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Le Naïf dans le Monde
6 novembre 2019

Le courrier des lecteurs Les perruches : un complément pour MAB et un brin de répétition

 

La mode est aux Sigles, sigles pour tout, organismes publics ou privés, groupes de pensée ou d’intérêt et même personnalités dont il importe de raccourcir le nom, de le cristalliser pour en faire, de la sorte, une entité aisément transportable et stockable : Un bon exemple le très polyvalent BHL opposé becif au très Pointu FOG ou bien AOC qui soutient Bernie. On plaint Marc-Olivier Fogiel qui n’a pas encore droit à un MOF pourtant largement mérité.

Ces remarques pour dire que le Naïf a son MAB qui n’a rien à voir que je sache avec l’antique Manufacture d’Ames de Bayonne. Non, MAB est un lecteur. En commentaire d’un papier du Naïf il dit :

Si "l'objectif prioritaire" est bien le réchauffement, le nucléaire ne peut pas être abandonné malgré les risques pris qui sont plus limités. Je ne peux que laisser la parole aux "sachants".

Cette courte phrase ouvre quatre portes ; il faut revenir sur les espaces qu’elles révèlent en essayant de synthétiser au mieux.

Le réchauffement climatique vu comme un objectif prioritaire.

L’impossibilité de l’abandon du nucléaire.

Les risques du nucléaire qui sont limités.

Écouter les « sachants ».

 

Le réchauffement climatique : On reprendra la formule déjà utilisée.

Comme la France ne produit pas d’énergie (hormis la chaleur des centrales nucléaires) et comme elle ne consomme qu’environ 1 % de l’énergie consommée dans le monde, on peut légitimement affirmer :

La France sera comme toute la planète, une victime du réchauffement.

Elle en est le témoin et peut annoncer le mal qui progresse.

Elle n’est en rien un acteur du phénomène et toutes les actions qui sont menées « pour sauver la planète » ne sont que des dépenses inutiles et coûteuses, financées par la dette.

Si les dirigeants du pays veulent se hausser du col et gagner de la face en s’emparant du sujet, grand bien leur fasse.

Objectif prioritaire et même objectif tout court, vide de sens ! Se contenter de garder le pays propre, protéger les espaces qu’il convient de protéger et s’abstenir de faire des voyages stupides pour des raisons stupides. Par exemple.

L’abandon du nucléaire : on parle d’électricité.

Très simple : on ne peut pas. Pour deux raisons.

-les solutions alternatives ne produiront jamais que des fractions quasi-négligeables des besoins, au prix de de nouvelles nuisances bien réelles.

-l’outil existe ; il est quoi qu’on en dise pratiquement indestructible. Il fonctionne à la satisfaction de tous et définit à lui seul le prix et le volume du marché.

En dépit des contraintes imposées par les choix post-Fukushima les vieilles dames fournissent régulièrement 330TWh des 550TWh de la consommation nationale, complétés par l’appoint de 110 TWH de houille blanche et l’inévitable pincée de thermique gaz.

Dégagées de certaines contraintes liées à la gestion des personnels, le parc pourrait sans doute faire mieux encore. Mais il faut bien quand même « absorber » l’erratique production dite renouvelable qui finit par atteindre les 50 TWh et reste inférieure aux 60 TWh exportés…

Les comédies imposées par la revente à des tiers est un véritable saccage économique.

Les renouvelables ne diversifient rien, ne « transitionnent » rien et créent des nuisances et de la dette.

Les vicissitudes de Flamanville ne traduisent que les sottises de l’État au plan de la gestion d’une entreprise monopolistique dont il ne s’est pas préoccupé et qu’il n’a pas su protéger des visions libérales d’une Europe qui depuis longtemps dérive avec une France en passager clandestin et soumis ; une gestion de surcroit dépendante d’un organisme de sureté qui semble avoir une vie propre et qui règne sans partage sur le respect de normes qu’il instaure et qu’il fait évoluer à son gré.

Si on parle monopole : il est vrai que les monopoles nationaux tels EDF, SNCF et d’autres vieillissent, se sclérosent en enfermant leur abondant personnel dans le moelleux cocon des avantages acquis et deviennent de ce fait ingérables. Les dépenses d’un fonctionnement insuffisamment productif obèrent l’investissement et conduisent à des inégalités à rebours, comme en témoignent les anomalies de la retraite des cheminots.

