimant tout ou partie de notre parc de production nucléaire? La réponse est assurément non», répond le haut-commissaire. Il insiste: «La conclusion serait d’ailleurs la même si l’on voulait, pour les mêmes objectifs, renoncer au développement ambitieux de la production d’électricité d’origine renouvelable. En raison de l’obsolescence de notre parc de centrales nucléaires, aucune des deux sources d’électricité d’origine décarbonée ne peut se passer de l’autre.»

Le nucléaire se révèle donc incontournable. Il doit même occuper une place importante du mix électrique français, martèle le haut-commissaire. Les objectifs officiels mentionnent une part de 50 % en 2035. «Considérons que c’est un plancher qu’on n’enfoncera pas à la baisse sans risquer de provoquer une crise du système électrique», assure François Bayrou. Avant tout cela, il faut toutefois que la filière démontre qu’elle est capable de construire des réacteurs à des coûts acceptables, et dans les tempsC’est ce qu’EDF s’évertue à réaliser, dans le cadre du programme Excell, qui sera achevé d’ici l’été.

Mais comme des dizaines de réacteurs nucléaires arriveront en fin de vie au même moment, à l’horizon 2040, est-il rappelé dans la note, il faut aussi continuer à développer les énergies renouvelables. Mais pas n’importe comment. Artificialisation des sols, dégradation des paysages, investissements massifs pour les raccorder au réseau électrique… «Tout se passe comme si des objectifs ambitieux avaient été recherchés avec optimisme, sans que les citoyens aient été avertis des efforts considérables à fournir et des risques encourus», déplore au passage François Bayrou. Le haut-commissaire appelle tout de même à développer l’éolien en mer. Il est même «urgent» d’accélérer son déploiement. «La France dispose du deuxième potentiel européen derrière le Royaume-Uni», rappelle-t-il, et d’une filière industrielle qui ne demande qu’à se développer.

Pour François Bayrou, l’explosion des besoins en électricité dans les décennies à venir conduira les Français à adapter leur façon de consommer: «Désormais, la consommation va devoir s’ajuster à la production. Il s’agit d’un changement majeur de paradigme.» En particulier lors des pointes de consommation hivernales. Actuellement, ce sont certes les barrages hydroélectriques, mais aussi les centrales au gaz ou au charbon qui tournent pour répondre à la demande ponctuelle dépassant les capacités des centrales et des énergies renouvelables. 

Ces moyens dits «pilotables» mais dégageant du CO2 sont voués à disparaître à terme. «Cela signifie qu’il faudra faire fonctionner certains appareils électriques (machine à laver, lave-vaisselle, par exemple) ou recharger son véhicule électrique sur des plages horaires correspondant aux besoins du système», précise la note. C’est aussi cela, la révolution énergétique!

Figaro du 23 mars

 

 

3 avril 2021

Annexe à Pataugeage Loi Climat

 

Crime contre la Nation et Écocide pour qui veut

L'infamie perpétrée, perpétuée et enterrée

 

Le piège fonctionne et les mâchoires mordent. L'innocente Convention Citoyenne réclame sa livre de chair et attend que le Benêt mette sa tête sur le billot où s'exécutent les sots. Ma foi, il l'a bien cherché; on n'a pas le droit d'être aussi stupide et le coût de cette ineptie n'a jusqu'à présent représenté qu'une faible fraction de nos impôts au regard des milliards qui s'envolent comme feuilles d'automne dans le vent de la dette. Jusqu'à présent. Et puis, quand on aime la sottise, on ne compte pas.    La France est toute agitée par la facétie des 110 km/h ce qui montre la qualité et la vivacité de notre vie républicaine.

Dans ce registre mon attention s'est portée sur l'Écocide, vocable indéfini apparu dans les propositions, concept couvrant le champ de tous les possibles et ovni juridique car j'ai senti dans l'audace de cette proposition souffler le vent des grandes idées, celles qui font les révolutions et qui en sortent grandies et triomphantes.

Mon caractère scrupuleux et scrutateur m'a conduit à rechercher un équivalent qui qualifierait et s'appliquerait à un Crime contre la Nation.

On trouve de la matière dans notre cher Droit (vous savez, celui de l'État du même panier) et mon attention a retenu le premier d'entre eux : l'Atteinte aux Intérêts Fondamentaux de la Nation.

