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Le Naïf dans le Monde
2 septembre 2020

LREM 007 Permis de tuer

Législateur fous et mères en détresses

Dans les cas d'avortements dont j'avais eu connaissance, la décision était prise dès que la principale intéressée en avait confirmation et la chose exécutée le plus tôt possible avec l'accord ou à l'insu du responsable.

C'était une donnée de la vie de tous. Les accidents étaient fréquents et leurs conséquences graves.

Il fallait reconnaitre l'existence de ce fait de société, l'accepter sans honte ni interdit et supprimer les risques d'avortements dangereux.

Mme Veil fut chargée par Giscard de trouver un cadre légal à ces pratiques de toujours en commençant par la légalisation de l'avortement puis en définissant les limites de cette reconnaissance.

Chacun connait cette bataille et de quelle manière Simone Veil en sortie grandie.

Cette loi n'est en rien un encouragement à l'avortement qui "doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issu",  qui "restera toujours un drame" et que cette loi "ne crée aucun droit à l'avortement".

La loi Veil avait fixé à dix semaines la limite à cette espèce de no-man land de la vie de l'être en devenir au-delà de laquelle le chiffon de vie blotti dans le ventre maternel devenait de facto un individu de la société.

Cette vue peut paraître simpliste mais il est difficile de ne pas entendre cette injonction comme légale et morale. Passés ces dix semaines : ton futur enfant tu  ne tueras pas.

Veil dit aussi que toutes les grossesses ne se déroulent pas sans complications et qu'il est fréquent qu'il faille au médecin intervenir pour sauver la vie d'une mère en ôtant un enfant déjà mort de son ventre ou quelque autre raison légitime et souhaitable médicalement.

Ce mot "légitime" introduit la notion d'appréciation et de savoir à qui appartient la décision ; ainsi qui décide qu'une malformation évidente d'un fœtus légitime une interruption précoce…

On retrouve cette notion d'appréciation dans un drame récent sur l'interruption de vie d'un patient dont les médecins disaient qu'il ne sortirait jamais de son état végétatif, définissant ainsi la mort cérébrale.

Cette latence de dix semaines correspond au moment à partir duquel l'intervention médicale cesse d'être légère sinon bénigne ; c'est donc la limite que se fixaient les faiseuses d'anges plus ou moins patentées mais compétentes qui venaient à domicile rendre le service aux femmes le désirant, avant que la loi Veil ne modifie les pratiques gynécologiques, soit 1975, un naguère de 25 ans.

Cette durée fut  portée à 12 semaines en 2001 tout en dispensant les mineures d'autorisation obligatoire des parents et en facilitant l'avortement médicamenteux.

La loi définit alors le cadre de l'Interruption Médicale de Grossesse pour péril grave de la santé de la mère ou, pour faire simple la non-viabilité du fœtus- enfant.

 La loi Veil légalise également pour une durée de cinq ans l'« interruption volontaire de grossesse pour motif thérapeutique » (IMG), qui peut alors être pratiquée sous certaines conditions :

  • péril grave de la santé de la mère ou forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic, attesté par deux médecins ;
  • pas de délai, l'intervention peut être pratiquée jusqu'au dernier jour de grossesse ;
  • intervention réalisée par un médecin dans un établissement d'hospitalisation ;
  • le médecin et le personnel de santé disposent d’une clause de conscience, aucun n'est tenu de concourir à une interruption de grossesse…

En addition à la loi de bioéthique et tout aussi subrepticement que lors de son adoption récente par l'assemblée en première lecture, pour la présentation en seconde lecture fut adopté un amendement dans lequel fut réitérée la reconnaissance du péril grave pour la mère résultant d'une détresse psychosociale.

N'ayant pas passé de temps sur la loi de bioéthique récente objet de mes commentaires précédents qui n'avaient couvert que l'aspect bricolage et épicerie des ingrédients de la cuisine de la vie, sans réaliser que cette monstruosité, ce crime reprenait la loi Veil avec déjà cette détresse psycho sociale comme péril de….

Ref:  Crime contre Sapiens du 21 juillet

Naturellement les députés de la macronie progressiste et probablement très gauchisante se gardent bien de définir l'animal ni de donner un cadre à ce qu'entraine cette extension dite et confirmée.

