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Le Naïf dans le Monde
30 mai 2017

Autorité, Grandeur Discrète

 

 

 

En fouinant, comme à l’habitude, je suis tombé sur un article écrit par une dame bien savante et bien cultivée. Elle explique à des parents curieux (et sans doute inquiets, quels parents ne le seraient pas ?) ce que les mots qui traduisent la nature les rapports enfant-adulte signifient. Pour cette pédagogie souriante elle revient à l’origine des mots et finalement à leur sens profond.

Est-ce inutile de commencer simplement par un shot de dictionnaire ? 

                                                     Autorité


Etymologie : du latin auctoritas, capacité de faire grandir, autorité.

L'autorité est le pouvoir de commander, d’obliger à quelque chose, d'être obéi. Elle implique une notion de légitimité.

L'autorité peut avoir plusieurs origines : 
- le droit, le règlement, la loi. Ex : l'autorité judiciaire.
- la structure à laquelle on appartient, comme la famille, l'entreprise. Ex : l'autorité parentale 
- l'autorité informelle par la reconnaissance des aptitudes, des compétences. Ex : le leadership, le charisme.

Dans un Etat, l'autorité est le pouvoir politique, le gouvernement, l'administration publique chargée de faire respecter la loi ou un secteur administratif disposant d'un pouvoir de décision défini par la loi.
L'expression "les autorités" désigne les personnes qui exercent l'autorité. Ex : les autorités civiles et militaires.

Dans un domaine d'activité, une autorité est une personne considérée comme une référence, comme un expert qui a le pouvoir d'influencer les autres, qui dispose d'un crédit, d'une considération importante, dont les opinions sont admises par le plus grand nombre.

Faire autorité signifie faire loi, servir de règle, de référence, avoir de la valeur.

 

Voici l’article de Mme Champeaux-Rousselot que, en aurais-je la  capacité, j’aurais aimé écrire moi-même.

 

                           « L’autorité a-t-elle un sens ? Les fondements de l’autorité  ».

Marguerite Champeaux-Rousselot, professeur de Français, 2004

« Réflexions  sur l’autorité, à partir de son champ lexical. ».

Un « sens » ? sentire : sentir, ressentir (les 5 sens) ; percevoir, remarquer, comprendre, penser. 

L’autorité a-t-elle un sens ? Cela veut dire : « a-t-elle un sens que je puisse comprendre, faire partager, qui ne soit pas un non-sens, qui n’aille pas dans le sens contraire de ce que je souhaiterais… »

L’autorité a-t-elle un sens ? Cela veut dire « a-t-elle une signification, un raison, une cause et un but acceptables par l’autre ? » Cela veut dire « de quel droit  me dis-tu, m’interdis –tu ; m’obliges-tu  à …? »

 Et effectivement, on s’approche de la question en regardant les différents synonymes que vous connaissez et qui évoquent le travail, la mission des chefs :

Gouverner : c’est prendre le gouvernail

Diriger : conduire en ligne droite, rectiligne, ce que doit faire un « roi », une règle est faite pour cela ; et la correction est faite pour remettre droit  ce qui ne l’était plus.

Orienter : c’est  se tourner vers l’orient, le premier endroit qui peut servir de référence quand paraît le jour : l’endroit où le soleil se lève, l’origine de la journée.

Vous voyez  la notion de direction.

Direction, directeur : on trouve aussi la notion de chef.

Chef : comme on le voit dans « couvre-chef », « chef-lieu » et « capitale », « cheftaine » et « capitaine »,   cela vient du mot qui veut dire « tête »…

La tête qui sait la direction, comme une boussole sûre

Et le verbe « achever »  qui vient aussi de « chef » signifie qu’on a d’abord commencé par la base , par le moins important , le moins réussi , les pieds , et qu’on arrive à la fin, au sommet, à la tête… et qu’alors on a « achevé » le travail , et qu’il est bien fignolé, bien fini , c’est un travail « achevé » !

Un chef ? Mais on préfère tous la démocratie !!!

Qui dirige qui, en démocratie, en république ?

Le vrai sens, amusant, du mot « république » : c’est  « ce qui concerne ceux qui ont du poil » au « pubis » …  c’est à dire les hommes  faits (les femmes sont exclues bien sûr chez les Romains !)

Il faut donc être pubère, adulte,  pour avoir le droit de se diriger ou de diriger les autres.