C'est un crime.

Après quelques hésitations j'ai choisi, dans ce carnet solennel d'associer les deux en proposant ici, sans trancher : Crime contre la Nation et Écocide. De la sorte je n'oublie rien et ça vous a une allure terriblement citoyenne.

La comparaison s'imposait : dès l'orée du quinquennat alors que je parlais du Divin Enfant nous avions vécu le premier crime. 

Notre Dame des Landes est un authentique crime du Gouvernement contre l'État. Au seul motif qu'il fallait évacuer une grosse centaine d'occupants rebelles de terrains illégalement occupés interrompant ainsi la construction entamée d'un équipement mille fois validée par la loi et un référendum pare-feu, le projet est jeté aux orties et les zadistes triomphent. Le fait que cette situation fut le résultat de faiblesses antérieures de l'homme de Léonarda ne pouvait servir de justification au refus, déjà, d'exercer l'autorité de l'État pour acter la décision de celui-ci. Cependant le dommage était subi par l'autorité de l'État sans que le préjudice soit économiquement évident. La chose est gravissime mais il n'est pas évident qu'elle ait été coûteuse. L'ensemble des citoyens fut lésé dans son pouvoir de décision mais sans que chacun ait eu à en supporter le coût. 

Fessenheim est une toute autre affaire, le  Crime contre la Nation d'une pureté cristalline.

Un accord électoral préalablement concocté par Martine Aubry et sa compère la Duflot qui comporte la fermeture de 24 réacteurs nucléaires dont la plus ancienne Fessenheim, est passé en 2007 entre Hollande et la Duflot, qui deviendra Ministre du gouvernement Ayrault pendant deux ans avant d'exercer ailleurs son talent. Cet accord après un long parcours médiatique et politique prend forme sous la forme du décret d'avril 2017 qui laisse un vaste espace aux retards à son application. Ce parcours est aussi celui de Ségolène Royal, Ministre de l'Énergie d'avril 2014 à février 2016, marqué par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte d'août 2015. Cette loi inclue deux inepties dont la principale est, à rebours de l'esprit de la loi, la réduction de la part du nucléaire à 50 % de la production nationale d'électricité. Supprimer des sources d'énergie entièrement décarbonnée est en contradiction avec l'objet de cette loi. De surcroit il semble que soit entérinée la possibilité de privatiser le Barrages d'EDF… Je défie qui que ce soit de trouver l'article dans le texte de la loi qui n'est qu'une cascade de report à des ordonnances ou décrets, chacun illisible par un lecteur "ordinaire". Le décret de 2017 sera invalidé en octobre 2018 par le Conseil d'État qui constate qu'EDF n'a pas demandé cette fermeture. Je passe l'imbroglio sur "j'attends Flamanville" pour fermer Fessenheim qui révéla une fois encore dans quel marécage est engluée la politique énergétique de la France.

Le résultat est que le Benêt, le Premier Ministre, le ministre Borne de la transition…et  Mesdames Poirson et Wargon ne manifestent aucun intérêt à ce dossier, qu'ils doivent tous considérer comme un détail, une de ces choses qui arrivent, une sottise d'un prédécesseur pourtant renié et peu importe l'opinion unanime et grondante qui met en cause l'ensemble de cette inutile et dispendieuse affaire.

Aucun intérêt sauf :

En novembre 2018, Emmanuel Macron annonce le report de la fermeture à l'été 2020. En 2019, la fermeture de Fessenheim est confirmée pour 2020, malgré les retards de l'EPR  de Flamanville. Emmanuelle Wargon, Secrétaire d'État à la Transition écologique, annonce le 26 septembre 2019 la fermeture de la centrale pour juin 2020 : « Les réacteurs vont fermer pour le premier d'entre eux en février 2020, pour le deuxième en juin ».   Wiki 

Aucun intérêt si ce n'est que la connerie est définitivement localisée chez et endossée par le Benêt qui dans la stupidité gagne un galon supplémentaire pour atteindre le grade disputé de Roi des...

La décision maintenue en dépit de toute logique et de quelque façon qu'on la considère, au-delà de sa bêtise absolue est "en même temps" une perte de patrimoine et une perte de revenue sur une durée qui, devrait la définir pour évaluation, d'au moins 20 ans.

