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Le Naïf dans le Monde
6 août 2016

Un programme pour l’école troisième partie

 

La formation du Citoyen (sur un ton personnel)

 J’émets, avec une belle régularité des textes dans lesquels je gémis : Je dis que la démocratie fonctionne mal. Nombreux sont ceux qui partagent cet avis. Elle fonctionne mal, car le Démos n’est au rendez-vous. Pas de Démos car pas de citoyen ou plutôt pas assez de citoyens.

Rendu à cette strophe de la plainte, naturellement j’accuse l’Éducation Nationale à laquelle, j’ai confié dans ma vision du cher et vieux pays, en relais de la famille, l’éducation du citoyen de demain.

Ma vision se trouble déjà au niveau de la famille et s’obscurcit complétement au niveau de l’ÉducNat.

Logique avec moi-même je cherche à définir ce que devrait faire celle-ci pour, selon mes vœux remplir son contrat : former le Citoyen.

 

Alors, j’évacue d’entrée de jeu les sujets que je qualifierais d’évidents, d’indiscutables.

La Civilité : inculquer aux enfants la notion que la vie en groupe suppose le respect d’un code simple qui permette aux individus du groupe de se mouvoir dans le groupe sans que chaque inévitable friction ne se transforme en rapport de force. Ce chemin qui commence par la Politesse, continue par la Courtoisie puis, et c‘est déjà beaucoup le Savoir Vivre. Continuer ce chemin conduirait sans doute à la Générosité qu’un laïc pur-sucre appellera Altruisme. Peut-être est-ce trop demander à l’école dans une démarche que la famille est plus fondée à poursuivre.

Mais sans le moindre doute l’école se doit d’obtenir la Discipline dans les classes qui, seule, permet au maitre d’enseigner.

Dans la Civilité, ce respect de la nature et des lieux que les modernes qualifie d’écologique et qui est tout simplement de préférer la propreté à la saleté : dans la rue, dans les bois, sur la plage et en fait partout. Ce travail de socialisation doit être compléter par le respect du vivant et on atteint à nouveau une autre frontière à d’autres territoires que le philosophe explorera mieux que l’instituteur.

Mais il jamais trop tôt pour établir des fondations.

 

Enfin, le petit d’homme quittant l’enfance, se pose la question de son entrée dans la citoyenneté.

Cet état, la citoyenneté mérite en préalable d’être définie et son contour précisé.

Une plateforme : le Citoyen adhère au groupe dans lequel il vit : il n’est pas un passager clandestin, « en visite » ou « en refuge », ni « en exil » dans sa communauté*. Il revendique son appartenance sur les principaux sujets qui fondent l’unité nationale. On ne va pas ressortir ici Renan et encore moins Sarkozy. Cela signifie avant toute chose qu’il agit et agira dans la vie du groupe de l’intérieur et sans esprit de destruction ou de négation de l’existence du groupe.

 

Deux volets.

Le Citoyen doit « savoir » ce dont il a la responsabilité : comment fonctionne la machine du groupe (dans nos nations, l’État) et quel place il peut et doit y occuper. L’aspect machine ne devrait poser aucun problème, s’il était abordé, à l’Éducation Nationale. Il s’agit d’un enseignement ordinaire, descriptif et historique dans ses causes, ses racines et ses conséquences.

La place que le Citoyen doit souhaiter trouver dans la machine est à l’évidence l’affaire de chacun, dont l’analyse puis la solution dépendent des capacités de chaque individu et de son appétence pour la chose publique, pour la vie du groupe. L’autonomie et la culture de chacun fourniront les éléments de cette analyse et la réponse individuelle. On voit que le rôle de l’Éducation Nationale est d’armer le futur citoyen dans ces deux domaines.

La culture et l’autonomie devrait aller de pair.

Cependant proposer une démarche culturelle semble plus simple que façonner un individu qui se cultive (qu’on cultive) en penseur de lui-même, par lui-même afin que de sa culture acquise il fasse un terreau où pousseront des idées qui permettront de définir la société de demain. Ouf !

 

Donc première étape et pourquoi-pas toujours dans l’ÉducNat : programme de formation politique et d’économie politique. Ce n’est pas très différent de ce que proposent les programmes actuels, à ceci près que l’enseignement transmis ne doit pas avoir comme vocation première et quasi exclusive, la mise en cause du système nourricier (la vache à lait de la redistribution nourrie au fourrage de la dette) ou la déstructuration de la société bourgeoise au profit d’idéologies conduisant automatiquement à l’autoritarisme et à la dictature. Depuis presque exactement cinquante ans, cet état anti-État a prévalu au motif qu’il convient de libérer l’individu des contraintes que le père, la mère, la famille, les autres enfants, le genre de l’enfant, l’école, le gendarme, le professeur, l’acquisition du savoir, la relation avec l’autre sexe, avec le même sexe, avec l’étranger, avec l’autorité sous quelque forme qu’elle prenne… imposent à l’individu ainsi que M. Derrida le décida et que MM. Bourdieu et Meirieu le confirmèrent et l’imposèrent.

Un tel programme doit faire l’objet d’un consensus large au niveau de la représentation nationale. Il est absurde de voir des députés émettre à des cadences élevées des textes sur des sujets qu’un adjoint au maire d’une commune rurale jugerait à peine digne de sa compétence et abandonne à des Diafoirus marxisants les programmes de formation de la jeunesse française.

En réalité, est-il un sujet plus important que celui de la création, au sens le plus profond du terme, du Citoyen ?

J’entends la réaction du lecteur : mais alors, à quoi sert le (ou la) Ministre de l’Animal, si une de ses tâches parmi les plus importantes s’exécute en dehors son sein.

Excellente question, je vous remercie de…

Peut-être la réponse est–elle de considérer enfin l’Éducation Nationale comme autre chose qu’un vaste entrepôt dans lequel sont stockés 1.250 mille fonctionnaires qui réclament plus qu’ils ne produisent. Et le ministère, dans un remarquable esprit de synthèse, comme une récompense attribuée à telle ou telle tendance du Parti temporairement au pouvoir.

J’ai déjà abordé cette question dans un précédent papier : C’est la faute à Charlemagne, 2ème partie.

 

Peut-être, un jour, un Président de la République aura l’audace de dépasser le stade du « lire, écrire et compter » pour dire aux Français que leurs enfants ne seront que ce qu’ils en font ? Et que la République ne sera que ce que les Citoyens la feront.

 

J’entends la réaction du lecteur : Gros malin, si tu te crois aussi fortiche, propose le ton fichu programme et dis-nous les auteurs, les sujets de réflexion, les articulations de la pensée du Citoyen qui mèneront l’élève du tableau noir à l’isoloir du bureau de vote.

Accepterai-je le défi ?

Suite au prochain numéro.

 

* Une député récemment élue d’un parti récemment créé défend un chanteur-rappeur dont la chanson s’intitule « Nique la France ». Elle défend la liberté d’expression et le droit à la création artistique. Elle n’a pas tort. « En même temps » il ressort de l’entretien qu’elle éprouve des difficultés à dire publiquement « Vive la France ». Sans attacher plus d’importance qu’il n’y convient à l’incident médiatique en question, il conduit cependant à valider le propos du « Passager clandestin » qui finirait par devenir pilote de l’avion ou capitaine de la Nef républicaine. M. Mélenchon qui qualifiait notre pauvre Hollande de capitaine de pédalo devrait sans doute se poser la question de sa propre capacité.

                                                                       Mme Obono, député insoumise

                                                                   Mme Obono, député insoumise.

 

mai 2017 

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