La notion d’  « autorité » comporte elle aussi la notion de  direction :

Ce mot vient de « augere » : verbe latin signifiant « augmenter »

auctor : celui qui produit (un auteur écrivain, l’auteur de la vie)

auxilium : celui qui augmente, qui aide

augurer, inaugurer : augmenter veut dire ajouter quelque chose de plus, de neuf : d’où le sens de « commencer quelque chose ».

auctoritas : c’est la capacité d’augmenter, d’où  la capacité de faire grandir dans une certaine direction : la hauteur (de façon physique ou symbolique).

Cela veut donc dire qu’il y a un changement presque visible, mesurable…

L’autorité a donc la capacité de faire  grandir quelque chose.

Elle est cette capacité même … et c’est cela le beau métier de parent et d’éducateur

Dans notre inconscient, le symbolisme de « grandir » implique une direction vers le haut en général.

C’est tellement positif que cela a pris  le sens  d’un compliment  (je laisse de côté les perversions de l’autorité !) : «  il fait autorité  dans son domaine ! » cela veut dire «  son conseil nous aide ». Il a de l’autorité   : son autorité est reconnue : il sait nous faire grandir…. Cela ne veut pas dire, étymologiquement, «il sait nous faire obéir »…

Quelqu’un qui a grandi, qui est « grand », cela veut dire qu’il n’a plus besoin (ou n’aurait, ou ne devrait plus avoir besoin)  d’autorité… (Mais peut-on dire qu’on a fini définitivement de grandir ? Cela ne peut être dit que par quelqu’un qui ne veut plus grandir  plus … et qui donc souhaite rester petit !!  Que dire de la véritable grandeur  et…  de la véritable humilité … ! )

Avoir grandi, cela veut dire qu’on n’a plus besoin d’être nourri par quelqu’un, qu’on ne dépend plus de quiconque pour la nourriture…

On est devenu indépendant :   on ne dépend plus de celui  qui nous a fait naître. Par exemple,  un fruit pend de l’arbre et  il « dépend » de lui. Un fœtus « dépend » de sa mère avec le cordon ombilical. Il prend une certaine « indépendance » quand il naît. La dépendance est d’une certaine façon humiliante quand elle n’est pas choisie.

Mais l’indépendance complète est bien plus tardive pour le petit d’homme. (Peut-être n’est-elle jamais acquise, peut-être n’est-elle pas souhaitable : celui qui se choisit un maître est ou sera  parfois plus grand  que celui qui s’y refuse)

Il s’agit, et c’est encore plus difficile, de devenir autonome, ce qui n’est pas synonyme d’  « indépendant » : être autonome signifie étymologiquement « avoir sa propre loi ».

Non pas « ne pas avoir d’autre loi que soi » ! , mais faire sienne la Loi choisie avec réflexion  par soi… Ne plus  « subir la loi d’un autre » … mais ne plus non plus réclamer des soins comme un petit non encore indépendant.

Equilibre libre entre les attentes et les offres. Indépendance et droits, certes, mais aussi indépendance et devoirs.

 Et qu’en est-il dans la mini-société qu’est la famille ?

– Parent =  celui met au monde ;  on dit la « parturiente » pour la femme qui va accoucher (c’est un participe futur), et ce qui est intéressant c’est que « parent » est un participe présent … car enfin, a-t-on un jour fini de mettre au monde  son enfant ?

On n’arrête jamais sans doute de se sentir  concerné par son enfant…, de s’en sentir responsable…

Mais notre fonction de parent est pourtant de faire devenir adulte notre enfant … en quelque sorte  à égalité avec nous ! Le regard est aussi ce qui fait grandir.

On n’a jamais fini d’être parent, mais nos enfants de chair peuvent aussi  être des parents pour leurs parents de chair…là ou quand ils sont plus adultes qu’eux. La chair est une chose, l’esprit une autre. Il n’y pas d’âge pour avoir la mission de faire grandir l’autre.

-L’adulte est celui qui a été nourri : ce terme insiste sur le passif  et aussi sur le passé : il vient du verbe latin « alere », d’où aliment, alevin etc.. L’adulte a été « alimenté  par quelqu’un », il est celui celui qui est (devenu) fort, mais il faut voir cette expression comme voulant dire  que maintenant il n’est plus nourri  par quelqu’un, mais qu’il se nourrit tout seul et qu’il est fort sans personne.

Cela a donné d’ailleurs le mot « altus » qui veut dire «  haut, grand  ».

– L’adulescens : « adolescent », veut dire exactement « celui qui est en train de devenir adulte », en train de commencer à pouvoir se nourrir seul, à devenir fort.