Sur ce point et compte tenu que la fermeture est actée par la Wargon, l'ASN se garde bien de donner un chiffre de prolongation de vie mais on sait que toutes les autres unités, à quelques réserves près, bonne pour le service 10 ans encore. Elle précise donc :

L’ASN considère que la performance de la centrale nucléaire de Fessenheim reste à un niveau satisfaisant en matière de sûreté nucléaire, tant au plan de l’exploitation des réacteurs que de la mise en œuvre des programmes de maintenance des installations ; l’installation se situe favorablement par rapport à la moyenne nationale dans les domaines de la sûreté et de l’environnement, et dans la moyenne dans le domaine de la radioprotection.  Rapport 2019

Un petit calcul simple : Fessenheim, 2 réacteurs de 900 MW avec un facteur de charge (rendement) de .75 

1800 x 0.75  =  1350  MW fonctionnant 8.800 heures en un an produisent  11. 85  TWh.

En adoptant un prix de vente de cette électricité à 60 Euros le MWh le revenu annuel de Fessenheim sera donc de 11.350.000 MWh  x  60 E soit 713 Millions d'Euros.  

Si comme je le crois son espérance de vie est de 20 ans, et en réalité bien davantage on parle de 1.4 milliard de manque à gagner pour…

Pour l'État propriétaire à 94 % de cette centrale, pour moi, petit actionnaire ridiculisé et pour la Nation amputée de quelques milliards de patrimoine et pour EDF victime d'une incompréhensible coalition Commission  Européenne et État Français œuvrant à  son démantèlement.

Mais ces jours ci, le Benêt n'est plus à quelques milliards près.

Ne comptons pas la mise en déshérence d'une région dont l'activité repose sur les emplois et les services liés à ce système industriel. Cela fait des années que les élus gémissent, s'arrachent les cheveux et mettent en garde sur les problèmes économiques résultant de cet arrêt d'activité. Peut-être souffrons-nous d'un excès d'activité et sans doute est-il utile de rajouter quelques centaines voire milliers de chômeurs à un réservoir insuffisamment rempli. Grand silence de notre Ministre de l'Économie.

Que compte la désorganisation économique et sociale d'une portion du territoire au regard de la satisfaction de la promesse de Aubry à Duflot au primaires socialiste du PS en 20

Tout ceci sans l'ombre d'une justification.

Pour l'Écocide le dossier est plus simple : le Benêt qui sauve la planète de ses blanches mains arrête une centrale qui ne produit pas de CO2 pour la remplacer par de l'air et du vent, quelques rayons de soleil et de la dette contractée pour l'importation de bazars qui font de l'électricité quand ça leur plait et que nous ne fabriquons pas. Je lis que même le génie civil des fondations des monstres à pales est réalisé par des ouvriers venus d'ailleurs, les jeunes français étant harmonieusement distribués entre les facultés de lettres ou de droit ou déjà inscrits au RSA et autres forme du chômage.

Mais ces trucs-là ont un passif carbone qui n'est jamais pris en considération ce qui est naturel car il s'agit de CO2 produit ailleurs. Une maigre consolation est que les éoliennes  n'auront pas une durée de vie comparable au demi-siècle et plus de Fessenheim.

Dans la succession de galettes organisées en gâteau, je mets NDDL en galette support posée sur le plateau de la pâtisserie à venir.

Entre les galettes successives j'étale les nombreux épisodes de repentance en forme de crème pâtissière, bien dégoulinante et si on y prête attention tout à fait répugnante. Et parfois révoltante.

Tout naturellement Hulot, à lui tout seul avec sa triste mine de hibou mécontent a fourni matière à plusieurs galettes que je n'évoque pas car je l'ai fait tant de fois. Trop triste; très amer.

Dans les galettes croustillantes je mets la très épaisse réforme du prélèvement à la source. Ref 4 fév 2018

Moins craquante la présentation du projet de loi sur la réforme des retraites mais savoureuse d'impréparation, d'amateurisme.

La cerise sur le Gâteau est justement l'objet de ce papier, le Crime contre la Nation, l'infamie de Fessenheim. 

