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Le Naïf dans le Monde
11 juillet 2016

Hulot par ci, Hulot par là

 

 

Première Question :   Quels sont les objectifs de la politique énergétique nationale ?

Réponse possible :

Garantir sur le territoire et aux emplacements où elle est requise pour un besoin national, l’énergie nécessaire pour satisfaire la demande des particuliers, des industriels et des services publics en vue d’assurer le développement économique désiré (maximum ?) de sorte que les autres objectifs des programmes de gouvernement soient également remplis.

Ces objectifs sont de deux natures : l’énergie doit être délivrée au moindre coût et en accord avec les engagements environnementaux pris par la France.

Considérer l’énergie excédentaire (électrique) comme une matière première exportable.

Je relis ; oubli, nuance ? Je persiste et signe

 

L’énergie primaire en 2016 : la source  (en tep)

Les produits nécessairement  importés, charbon, produits du pétrole et gaz                            125 Mtep

La matière fissile (équivalant en tep)                                                                                   105 Mtep 

La houille blanche, environ                                                                                                   15 Mtep 

Les EnR : éolien, solaire et biomasse (équivalant tep)                                                             10 Mtep    

Les postes uranium, houille blanche et EnR ne concerne que la production d’électricité.

Le poste uranium concerne toute la production thermique de la réaction fissile dont une grande partie est dissipée.           

 

Bilan énergétique de la France en 2016  (Mtep)

 

Bilan énergétique France 2016 (provisoire) - Copie

 

Première évidence : la France ne produit ni pétrole, ni gaz. Cela signifie que l’énergie consommée dans le transport et l’industrie lourde (ciment, verre, métallurgie) sera importée.

- La France s’interdit de savoir si elle possède du gaz de schiste. Il s’agit d’une décision strictement politique qu’on se gardera de commenter ici.

-  Dans le monde du pétrole et du gaz, l’État ne contrôle aucune société majeure de production et de distribution.   Technip semble être la seule entreprise de ce secteur dans laquelle l’État ait une participation.

- On note que 3 à 4 % de ces hydrocarbures sont utilisés pour la production d’électricité.

- Le charbon n’intervient pratiquement plus dans l’économie nationale.

 

Dans ce domaine : Garantir…signifie posséder et entretenir les infrastructures nécessaires à l’importation des produits solides, liquides et gaz et établir des relations de confiance avec les producteurs et distributeurs du Marché, au prix du Marché. Confiance signifie payer. C’est l’affaire des acteurs de l’industrie pétrolière.

 

Première conclusion : L’État n’est pas un acteur de ces mécanismes. Le Gouvernement ne les connait qu’au niveau de la fiscalité.

On note que Mme Royal n’est pas invitée aux réunions de l’OPEP et qu’elle n’est pas consultée par le américains sur le problème du pipeline controversé.

 

Première conclusion bis : Quand un responsable politique parle de l’Énergie, sauf à aborder le volet fiscal, il ne parle que de production et de consommation électrique.

 

Électricité

 

Prod Élec 2015

Deuxième évidence :   93% de l’électricité est produite par l’énergie nucléaire, hydraulique et thermique (gaz essentiellement) et 5.2% est issue du solaire et de l’éolien.

 

Facteurs importants :

- La houille blanche est totalement exploitée, l’investissement a été réalisé.

- Pour les EnR au sens large (éolien, solaire, houille blanche et biomasse) l’éolien et le solaire sont les seuls facteurs de croissance. La biomasse est et restera circonstancielle

- Le gaz (importé) assiste l’hydraulique pour la demande de pointe.

- Les trois quarts (76%) de l’électricité est d’origine nucléaire. L’investissement qui s’exprime au niveau de 140/150 milliards d’euros, a été réalisé ou et en passe de l’être.

- La France dispose d’un outil de contrôle de la filière nucléaire indépendant des agents de production, avisé et diligent, dont les directives sont suivies ; en conséquence…

- les programmes de modernisation de l’outil nucléaire qui sont jugés nécessaires, sont mis en œuvre et ne peuvent être remis en question.

- La France est le pays (encore développé) qui produit le moins de GES, en tonnes de CO2 par habitant :

Australie                               16.9

États-Unis                             16.6

Arabie saoudite                   16.6

Canada                                  15.7

Corée du sud                        12.7

Russie                                    12.6       

Japon                                     10.7

Allemagne                            10.2

Pologne                                   8.5 

Royaume Uni                         7.5

Chine                                       7.4

Italie                                        6.4

France                                     5.7

En Europe, la France est le pays dans lequel la mise sur le marché de l’électricité est la moins chère, en kWh hors taxe(s) :

Espagne                                               0.18

Royaume Uni                                      0.15

Allemagne, Italie                                0.14

Europe                                                 0.13

Suède                                                   0.13

Autriche, Pays-Bas, Portugal           0.12        

France, Pologne                                 0.11      

 

Deuxième conclusion : Le système national de production et de distribution électrique est plus performant que les systèmes riverains et il satisfait mieux aux contraintes écologiques.