(Aujourd’hui, on voit des « adulescents », mot-valise composé de « adulte » + «  adolescent »   : des adultes qui cherchent à fuir leurs responsabilités et leurs charges de se nourrir seuls, et  cherchent indéfiniment à rester jeunes ou comme les jeunes  … et on parle de « jeunisme » …

Enfant : celui qui ne parle pas, qui n’a pas le droit à la parole.

Là le participe présent serait inquiétant si c’était à vie qu’on l’était  … mais chez les Romains on a différents noms pour les différents âges de la vie et c’est donc tout à fait normal qu’ils emploient le participe présent «  en train de »   quand on est dedans jusqu’à ce qu’on en soit sorti ! Ce n’est qu’une étape. On connaît déjà la suivante.

On voit donc bien dans quelle direction doit aller l’autorité … : le parent doit amener  l’enfant à l’indépendance et à l’autonomie d’un adulte qui a le droit de s’occuper de la république…

Le chemin par où le parent conduit l’enfant a une direction. Elle s’exprime pour les « parents » avec des termes un peu particuliers , termes qui reprennent l’idée de direction de sens, contenue dans les termes « gouverner », « diriger » , et « orienter » :

Elever : lever, soulever  un enfant hors de sa condition  de démarrage

Eduquer : c’est faire comme  l’aqueduc  et l’oléoduc qui conduisent l’eau et le pétrole vers un but, c’est conduire l’enfant hors de sa condition d’enfant vers une condition d’adulte autonome et indépendant.

La boussole parentale elle aussi indique  un sens « élevé ».

Et c’est pourquoi  les parents adultes se différencient de leurs enfants parce qu’ils ont une tâche qui les différencie  des enfants, et que les enfants en général d’ailleurs ne leur contestent jamais : les nourrir matériellement …  et aussi, par conséquence, dans les autres domaines ! 

Parfois, certains voudraient que la famille soit comme une mini-démocratie  où ce qui est au niveau de la nation  la force du peuple  devenu supérieur aux anciens chefs de l’aristocratie ou de l’oligarchie,  deviendrait au niveau de la famille la force des enfants à égalité avec les adultes … Droits et devoirs à égalité, en quelque sorte ….

Mais il faut alors rappeler que c’est l’adulte qui sait, habituellement,  le sens où aller pour trouver cette indépendance, cette autonomie etc.,  toutes choses légitimement désirables, heureusement !

Et que l’enfant (dit « normal » car le problème des handicapés, par exemple,  est différent)   n’est pas en capacité, pour le moment, d’avoir cette connaissance ni les mêmes droits que les adultes, et qu’il  ne peut prendre en charge, pour le moment, les mêmes devoirs qu’eux, ni donc avoir les droits   pour y faire face.

Le parent a un droit qui lui impose un devoir : il est responsable de celui qu’il a mis au monde. Répondre : veut d’abord dire  « s’engager solennellement, devant les dieux, par une libation ». C’est le même mot qu’ « épouser », que le « sponsor » qui s’engage envers une cause ou un sportif…

La responsabilité, c’est donc d’abord quand on se porte garant de quelque chose, ou de quelqu’un… (cf. Saint-Ex ?) . L’adulte a la responsabilité  de l’enfant : il doit le faire s’épanouir et le mener à l’âge adulte et  fait preuve (ou doit faire preuve)  d’un certain savoir-faire …

L’adulte doit d’abord répondre aux besoins fondamentaux (qui sont bien différents des « désirs ») : la Pyramide de Maslow montre la hiérarchie  des besoins à partir du niveau 1 qui est « basique » : (ventre affamé n’a pas d’oreille !).

Bien différencier les besoins des désirs évidemment.

1 Besoins physiologiques

2 Besoin de sécurité

3 Besoin d’appartenance

4 Estime de soi et des autres

5 Réalisation de soi

On ne peut appeler au 5 avant que le 1 soit satisfait etc.  À relativiser bien sûr quand même !

C’est sur le bien de l’autre  que se fonde l’autorité du parent qui repose sur la confiance que l’enfant a en ce parent : « oui, il dit cela pour mon bien, pour que je grandisse  … ».

Le parent va en effet devoir dire « oui »  ou « non ». (« Oui » vient de « hoc ille », sous-entendu n’importe quel verbe : « c’est cela qu’il a fait ou dit etc. »).

Il doit dire l’interdit : c’est la parole qui est dite « entre »  la personne qui voudrait et la chose : une parole de permission ou de défense, celle qui donne et construit la liberté.

Et si l’enfant a bien compris que l’adulte l’emmène dans la bonne direction, il  lui obéira   pour aller dans la direction qui fait grandir  vers cette autonomie si désirable et désirée !