J'avais oublié avoir écrit en janvier dernier une page de carnet contenant une grande partie, de fait la majeure partie de celle d'aujourd'hui. Ce bout de carnet contient d'ailleurs d'autres remarques et mérite qu'on y retourne. En particulier je cite le gag des stocks de batteries qui permettent aux machines qui ne font quasi-pas d'électricité de la stocker pour ne pas perturber le réseau…Ref 22 janv 2020

D'avoir oublié cet article écrit il y a juste 5 mois est un bien triste témoignage du rapide déclin du Naïf et de l'effritement de sa mémoire. 

2 juillet 2020

Considérant la mort cérébrale des Républicains et leur atonie générale le recours à l'abstention me parait être la seule possibilité d'exprimer un mécontentement profond…

Allez, je blague.

J'ai une amie âgée de 40 ans, adoptée quasiment après sa naissance dans un pays lointain par un couple de professeurs d'une cité importante de province. Elle vécut son enfance en compagnie de trois autres enfants adoptés dans d'autres pays et tous les quatre sortis de conditions difficiles d'abandon et de détresse.

Cette amie me dit que sa vie de famille fut à tous égards, non pas exempte de tous les petites difficultés que connaissent toutes les familles mais en la comparant à celles des personnes qu'elle fréquenta elle me dit que l'affection qui régna dans leur clan lui fait mesurer chaque jour la chance et l'amour qui ont veillés sur leur fratrie. C'est en pensant à elle que je reviens sur ce sujet dramatiquement sali par une idéologie destructrice.

Crime contre Sapiens

L'organisme soumis à des doses régulières d'un poison développe, dit-on, une tolérance qui le protégerait de doses plus importantes visant, par exemple à le tuer. Cela s'appelle la mithridatisation du nom d'un roi grec qui a craint toute sa vie un empoisonnement criminel et possiblement familial.

Cette accoutumance ne fonctionne pas pour moi qui suis par construction un Naïf certifié immune.

Sans doute cela explique que je ne m'habitue pas aux doses d'idéologie qui empoisonnent et polluent notre "environnement" médiatique, politique et in fine intellectuel pour autant que l'emploi de ce dernier attribut soit justifié.

La liste de ces idéologies polluantes est longue et croit chaque jour sur le terreau des manifs en tout genre et des banderoles qui les illustrent. C'est que la colère grogne dans les populations, repues assistées et désœuvrées qui s'opposent à tout ce qui leur rappelle l'existence de l'État qui les nourrit et donc implicitement aux citoyens du royaume, je veux dire les contribuables endosseurs de la dette.

Dans ces carnets, le sujet de l'écologie et l'usage fait du terme par des têtes d'œufs fut largement couvert et on ne peut rien ajouter sauf à remarquer que, enfin, le gouvernement après la sottise du benêt avec sa convention citoyenne en arrive à proposer des mesures d'économies ordinaires. 

Dans ces carnets à l'automne 2019 le sujet PMA-GPA donna lieu à plusieurs commentaires. Je les avais oubliés et j'y suis donc revenu. Tout y est et je n'y ajouterai rien. Le pire est prévu mais il restait l'espoir que revienne le sens commun.

PMA et GPA tout le tralala et le don du sang dans tout ça  13 08 2019 ; La médecine est un cheval de Troie (1) du 01 09 2019  et (2) du 25 09 2019 ; À cœur vaillant rien d'impossible du 29 09 2019.

Mais le pire va se produire, le Crime va se commettre dans l'indifférence d'une classe politique soumise à la parole d'une secte sous les yeux d'un Président que je n'ose plus qualifier et qui brasse du vent, comme une girouette inutile.

Toutes les armes du crime sont prêtes et affutées. Et tous les aspects de ce qui caractérise la sociabilité d'Homo Sapiens sont chirurgicalement extraits et jetés au panier. Adieu famille, nom, filiation et vive la chimère et l'embryon à usage multiple chez Picard à trois pour le prix de deux ou mieux chez Leroy Merlin qui fournit en plus le matériel de bricolage génétique. Chacun garantit que la chaine du froid n'a pas été interrompue. C'est une chance !

Le désir d'enfant qui s'est d'abord transformé en un droit à l'enfant est devenu un droit d'acquérir un enfant par tous les moyens que la main invisible propose sur le marché…. de détail.

Un petit pas en avant on passera à la création en série. Hitler frétille d'aise, son vieux rêve prend forme faute de prendre figure humaine.

Récemmnt dans ce carnet, (Crime contre la Nation et... du 2 juillet 2020) je définissais le Crime contre la Nation et le Crime contre l'État en m'appuyant sur deux affaires exemplaires à l'occasion desquelles Macron a commis ces deux crimes.