Il faudrait donc, il aurait fallu que les concurrences stimulantes et les cures de jouvences résultent de la gestion globale de l’État, propriétaire d’un patrimoine national de services ou d’industries, propriétaire de notre propriété.

Quant aux objectifs libéraux de Bruxelles, on peut penser qu’ils prennent un relief particulier quand ils concernent une entreprise monopolistique de l’État français. Et on ne pouvait laisser Bruxelles aux appétits des Luxmbourgeois et des hollandais et des alllemands....

Les risques du nucléaire : Fessenheim aura 51 ans en janvier prochain.

Après quelques tâtonnements et depuis le choix de la filière EPR, durant trois, quatre décennies de gestion du parc, aucun accident notoire n’a affecté la sûreté de celui-ci. Les aménagements du grand carénage répondent aux exigences nouvelles révélées par l’accident de Fukushima. Que dire de plus ?

La contrainte du nucléaire : Les déchets qui sont de deux natures : ceux qu’on espère récupérer pour les utiliser ultérieurement et ceux qu’on n’envisage pas de pouvoir réutiliser.

Les réponses sont évidentes :

-pour les premiers, uranium appauvri ou combustible usé, qui, d’ailleurs, n’apparaissent pas dans les listes de l’Agence de sureté, dans la mesure où la possibilité de retraitement est avérée, il convient de les stocker en lieu sûr pour usage dans un avenir proche.

-pour les  « Ultimes », HAVL dans le jargon officiel, Haute Activité et Vie Longue, le choix est simple : ou on les enterre ou bien on les immerge profond, profond. Dans les deux cas on prévoira d’en faire un paquet étanche.

La Fosse des Mariannes avec ses 11.000 m offre un dépotoir rêvé, mais il est peu probable que la communauté internationale –qui s’accommode de bien des choses- tolère ce type de solution, au moins jusqu’au jour où les Chinois iront y déverser leurs déchets et mettrons tout le monde  devant un fait accompli. 

Reste donc le trou dans le jardin, dans un coin isolé et creusé profond, profond.  En France, héritière de l’Esprit des Lumières, il faut que le trou en question soit visitable, vérifiable, transformé en un mausolée du Génie Atomique, enfin presqu’un lieu de week-end familial.  D’autres pays, soyons en certain se contenteront de faire le trou et de vite le reboucher pour n’y plus penser.

C’est une grosse dépense et pour la limiter la méthode de l’oubli serait sans doute préférable mais trop simple. Que penseront les générations à venir. Rien dit le Naïf, si le trou est vraiment profond.

Les deux fantasmes du nucléaire : La vie des centrales et le démantèlement des centrales.

Le Naïf a abondamment abordé ces sujets et il ne sera formulé ici que deux ou trois questions en piqure de rappel :

Pourquoi, Diable faudrait-il arrêter une centrale nucléaire tant qu’on est satisfait de l’intégrité de la cuve ?

Pourquoi Diable de l’acier propre à fabriquer la cuve et qui a vécu 50 ans dans les conditions de l’exploitation deviendrait-il fragile, au jour anniversaire de sa quarantième année.

Aucun test possible ?

D’où sort, que Diable, cette notion du démantèlement ?

Pourquoi Diable, une installation industrielle vidée de son combustible, autour de laquelle la population vit depuis un demi-siècle en cultivant ses jardins, deviendrait-elle insupportable alors qu’elle ne contiendrait plus d’éléments radioactifs ?

Laisser la parole aux sachants : Les sachants existent peut-être encore, peut-être s’expriment-ils encore mais sans le moindre doute, ils parlent dans le désert du vide intellectuel et arrogant du monde de l’énarchie.

Alors les sachants s’exilent ; ou bien pantouflent et puis se tiennent coi, ils la boucle, quoi ! ; ou bien sont contaminés d’entrée de jeu par le virus politique des énarques qui leur ont soufflé toutes les places de responsabilité et oublient ce qu’ils avaient appris dans leurs écoles… d’ingénieur pour imiter les perruches de la fable. Encore Girard, c’est la mode.

Et triomphent, les clowns de la télévision.

Là encore, le Naïf s’est répandu, a gémi, s’est déchiré le visage.

 

4 novembre 2019

 

 

 

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