 Obéir : c’est ob-audire : prêter l’oreille, écouter.

On n’écoutera évidemment pas quelque chose d’inaudible ou incompréhensible…

Mais ce n’est pas que la parole qu’on écoute : l’enfant, tout comme le citoyen ou les autres adultes, tous, reconnaissent par expérience  « l’autorité » de ceux dont les explications  et  l’exemple sont la preuve qu’ils ont effectivement su grandir et qui mettent  leur expérience au service des plus petits ou des plus jeunes.

A nous d’expliquer  à nos enfants que l’autorité a une cause et une raison indiscutables …et un sens global très  positif et utiles pour eux !

A nous de savoir leur dire l’utilité pour eux, pour le moment,  de cette autorité… et de leur montrer la direction de l’autonomie  et de la liberté qu’ils souhaitent souvent si ardemment et si passionnément.

A nous,  –  avec des mots, des exemples,  ou parfois dans un geste,  de leur donner confiance dans notre autorité qui n’a qu’un  but : les faire s’épanouir et être heureux.

                                                                                °°°°°°°°°°°°°°°°

 Voilà, certes un bien long préambule. Préambule à quoi, préambule de quoi ?

C’est qu’il m’est venu une idée : je vous la dit. Ou plutôt des questions : je vous les pose.

Dans un corps social donné, ne peut-on définir une quantité, un volume d’autorité qui soit  (pour le fameux Bien Commun) nécessaire et suffisant.

Tout de suite, surgit une ante-question, un préalable : comment définir ce qu’est une quantité d’autorité ? Comment mesurer les gradations infimes et cumulables qui sépare le bon vieux « il est interdit d’interdire » du bon vieux rigorisme luthérien où tout est interdit et dans lequel, comme dans une prison le croyant s’est enfermé ? On répondra par le sens commun (pas commun du tout) et par des exemples historiques qui reposent sur des perceptions de ce qu’étaient les choses « en ces temps-là ». Bref, on imaginera, aidé quand ils le pourront par les historiens.

Je suis parti du vocabulaire des maths : nécessaire et suffisant. L’homme des sciences molles aurait écrit : souhaitable et supportable. Considérant l’imprécision du concept, le sociologue a raison.

Souhaitable mais quand même nécessaire.

 

On sait qu’un droit légitime à la coercition (violence) est nécessaire pour que l’objet même de la vie du corps social, protection individuelle et collective, soit assuré. Tout commence à ce niveau. Cette coercition, mesurée avec justesse et justice doit être « exercée ». C’est l’Exercice du pouvoir. Le détenteur du pouvoir doit bénéficier de la légitimité pour l’exercice de son pouvoir. Il doit avoir l’autorité de remplir sa fonction. De fait l’autorité caractérise le « mandant », vous, moi, qui la conférons (et l’acceptons) et le « mandataire » en qui elle est investie, à qui elle est remise.

J’essaie une autre formule : en désignant le chef, nous nous créons une obligation d’obéissance et nous lui créons une obligation d’autorité.

Les français à la conclusion du dernier quinquennat ont pu mesurer tous les désordres qui résultent d’une présidence par défaut (majorité fragmentée et incohérence entre un programme et la politique suivie) et d’une absence assez remarquable d’autorité (quel que soit le sens ou la portée du terme)

Pas de légitimité, pas d’autorité : Le pédalo chavire et Valls en gentil marin-sauveteur échoue. « Fluctuat ET mergitur » ou encore « notre roseau de président plie, plie, plie et rompt. Petit patatapon. »

 

Quantité suffisante : que l’outre de l’autorité ne soit pas trop pleine, que le pouvoir ne déborde pas, que la coercition ne vise qu’à la protection individuelle et collective et jamais, au grand jamais, au renforcement du pouvoir « du moment », à sa personnalisation, au fascisme, à la Mafia.

Je peux rêver, vous pouvez rêver, mais j’ouvre les yeux et faites de même : on voit les turcs, on voit les coréens, on voit les vénézuéliens et, avant l’obligatoire destitution ou assassinat on voit les électeurs de Donald.

Dans cette analyse à deux sous, protection individuelle et collective et pouvoir légitime du chef constituent un segment ; je n’ai pas indiqué le troisième sommet d’un triangle (encore un, encore lui): l’existence et la liberté de l’individu.