Je me souviens aussi des définitions proposées en leur temps pour le Génocide et le Crime contre l'Humanité qui depuis donnent la base juridique pour qualifier les comportements criminels, Hélas fréquent de chefs de guerre de toute dimension, de tyrans stables dans leurs exactions et de chef d'État à visée impériale qui élimine des fractions importante de leur population à des fins politiques, religieuses ou banalement de rejet ethnique.

Ici nous avons une autre dimension qui est la mise en cause et en grand péril de tout ce qui constitue depuis que Sapiens peuple notre terre les fondements de nos sociétés.

Les constructions érigées sur ces fondations ont toujours été imparfaites, fragiles et comme on le dit souvent pleines du bruit et de la fureur des habitants, des exclus et des étrangers.

L'histoire, notre histoire est faite des évènements qui illustrent toujours dramatiquement l'éternelle difficulté que rencontre l'Homme à vivre en société.

Ici nous quittons la dimension de crimes que les hommes commettent entre eux, dans l'intimité de l'espèce même si souvent leur ampleur et leur férocité conduisent à douter de l'humanité des auteurs

 Ici nous sommes dans la mise en cause de l'Homme mis hors le cadre social autrement que comme un objet de désir immédiat et par une évolution que personne ne pourra stopper, de consommation d'un produit disponible sur commande au goût de la clientèle du désir d'achat. L'idée est que le sperme du mâle peut à loisir être produit, stocké et distribué à la demande ; et l'ovocyte de la femelle peut se donner, s'échanger et naturellement se stocker comme tout produit congelé. L'ovocyte  s'ajoute au catalogue du sperme mais avec une facilité d'échange accrue, entre femelle s'entend ! La main invisible se charge du reste, promotion, palettes de couleurs, de taille… Les incertitudes résultant de l'anonymat du donneur mâle disparaissent en requérant moyennant compensation à du sperme de qualité avec cotation et certification.

Avec le travail du mécanicien du génome travaillant au ciseau, on parviendra au produit parfait qui certainement, considérant les ingrédients de base pourra se reproduire avec un humain de tradition ou avec un autre presque-lui-même ou un autre modèle spécial. Après achat, si toutefois le propriétaire estime qu'il peut trouver mieux en montant en gamme il se défait de son premier achat.

Un marché de l'occasion sera à organiser.

On peut penser à une blague, mais on sait que tout cela s'est produit au pays de la liberté avec le commerce de l'adoption. America first !

Je qualifie ce désir de fabriquer de l'Homme de Crime contre l'Espèce, de Crime contre Sapiens 

Cette page de carnet fut écrite avant la dernière présentation de cette proposition scélérate ait été soumise à la Chambre hier 30 juillet et donc avant que les députés, enfin présents et le gouvernement enfin présent ne rejettent certaines modifications (bricolages) de la commission Touraine tout en conservant, en dépit du désaccord du gouvernement des mesures relatives à la levée de l'anonymat des donneurs de sperme.

Pour moi qui suis fondamentalement hostile au don de sperme les  mesures y afférant sont "of course" vide de sens.

Donc ce papier concerne davantage les intentions du sieur Touraine que le texte adopté. Cependant il est probable que le gouvernement demande une seconde délibération…

Mais amendée ou pas, votée ou pas la loi dans son ensemble relève bien du Crime contre Sapiens.

Finalement, comme je le fais souvent je rajoute une chronique, aujourd'hui de Bellamy, que j'ai trouvée claire et suffisamment précise pour que le lecteur saisisse l'ampleur du mal 

31 juillet 2020

François-Xavier Bellamy: «Bioéthique, une fuite en avant irresponsable»

 Alors que la crise sanitaire a révélé les faiblesses de notre système de santé et que la priorité devrait être à la relance, l’examen en plein été du projet de loi bioéthique ne peut qu’être un choix idéologique, estime le philosophe et député européen*. Pourtant, ce texte mériterait un débat plus approfondi, tant il ouvre des possibilités vertigineuses, préparant l’arrivée de certaines formes d’eugénisme et même de gestation pour autrui.  Le Figaro  26 juillet

Pourquoi une telle accélération? Au lendemain d’une pandémie mondiale, à la veille d’une crise économique inouïe, l’Assemblée nationale se réunit cet été en session extraordinaire. Un texte examiné en priorité: l’ouverture de la «PMA pour toutes»… Il y a des urgences qui trahissent des obsessions idéologiques plutôt qu’elles ne répondent aux besoins vitaux de la société. Ce n’est, il est vrai, pas nouveau: depuis l’annonce de cette mesure en septembre 2017, le gouvernement aura mis beaucoup d’énergie pour dissimuler, à défaut de pouvoir les résoudre, les nombreux problèmes causés par cette réforme.

