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Le Naïf dans le Monde
27 juin 2017

La vie simple

 

Regardons ce pays. Comme il est beau et fertile ! Les habitants dont la plupart travaille la terre et élève des bêtes vivent comme il convient et comme nous l’avons déjà dit, à l’orée de la forêt, dans la prairie, au bord de la rivière et au pied de la falaise.

Certains se sont regroupés en petits villages ; c’est dans ces lieux qu’ils échangent les produits de leur activité et c’est dans ces villages qu’ils trouvent les artisans qui auront fabriqué ce que leur propre industrie peine à fournir ou les services qui demandent un savoir-faire et un équipement particulier : Ils trouveront  là le soc de la charrue, le cuir convenablement tanné, la planche sciée de la bonne façon. Ils iront faire moudre leur grain chez le meunier et peut-être trouveront ils avantageux de ferrer leurs chevaux chez le maréchal.

Circonstances naturelles ou changement dans le sein même de la population, voilà que les choses changent. Ils ont coupé trop d’arbre dans la forêt, ils ont trop péché de poisson dans la rivière, une sécheresse extrême a tari cette rivière ou une crue a dévasté les champs et détruit les cultures. Des étrangers se sont installés sur des jachères aux portes du village, hors les bans et, négligence et faiblesse on les a laissé s’installer et ils sont là pour rester ; ils viennent aider au champ pour le brouet qu’on leur sert.

Au fil du temps les blessures se cicatrisent et le calme revient. Cependant des métiers ont disparu : la scierie rustique n’a plus de bois à équarrir, la pêche ne nourrit plus le pêcheur et son bateau a été emporté ; d’autre apparaissent : il faut charrioter des marchandises de village en village, il faut consolider les berges de la rivière pour que la prochaine crue fasse moins de dégâts et peut-être même faut-il agrandir l’église que le shaman ne trouve pas assez belle pour qu’il puisse y exalter la foi des villageois.

Dans cette image bucolique, nous n’avons fait aucune place au système politique régissant la vie de ces minuscules cités. Pouvait-il influencer les modes de production ou de consommation au-delà de l’inévitable imposition en tailles et corvées. Existait-il déjà un artisanat de l’armement ? Tout cela est très lent et ces modifications dans la vie du village sont perçues par les paysans comme étant des choses naturelles, comme le flot même de la vie. Certains disparaissent, d’autres prospèrent, des changements interviennent et tout cela est considéré comme relevant d’un ordre naturel : la vie du groupe dans son monde qui est le monde du village. Vie simple, mais d’abord lenteur de la vie.

Mais les choses étaient-elles réellement aussi simple qu’on le croit ?

 

Mars 2016

 

 

 

 

 

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