Cette conséquence de la distance mise entre le groupe et l’individu est peut-être une invention récente mais le pas a été franchi. Dans nos sociétés, quoi que disent les Belles Âmes, le collectif, le solidaire s’efface devant un Moi, maître absolu qui ne sait plus qu’il n’existe que par le Nous. C’est comme ça. Peut-être en a-t-il toujours été ainsi ? Je demanderai aux savants. Mais avant qu’ils me répondent, je sais que nous revendiquons cette liberté dans le cocon que le groupe nous offre.

Nous voulons l’abri, la chaumière avec du feu et de pain (et un petit coup à boire) et dans cette auberge, nous voulons être libre et si possible faire comme bon nous semble.

Pour beaucoup, cela veut dire, ne rien faire, mais je ne vais pas ici ouvrir un autre long et douloureux chapitre.

Il convient donc que le chef respecte ma liberté et qu’il exerce son autorité en ménageant mes susceptibilités d’individu, de citoyen et… d’électeur.

 

Il est donc essentiel que ce dosage fonctionne  et cela introduit une autre composante : la bienveillance. Le chef, qui est chef, que nous voulons chef, est aussi le père dont le groupe a besoin.

On évitera de penser au Petit Père du Peuple mais on s’attardera sur le Paternalisme familial des Michelin qui peut encore servir de référence dans le dialogue de notre temps.

Le chef ne peut oublier que sa mission, comme elle devrait être celle de tous, est de servir. Le chef, comme l’individu n’existe que par le groupe et pour le groupe. Dans la bienveillance pour tous.

Peut-être alors l’autorité sera-t-elle acceptée par le plus grand nombre.

 

Le groupe : famille, commune, région, nation, Europe, vaste monde ? Il faut dire ce qu’est l’auberge où nous voulons nous abriter.

Toute évocation de la récente campagne présidentielle est à la fois attristante et superflue.

 votre bon cœur. Mais de ce choix découlent de nombreuses options. Il faudra revenir sur ce point.

 

Cette histoire de la quantité d’autorité nous laisse sur notre faim : retenons qu’il en faut la « bonne quantité », qu’elle doit être exercée avec bienveillance, mais fermement et sans excès.  Bla, bla, bla…

L’important est cette notion de juste quantité même si on ne sait pas la définir.

On rejoint là une autre question : trop d’État ou pas assez... en assimilant l’État a sa nécessaire manifestation : l’autorité. On tourne en rond.

 

Si cette quantité optimale d’autorité (le bon dosage qui garantit la réussite de la recette) est présente « dans » le corps social, entre les mains de celui qui doit l’exercer, que se produit-il lorsqu’il  l’exerce mal, hors du propos et du temps ou simplement lorsqu’il ne l’exerce pas. Nous venons de le vivre : comme un liquide (j’avais parlé de volume) elle glisse, s’échappe et quitte le détenteur légitime. Il ne la récupérera pas. Dans le corps social certains en épongeront des flaques, en attraperont des gouttes et augmenteront leur propre autorité des bribes de celle qu’aura perdue celui à qui nous l’avions confiée : la Confédération Générale des Avantages Acquis, la communauté des Maghrébins inassimilés, les incompris de la Fantaisie Éducative Expérimentale (ex École de la République), les « abhorateurs » d’une énergie électrique pas assez onéreuse et bien d’autres.

Ces transferts d’une autorité peu et mal exercée sont d’abord une perte : l’entropie joue ici comme pour tout.

Que feront-ils, ces groupes de cette autorité dérobée? De la grève, du désordre, de l’anarchie en puissance…de la revendication encore et toujours. Le corporatisme et le communautarisme « guidant leurs pas » ils poursuivront leur politique d’acquisition d’avantages acquis. Qui peut leur en vouloir, ce qui est pris n’est plus  prendre. L’État ne peut faire preuve d’autorité à leur endroit puisque ils la lui ont volée ; ce qu’il en reste ne repose que sur leur bon vouloir et le vote de leurs adhérents.

Et que dira Libération ?

Non qu’ils aient toujours tort. Ils ont souvent raison. Mais tracer la frontière entre le souhaitable et le possible, mission éminemment régalienne, est devenu pour l’État une mission impossible.

Les oligarchies* de tout genre triomphent, la dette croit, et l’ordre républicain disparait dans un brouillard d’indécision. 

Leonarda, Notre Dame des Landes, Calais, Les Casseurs de vitrines, les incendiaires de banlieues, les taxis G7, la chienlit quoi.

 

L’autorité n’est pas une grandeur discrète : elle se partage mal.

 

*J’aime beaucoup le mot Oligarchie : ça fait « cultivé » et moins vulgaire que Mafia.

 

19 mai 2017

Lemaire et Hulot, on se pince.

 

 

 

 

 

 

 

 

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