Agnès Buzyn consacrait ses efforts à la question de savoir «si un homme à l’état civil pourrait devenir mère», ou comment l’Assurance-maladie pourrait rembourser une prestation en l’absence de toute maladie. Pendant ce temps, l’hôpital public traversait une crise majeure, le même gouvernement déremboursait des médicaments pour soigner la maladie d’Alzheimer, et personne ne s’occupait du fait que nos derniers stocks stratégiques de masques étaient en train de pourrir, grignotés par des rongeurs. Quelques semaines plus tard, les infirmières allaient être contraintes de se bricoler des blouses de protection avec des sacs-poubelles ; c’est qu’au moment où la pandémie explosait en Chine, notre ministre de la Santé était trop occupée en commission spéciale à l’Assemblée nationale à démêler les nœuds inextricables que sa propre réforme causait. Des difficultés susceptibles de fragiliser toute l’architecture de notre droit de la santé et de la famille… Rappelons en effet que cette mesure, au bénéfice de quelques centaines de personnes par an, représente selon le dernier avis pourtant favorable du CCNE* «le risque d’une déstabilisation de tout le système bioéthique français».

*Comité consultatif national d'éthique note du Naïf

Il y a seulement trois ans, le même CCNE décrivait comme un «point de butée» le fait de «ne pas s’engager dans un processus qui organiserait l’absence de père, ou considérer (…) que l’on ignore encore aujourd’hui comment les sujets concernés vont se construire dans ces nouvelles situations». Mais que voulez-vous, au nom du désir de l’adulte, un point de butée, ça s’ignore, ça s’aplanit, ça s’efface. Et c’est de façon parfaitement cohérente que les députés de la majorité ont, au cœur de l’été, dans l’apathie et l’indifférence générale, supprimé ces mots de la loi: «Nul n’a le droit à l’enfant.» Vous souvenez-vous de ceux qui juraient leurs grands dieux, il y a quelques années, il y a quelques semaines encore, que jamais il n’y aurait de «droit à l’enfant»? Désormais la technique sera sommée de vous le fournir si vous ne voulez pas d’un père - et demain, pourquoi faire semblant de le nier, la mère deviendra à son tour superflue, aucune raison qu’elle échappe à l’égalité en marche, n’est-ce pas.

Car c’est au nom de l’égalité qu’on a martelé ce sophisme: si la PMA est ouverte aux couples hétérosexuels, elle doit l’être aussi aux couples homosexuels. Il faut le redire encore: la procréation n’était assistée par la médecine que parce qu’une infertilité biologique empêchait un couple hétérosexuel d’avoir un enfant. Désormais, on demande à la médecine d’intervenir hors de toute pathologie, non pour rétablir l’équilibre ordinaire des corps, mais pour s’en affranchir. Point de départ d’une logique qui ne peut que nous conduire à repousser bien d’autres «points de butée», au nom de l’alliance toute-puissante du désir et de la technique contre les limites naturelles de nos corps, et les frustrations qu’elles nous causent. Alors que le premier ministre nous veut «tous écologistes!», l’histoire retiendra que son gouvernement aura commencé par cette terrible contradiction…

«Tous écologistes», vraiment? Au lendemain d’une pandémie révélant le danger des maladies transmissibles entre espèces, la loi autorise la création d’embryons transgéniques ou chimériques, mêlant des cellules-souches humaines et animales. Elle assouplit les règles de recherche sur l’embryon humain, qui devient un matériau de laboratoire comme un autre. Elle ouvre la voie à la levée de l’anonymat du don de gamète, déstabilisant dans son principe tout le modèle français en matière de don d’organes. Le gouvernement, trop occupé par le remaniement, ayant déserté la commission spéciale, les députés de la majorité se sont affranchis des dernières précautions qu’ils s’étaient eux-mêmes imposés en première lecture, avec une légèreté sidérante. Ils ont rétabli le remboursement de la PMA par l’Assurance-maladie: le CCNE avait pourtant conditionné son avis favorable à l’interdiction de ce remboursement… Ils ont supprimé les mesures proposées par le Sénat pour contrer les fraudes en cas de GPA à l’étranger ; ils ont même adopté une technique apparentée, dite de la ROPA, qui permet à une femme de porter l’ovocyte d’une autre.