 

De grâce, une nouvelle loi : il faut ressouder les Forces du Progrès

 

Nouvelle Question : De quoi se plaint-on ? Pourquoi la France de Mme Royal devrait-elle « transitionner » son système de production électrique ?

A signaler au Robert, toujours friand de mot nouveau : Je transitionne, tu transitionnes… nous transitionnons… verbe transitif direct,  exemple déjà cité : Royal transitionne l’électricité.

On renvoie ici le lecteur à un article antérieur : Agacements variés et inversions différées, écrit en 2015.

 

Élément de réponse : Le personnel politique, celui des partis, les pros de l’énarchie, les apparatchiks se foutent éperdument des problèmes qui sont évoqués ici : leur unique préoccupation est d’élargir encore et toujours leur assise électorale ; cela est naturel, puisque nous vivons en démocratie. Une mode se développe qu’on appelle Écologie. Le produit se vend bien : qui ne souhaite « défendre » la nature ? Apparaissent sur la scène du théâtre politique des Lepage, des Mamère Noël, des Joly (un top), des Duflot et beaucoup d’autres qui, de bonnes paroles en pensées creuses vous fabriquent une mini-force politique avec laquelle il faut composer à défaut de pouvoir compter sur elle. Pensée creuse ? Le sujet est insaisissable ; comment le transformer en lui donnant du corps ? Eureka, deux accidents gravissimes interviennent qui illustrent que l’exploitation de l’énergie nucléaire demande du sérieux et de la rigueur : Tchernobyl et cerise sur le gâteau Fukushima. Dès le premier de ces accidents est offerte la matière première -absente du propos jusqu’alors- qui approvisionnera le combat écologique. Oublié le développement durable et son ministère, oublié les bilans carbone de papa, oublié les espaces protégés : l’ennemi numéro un est l’énergie nucléaire. Qu’il était sot ce pauvre Général de Gaule qui a doté la France d’un outil capable de fournir une énergie électrique moins coûteuse et qui émet moins de GES comparée à celle de nos voisins. Comble de la stupidité : ce scandale dure depuis pratiquement 50 ans sans le moindre accident sérieux, à la satisfaction de la société nationale propriétaire des installations et des usagers-clients qui se moquent pas mal de savoir d’où vient le jus !

Mme Royal, à l’évidence grande spécialiste des problèmes de l’énergie, trouve une réponse à cette question : elle « transitionne » les approvisionnements électriques des consommateurs en France en faisant la promotion d’énergies dites alternatives…

Cela autorisera la fermeture de quelques unités (qui fonctionnent à moindre coût étant largement amortie) en gage de bonne volonté Écologique.

Comment ne pas mettre de majuscule ?

L’objectif de la Loi de Transition Énergétique est clair : passer à la trappe 25 % de la production nucléaire en quintuplant  la production d’EnR solaire et éolienne qui est aujourd’hui de 5 %.

On pourrait penser que ce « désir d’éolienne », cet « éros de panneaux solaires » est en relation (amoureuse ?) avec une industrie nationale qui deviendrait filière internationale lorsqu’il faudra électrifier une Afrique enfin civilisée. Il n’en est rien : les panneaux solaires sont et resteront chinois et les éoliennes sont et resteront des produits de l’industrie allemande, qui s'en réjouit.

Mais qu’il est beau, grand et généreux de voir le Cher et Vieux Pays sauver la planète avec 1 % de la population mondiale, 3 à 4 % du PIB mondial et un déficit de la balance commerciale qui n’atteint même pas les 50 milliards d’Euros.

 

Encore une conclusion : La bêtise et une inculture crasse règnent dans la classe politique.

 

Questions annexes : N’existe-t-il aucun professionnel de l’énergie parmi les 5.6 million d’agents de la fonction publique d’état ? S’il en existe un, est-il muet ? La connivence administration-politique du spoil system ferait-elle qu’il n ‘y ait plus d’Administration et que tout soi chasse électorale ? Notre démocratie ne serait-elle qu’une Démagogie ?

Ces questions restent sans réponse.

 

Une chouette conclusion

 

Sonnez trompettes, résonnez hautbois ou bien sonnez hautbois, résonnez musettes ou bien…

Il est né le Divin Enfant, l’heure du Renouveau a sonné (comme les trompettes), le nouveau Président va inventer un monde neuf, il va rénover la vie politique, il va, il va…

 

Il va respecter scrupuleusement les orientations de la Loi de Transition Énergétique.

 

Diable, on le croyait libéral et féru d’économie. L’approvisionnement énergétique national, même limité à l’électricité, lui apparaitrait-il comme étant secondaire. Est-il satisfait de penser que nous allons continuer de construire de la dette pour fabriquer de très faibles quantités d’une énergie trop coûteuse ?

 

On est fondé à le croire : il désigne comme Ministre de la Transition Écologique (quèsaco ?) le sympathique Till Eulenspiegel de la fable, au nom prédestiné, pour continuer dans l’ornière Royale.

 

Ça, c’est du renouveau, ou j’m’y connais pas.

 

Peut-être, un jour, nous dévoilera-il ses priorités économiques ? Je veux dire au-delà de l’inévitable bras de fer avec Martinez.

 

31 mai 2017

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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