Il leur faut garder la porte ouverte à tous les excès et à ce que des assassinats d'enfants puissent se commettre impunément, commodément avec remboursement du coût du meurtre par la Sécu Soc  et sous le regard reconnaissant de la mère en détresse délivrée du fardeau de la responsabilité parentale.

Car enfin dans ce drame il faut assassin et victime. On connait le couple d'assassins: le législateur fou, sans excuse, et la future mère qui n'a pas en temps voulu "fait le nécessaire" et qui prend conscience de ce qui se produit avec 6 mois de retard.

La victime est l'enfant qui dès le 6ème mois de grossesse est vivant, prêt à mordre dans la vie.

On doit reconnaitre qu'une naissance à cette date de la grossesse est un exercice de survie qu'on ne peut souhaiter à des mères même si elles vivent dans un climat médical et familial favorable.

Il reste qu'au-delà du mois 6 le bébé est "viable", au sens premier du terme : être apte à vivre, posséder et présenter toutes les conditions indispensables à la vie ; comme au sens second : être susceptible de durer, de se développer, qui peut être mené à son terme…  et donc ce sens aura aussi une application plus large en concernant les activités ou projets en général. 

Bébé est là et de suite Enfant il deviendra.

À partir de cette date et pour les trois derniers mois de grossesse l'éliminer come un déchet est un infanticide.

La presse nous renseigne et nous informe : les infanticides de bébés sont fréquents et chacun a le souvenir de cette dame qui stockait dans son frigidaire quelques petits êtres dont elle avait nié l'existence ; bien d'autres faits divers témoignent de ces abandons criminels.

L'histoire et l'ethnographie elles aussi nous enseignent que des ethnies, clans, tribus par souci de contrôle démographique ou sous des injonctions religieuses ont favorisé le jeune guerrier mâle ou l'héritier sans favoriser voire permettre la naissance des filles.

Ainsi, le contrôle des naissances dès 1970 renforcée par la règle de l'enfant unique dix ans plus tard devient la politique chinoise d'un pilotage autoritaire de la démographie. Il est permis d'imaginer qu'à défaut de contraception efficace nombre des naissances non autorisées donnèrent lieu à des avortements ou infanticides.

Plus proche de nous l'enfant non désiré ou que mère en réelle détresse ne pouvait élever passait par le case parvis de l'église pour le chemin de la charité. Le curé se débrouillait avec les moyens à sa disposition : orphelinat, Bonnes Sœurs ou paroissienne compatissante.

Dans le cher et vieux pays la morale chrétienne et la loi fut-elle laïque font que nous réprouvons l'infanticide.

On peut donc s'étonner et regretter cette dérive reposant sur une idéologie de contour imprécis cherche à étendre ce permis de tuer l'enfant au motif de la détresse psychologique et sociale de la mère.

Le champ des détresses dans ces terrains à topographie variable est vaste et il se trouvera toujours dans des groupes d'experts en charge de l'approbation de l'IMG tardive pour détresse maternelle quelque extrémiste du progrès au forceps s.s. qui en lassant ses voisins de table obtiendra que la précarité de la mère prime sur la vie de l'enfant. Certes la chose est improbable mais elle est possible.

C'est beau le progrès. 

Dernières remarques en forme de conclusion, il est bien que cette extension psychosociale soit ajoutée à la criminelle loi de bioéthique car cela verse une dernière pièce au dossier du Crime contre Sapiens en ajoutant la case infanticide. L'homme peut tuer ses enfants mais l'espèce, monsieur Sapiens, ne peut l'accepter.

Il n'est pas bien que des dispositions aussi fondamentales puissent être prises par un groupe de députés de la majorité sans qu'un débat puisse se tenir "pour de bon".

Il n'est pas bien que le personnel politique n'ait pratiquement pas réagi alors que la presse a largement couvert le sujet.

Je ne suis pas détaché et indifférent dans cette page ce carnet car elle traduit les sentiments d'un grand père d'enfants prématurés l'un d'un mois et une semaine et le second né avec 100 jours d'avance au poids de 800g. Ils vont bien et sont, je le crois, très heureux.

  

2 Août 2020

 

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