Plus terrible encore, sans doute: ils ont élargi la possibilité du tri sur les embryons via un DPI étendu aux maladies chromosomiques. Derrière l’abstraction de ces termes techniques, il y a un projet simple, demandé par le député Philippe Vigier il y a quelques semaines à la tribune de l’Assemblée: «Il faut traquer, je dis bien traquer, les embryons porteurs d’anomalie.» Agnès Buzyn elle-même s’y était opposée, dénonçant une «dérive eugénique claire» ; et plusieurs députés LREM, concernés comme parents ou comme soignants par le handicap, avaient exprimé leur désarroi devant cette revendication. Quelle société sommes-nous en train de construire? C’est tout notre rapport à nos corps, à la technique médicale, et à la condition humaine elle-même, qui est sur le point de changer. Pour tous… Tous éligibles au droit à l’enfant, produit sur commande, sélectionné et financé. Ou tous liés par une condition humaine imparfaite, tous porteurs d’anomalies et de défauts plus ou moins visibles, mais capables pourtant de reconnaître la valeur infinie de toute vie, et d’en prendre soin telle qu’elle est - tous écologistes, vraiment!

Alors que les Français sont légitimement préoccupés par les nouvelles du front sanitaire et économique, leurs représentants s’apprêtent à voter en leur nom l’entrée dans un autre monde - celui qui remplacera à terme, de l’aveu même du rapporteur de cette loi, l’engendrement naturel de l’enfant par la procréation technique et sa sélection organisée. Bien sûr, il est confortable de se laisser endormir par la fable du progrès souriant face à l’obscurantisme ronchon ; mais il n’est personne d’un peu sérieux qui ait suivi ces débats et qui ne mesure, quelle que soit la position, l’ampleur de ce qui est en jeu. Le CCNE reconnaît des «changements anthropologiques majeurs.» Le simple respect de la démocratie supposerait de laisser le débat reprendre normalement en septembre, pour permettre au moins aux Français de savoir ce que leurs élus veulent faire des voix qu’ils leur ont confiées.

 

 

 

19 mars 2021

Pataugeage sublime Bêtise moutonnière et vaccin arrêté.

 

À la recherche du temps à perdre

 Onze millions  d'anglais, Boris Johnson le premier ont été vaccinés avec l'Astra Zeneca sans effet indésirable grave hormis une faible fièvre de la journée, pour l'heure à dose unique et leur campagne continue.

Il me semble que le phénomène, je veux dire la rumeur débute au Danemark et je ne sais pourquoi en Islande ce qui est bien surprenant. On y suspend l'usage de ce vaccin.

Quoiqu'il en soit sitôt amorcé la rumeur enfle façon calomnie du Barbier de Séville et trouve en Allemagne son premier bastion, place forte de référence. Qui oserait faire différemment.

Chez nous, pauvres témoin du pataugeage, barbotage, cafouillage du Divin Enfant, Gros Benêt et Benêt en chef, le petit Président auquel je surmonte mon aversion pour les gros mot, le petit con de Président avec force venait juste de lancer une campagne massive de vaccination  d'AstraZeneka qui démarrait depuis le 5 mars avec une adhésion forte des pharmaciens, médecins et autres groupes de gens pouvant réunir 5 personnes à la fois.

Jusqu’au 8, trois jours après le petit con décide sans préavis et sans information aux personnes concernées qui venaient aussi vite que possible de débuter leurs vaccinations, de suspendre la campagne entamée. Le motif est que, en gros il faut faire comme tous les autres et surtout comme cette vieille chouette de Merkel elle-même incapable de faire autrement que… comme les autres.  Finalement à peu d'exceptions près tous les moutons vont suivre le troupeau. Seule la Belgique n'a rien changé et vaccine toujours. Les pays de l'Est de l'UE ne sont pas concernés étant tout Spoutnik.

Ce phénomène de comportements irrationnels et sans motif par des nations copiant leurs comportements pour faire comme les autres est proprement fascinant et relève d'une sociologie de groupe qui se produisait historiquement par le jeu des alliances donc avec des motifs compréhensibles et prévisibles. Mais ici point de motif, rien à comprendre, circulez ! rien que la bêtises humaine s'exprimant en groupe.

Plus con que ça, tu meurs, disait-on !

L'exemple des anglais ne pèse d'aucun poids dans la rumeur et nous ne pouvons que constater la nature de la connerie, l'aveuglement des cons et du nôtre en particulier.

J'allais oublier. Le vaccin "dont auquel je vous cause" a bien évidemment reçu une première forme d'agrément de Bruxelles dès le 14 aout de l'année dernière avant achat par la Commission et le 29 janvier est obtenue l'autorisation de mise sur le marché. Bien évidemment les anglais avait reçu certification de l'animal par l'organisme compétant. Je laisse au lecteur le soin de rechercher son nom.   De même nous obtenons une recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) sous la tutelle du ministre Olivier Véran, officielle le 6 février. Il inaugure avec le pauvre Castex la liste de personnes désavouées sans préavis et mis devant un fait du prince sorti de nulle part ; le fait, pas le prince.

Alors comme on fait une connerie et qu'on l'assume le Président stupide et  responsable cherche un parapluie ; naturellement comble de la sottise il demande confirmation à qui avait fourni l'autorisation, l'HAS l'obligeant ainsi à lancer des investigations sur des effets n'existant pas. Quelle merveilleuse occasion de perdre quelques jours de plus avant de vacciner à nouveau.

En même temps, l'abruti en chef nous fait des salades de confinement total, partiel, un peu mais pas trop, couvre-feu local, à 18 heures, ça c'est acquis et j'en oublie. Il a les meilleurs raisons du monde pour barguiner et pendant ces procrastinations la maladie continue son petit bonhomme de chemin à l'anglaise comme le virus du même nom. Tous les indicateurs galopent mais il aura consulté Pierre, Paul et Jacques et in fine décidera tout seul d'une solution qu'il avait déjà choisie. Une phrase de chanson me revient :

Que tout le temps qui passe, Ne se rattrape guère, Que tout le temps perdu, Ne se rattrape plus

Nous sommes le 18 et que je sache, chacun perdant du temps, nous attendons toujours et encore, à nouveau une chanson, que quelque chose se passe. Pas de quoi se presser nous ne sommes qu'à 38.000 contaminations et autour de 300 morts par jour. II parait, on dit, on explique que l'urgence est d'assurer que les réas ne soient pas saturées ce qui tout à fait compréhensible et que somme toute la vaccination viendra quand … à une date ultérieure, suis-je bête !

Si un lecteur percevait un certain énervement dans ce carnet il aurait raison. À l'instant  l'HAS confirme ce que nous savions  et je suis en peine d'imaginer quelle astuce fera surface pour perdre encore un peu de temps. Suis-je bête, il y a cette très intelligente limitation sur l'âge et il faudra quelques jours ou semaines peut-être pour étendre le droit au vaccin à qui le demande, à tous ceux qui piétinent dans le labyrinthe Doctolibresque et qui feraient instantanément copain avec le vaccin stupidement suspendu par de stupides responsables. À  l'instant nous venons d'entendre les sanglots monotones de Castex et de son fidèle Véran de la triste figure. Il y a du confinement sur la table et toutes les options seront étudiées. Ou je confonds avec les gémissements précédents. On se perd à la longue.

Je m'arrête mais mes sentiments changent et passent de la colère et de l'indignation à un profond sentiment de honte à l'endroit du responsable et des deux exécutants  qui ne dirent rien et ne démissionnèrent pas.   

Facile à dire. Et bien je ne me prive pas de cette facilité.

 Incidemment dans 10 jours nous recevrons en famille comme un couple uni dans la campagne la deuxième dose d'un vaccin dont je n'ai connu le nom qu'au moment où nous fut donnée la convocation pour cette deuxième dose : c'est celui avec un nom allemand, Pfizer BioNTech, nom allemand mais un labo du tout fait main par des équipes de chercheurs d'origine turque.

                                                                                                                                                                                 

19 mars 2021

 

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